La DARES vient de publier un point sur les résultats de la mesure « emplois d’avenir » à fin 2013[1], engagée depuis novembre 2012. Les « emplois d’avenir » s’adressent aux jeunes peu diplômés et ayant des difficultés d’accès à l’emploi[2]. L’objectif de ces contrats aidés est de faciliter leur insertion professionnelle en leur proposant un emploi à temps plein de longue durée incluant un projet de formation[3]. Le déploiement du dispositif des « emplois d’avenir » a été confié au réseau des missions locales qui assure le suivi dans l’emploi des jeunes bénéficiaires de ces contrats.
NOMBRE DES « EMPLOIS D’AVENIR » A FIN 2013
Entre novembre 2012 et décembre 2013, 91 000 « emplois d’avenir » ont été prescrits et ont débouché sur 88 000 embauches, pour un objectif de 100 000 embauches inscrit dans la loi de finances 2013.
Fin 2013, 78 000 jeunes bénéficiaient d’un « emploi d’avenir », soit 11,4% d’abandon ou de contrats courts non renouvelés.
Les embauches ont augmenté progressivement pour atteindre un pic à l’automne 2013.
EMPLOYEURS DES « EMPLOIS D’AVENIR »
A fin 2013, le profil des employeurs 78 000 emplois d’avenir est détaillé dans le tableau ci-dessous.
Employeur | Nombre | % |
Secteur non marchand | 59 539 | 77% |
Education nationale « emplois d’avenir professeur »[4] | 6 075 | 8% |
Secteur marchand | 11 964 | 15% |
Total | 77 578 | 100% |
Pour le secteur non marchand, les associations sont les principaux employeurs avec 42% des entrées suivis par les collectivités territoriales avec 36 % des embauches, les établissements sanitaires publics (10%) et d’autres employeurs (13%).
Au sein des associations, les métiers exercés relèvent le plus souvent des services à la personne et à la collectivité (36 %, avec une dominante « aide à la vie quotidienne »), des métiers d’animation de loisirs auprès d’enfants ou d’adolescents, d’éducation en activités sportives et de secrétariat et assistance.
Beaucoup d’associations n’ont pas eu recours aux « emplois d’avenir » compte tenu du faible niveau de qualification des jeunes visés ne correspondant pas à la nature de leurs activités. Les emplois d’avenir se concentrent uniquement sur certaines activités associatives.
Entre novembre 2012 et fin septembre 2014, 141 000 jeunes ont été recrutés et 14 000 ont vu leur contrat d’un an renouvelé, portant à 155 000 le nombre total d’entrées en emploi d’avenir. A fin 2014, 113 000 jeunes seraient encore sous le statut d' »emploi d’avenir ».
PROFIL DES BÉNÉFICIAIRES DES « EMPLOIS D’AVENIR »
Le ciblage de la mesure portait sur des jeunes peu ou non diplômés. L’objectif semble avoir été respecté. Le niveau de formation de ces jeunes se répartit ainsi :
- 41 % n’ont aucun diplôme (niveau VI),
- 42 % ont un diplôme du secondaire : CAP ou BEP (niveau V),
- 17% ont le bac (Niveau IV) ayant un profil particulier[5].
L’objectif portant sur une part de jeunes résidant en zone urbaine sensible n’a pas été atteint : seuls 16% des jeunes seulement résident dans une ZUS.
Les chiffres présentés cumulent ZUS, ZRR et DOM.
Lieu de résidence | %[6] |
Zone urbaine sensible (ZUS) | 16% |
Zone de revitalisation rurale (ZRR) | 13% |
Département d’outre-mer (Dom) | 8% |
Total | 36% |
NATURE DES CONTRATS DES « EMPLOIS D’AVENIR »
84% des contrats sont des CDD. Le type de contrat diffère avec le secteur concerné ; dans le secteur non marchand, les contrats sont principalement sous forme de CDD ; en particulier, les collectivités locales ne peuvent les embaucher en CDI et dans le secteur marchand, il s’agit de CDI.
Nature des contrats | Secteur marchand | Secteur non marchand | Ensemble |
CDD | 34% | 95% | 84% |
CDI | 66% | 5% | 16% |
Dans 88 % des cas, ces contrats sont à plein temps.
La durée des contrats signés est pour 38% (hors emploi d’avenir professeur) de moins d’un an et pour 56% de trois ans.
Le tableau ci-dessous donne le détail.
Durée des contrats | Secteur marchand | Secteur non marchand | Ensemble |
Inférieure à 1 an. | 23% | 41% | 38% |
Entre 1 an et moins de 3 ans | 2% | 7% | 6% |
3 ans (dont CDI en secteur marchand) | 75% | 52% | 56% |
Plus de 90 % des jeunes en emploi d’avenir sont rémunérés au Smic horaire. La durée hebdomadaire travaillée est de 34 heures en moyenne dans les secteurs marchand comme non marchand.
Les métiers exercés sont les mêmes que pour les autres contrats aidés[7], contrairement à l’esprit initial de la mesure.
Au bout d’un an de contrat, une petite moitié des jeunes seulement (43%) a réalisé au moins une formation sans précision sur la qualité de cette formation. L’objectif d’accès à la formation ne semble pas avoir été atteint.
Ceci renforce la nécessité pour les acteurs de l’emploi d’accorder priorité aux contrats d’apprentissage par rapport aux « emplois d’avenir » pour les jeunes sans formation.
[1] Source : DARES Analyses – octobre 2014 – n°081 – Les « emplois d’avenir » – 30 octobre 2014
[2] Créés par la loi du 26 octobre 2012.
[3] Chaque convention tripartite, signée par l’employeur, le salarié et le service public de l’emploi prévoit au moins une action de formation.
[4] Les « emplois d’avenir professeur » ont été créés parallèlement aux emplois d’avenir « classiques » afin de faciliter l’insertion professionnelle et la promotion sociale des jeunes dans les métiers du professorat. Les « emplois d’avenir professeur » s’adressent aux étudiants boursiers de l’enseignement supérieur, en deuxième année de licence, en troisième année de licence ou en première année de master et âgés de moins de 26 ans (ou de moins de 31 ans dans le cas d’étudiants en situation de handicap). Ils se rattachent au dispositif des « emplois d’avenir » sans avoir grand-chose de commun pour permettre un renfort en personnel de l’Education Nationale.
[5] Il s’agit d’« emploi d’avenir professeur » mais aussi de jeunes post bac qui ont au plus un niveau bac+3 et ont recherché un emploi pendant 12 mois au minimum au cours des 18 derniers mois et résident dans une zone urbaine sensible (ZUS), dans une zone de revitalisation rurale (ZRR) ou dans un département d’outre-mer.
[6] « Emplois d’avenir » hors « emplois d’avenir professeur »
[7] Pour mémoire, les « emplois jeune » ciblaient de nouveaux emplois ; c’est-à-dire la création de nouveaux types de postes. Ce qui avait été en partie le cas.
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