Dans le contexte actuel de « guerre commerciale » et d’évolution rapide de la production et des échanges, le poids des employeurs étrangers en France est un indicateur sur le marché de l’emploi (voir par exemple la décision de fermeture de l’usine Ford en Gironde).
DES CHIFFRES CLÉS PRÉCISENT LE POIDS DES EMPLOYEURS ÉTRANGERS EN FRANCE
L’Insee vient de publier les chiffres des emplois dans « les entreprises sous contrôle étranger » en 2016[1]. Ils donnent des ordres de grandeur intéressants pour les secteurs marchands non agricoles et non financiers. L’économie sociale est aussi exclue de cette approche statistique.
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Les firmes multinationales étrangères représentent moins de 1 % des entreprises en France (28 600 entreprises).
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Elles emploient 1,8 million de personnes en France, soit 11 % des effectifs (des secteurs considérés par l’Insee).
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Les entreprises sous contrôle étranger réalisent 16 % de la valeur ajoutée de ces secteurs.
Ces emplois se concentrent principalement dans des entreprises de taille intermédiaire (ETI)[2] de l’industrie et du commerce. 37 % des emplois sous contrôle étranger en France se situent dans l’Industrie et 30% dans le commerce, en particulier le commerce de gros.
« Seuls 2 % des emplois sur le sol français des entreprises sous contrôle étranger sont dans le secteur de la construction. »
Deux autres caractéristiques apparaissent chez ces employeurs sous contrôle étranger. Les salaires moyens sont un peu plus élevés dans les entreprises étrangères que dans les Françaises. Elles investissent, en moyenne, moins que les firmes multinationales françaises[3].
LA PART DES EMPLOYEURS ÉTRANGERS RESTE LIMITÉE
Pour situer le contexte, si 11 % des effectifs des secteurs concernés sont du ressort d’entreprises étrangères, 27,5% des salariés sont employées par des multinationales françaises et 61,5% pour les autres entreprises françaises.
« 17 pays étrangers concentrent 95 % de l’emploi en France sous contrôle étranger. »
PRÈS DE 70% DES EMPLOYEURS ÉTRANGERS SONT EUROPÉENS
La majorité des employeurs étrangers proviennent de pays voisins[4]. L’Allemagne arrive en tête, suivie du Benelux, puis de la Grande-Bretagne et de la Suisse. Plus de 50% dépendent de pays de l’Union européenne.
De l’ordre de 22% des effectifs dépendent de sociétés de l’Amérique du Nord : 21,2% pour les États-Unis et 1,2% pour le Canada (soit environ 400 000 salariés).
Côté Asie, la Chine a une place marginale et seul le Japon a une certaine présence (3,2% et 57 100 salariés).
[1] Insee Focus – No 137 – Paru le : 19/12/2018
[2] Une entreprise de taille intermédiaire est une entreprise qui a entre 250 et 4999 salariés, et soit un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 milliards d’euros soit un total de bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros.
[3] L’investissement en France des entreprises sous contrôle allemand ou belge représente une part significative de leur valeur ajoutée (respectivement 25 et 20%). Cette part, par contre, est plus faible dans les entreprises américaines et britanniques (14%).
Ces chiffres contribuent à traduire la pérennité de la présence supposée en France de ces entreprises.
[4] Tableau des effectifs des entreprises étrangères en France par pays européen en 2016.
Pays | Effectifs | % des emplois d’entreprises étrangères |
Allemagne | 318 000 | 18% |
Grande-Bretagne | 168 500 | 9% |
Suisse | 138 600 | 8% |
Belgique | 136 300 | 8% |
Pays-Bas | 101 000 | 6% |
Suède | 82 300 | 5% |
Luxembourg | 66 000 | 4% |
Italie | 63 400 | 4% |
Espagne | 57 600 | 3% |
Danemark | 38 600 | 2% |
Irlande | 25 900 | 1% |
Autriche | 17 500 | 1% |
Finlande | 17 300 | 1% |
Portugal | 6 700 | 0% |
Ensemble | 1 237 700 | 69% |
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