LE PHÉNOMÈNE DE CONCENTRATION DE LA CRÉATION DES EMPLOIS DANS DES MÉTROPOLES SE POURSUIT.
À l’échelle des intercommunalités (EPCI), le phénomène de concentration des créations d’emploi se poursuit progressivement depuis 2006.
Entre 2006 et 2016, les emplois ont tendance à se concentrer très progressivement sur neuf métropoles[1] dynamiques : Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Marseille, Montpellier, Paris, Rennes et Toulouse[2].
En 10 ans, le nombre des emplois a augmenté en moyenne de +0,5% par an dans les métropoles. Tandis qu’il a stagné sur les autres territoires[3].
Le tableau ci-dessous indique l’évolution annuelle moyenne de la croissance de l’emploi (en %) dans neuf métropoles, et dans leur périphérie[4].
Métropole |
Métropole |
Environnement[5] |
Montpellier Méditerranée Métropole |
+1,6% |
+0,8% |
Toulouse Métropole |
+1,5% |
+0,7% |
Nantes Métropole |
+1,3% |
+0,7% |
Bordeaux Métropole |
+1,0% |
+1,1% |
Métropole de Lyon |
+0,9% |
+0,3% |
Rennes Métropole |
+0,8% |
+0,5% |
Métropole d’Aix-Marseille-Provence |
+0,6% |
+0,2% |
Métropole du Grand Paris |
+0,4% |
+0,1% |
Métropole Européenne de Lille |
+0,4% |
-0,2% |
Quatre d’entre elles affichent une progression annuelle moyenne de plus de 1% : Montpellier, Toulouse, Nantes et Bordeaux.
EN 2016, CES NEUF MÉTROPOLES ACCUEILLENT 29% DES EMPLOIS, CONTRE 27% EN 2006.
Cette croissance de l’emploi se diffuse aussi dans les intercommunalités environnantes (EPCI) des métropoles de manière moindre et assez différente selon les cas.
« Pour six des neuf métropoles précitées, la croissance de l’emploi se diffuse sur les EPCI alentour ». (…) « Les intercommunalités localisées à moins de 80 kilomètres de ces métropoles enregistrent en moyenne une croissance d’emploi supérieure à la moyenne nationale, même si elle est le plus souvent inférieure à celle de la métropole elle-même. »
Les résultats sont donc contrastés.
À l’inverse, la moyenne annuelle du nombre des emplois a diminué dans six métropoles : Dijon, Orléans, Nancy, Nice, Saint Étienne et Metz.
Le recul est significatif dans ces deux dernières métropoles : Saint-Étienne : -0,4% et Metz : -0,7%.
Taux de variation annuel de l’emploi de 2006 à 2016
Métropole |
Taux |
Grenoble |
+0,2% |
Toulon |
+0,2% |
Tours |
+0,2% |
Brest |
+0,2% |
Strasbourg |
+0,1% |
Rouen |
0% |
Dijon |
-0,1% |
Orléans |
-0,1% |
Nancy |
-0,2% |
Nice |
-0,2% |
Saint Étienne |
-0,4% |
Metz |
-0,7% |
Les capitales régionales ont des destins variés. Dijon, Orléans, Rouen ne profitent pas de la décennie et Strasbourg a eu une évolution faible (+0,1%).
L’EMPLOI EST EN MOYENNE STABLE SUR LES AUTRES TERRITOIRES
La croissance annuelle moyenne de l’emploi, sur 10 ans, est de :
-
+0,5% dans les métropoles,
-
Négatives (-0,1%) dans les 13 communautés urbaines,
-
Très faibles (+0,1%) dans les 222 communautés d’agglomération et
-
Nulle pour l’ensemble des 997 communautés de communes[6].
Il faut consulter les chiffres de chaque territoire, car les situations diffèrent. Les variations vont, en effet, de -3,6% à +5,4%.
LA CONCENTRATION SEMBLE SIMPLEMENT LIÉE À L’ÉVOLUTION DE LA NATURE DES ACTIVITÉS
Cette concentration de l’emploi dans les métropoles résulte d’une concentration[7] des emplois de la « sphère productive »[8], centrée sur les « fonctions de production immatérielle (recherche, gestion, prestations intellectuelles) et de services aux entreprises », qui ont « ont tendance à se regrouper dans quelques très grandes agglomérations ».
Les activités relatives aux besoins des résidents augmentent peu, car la population des métropoles est restée assez stable. La concentration globale des emplois de la « sphère présentielle »[9] a été plus stable.
AUTRES ASPECTS : RÉSIDENCE ET DÉPLACEMENT
L’analyse de l’Insee porte également sur les écarts entre lieux de résidence[10] et lieu de travail. En effet, un tiers des actifs ayant un emploi (environ 9 millions de personnes) travaillent hors de leur EPCI de résidence. D’où une intéressante analyse concernant les déplacements des actifs.
[1] Selon l’article L5217-1 du code général des collectivités territoriales, une métropole est un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) qui regroupe plusieurs communes « d’un seul tenant et sans enclave » qui s’associent au sein d’ »un espace de solidarité pour élaborer et conduire ensemble un projet d’aménagement et de développement économique, écologique, éducatif, culturel et social de leur territoire afin d’en améliorer la compétitivité et la cohésion« .
[2] « Les emplois se concentrent très progressivement sur le territoire, les déplacements domicile-travail augmentent » – Insee Première – No 1771 – 05/09/2019 – https://bit.ly/2lDyb5g
[3] Communautés urbaines, communautés d’agglomération et communautés de communes.
[4] Champ : limites territoriales des communes et des EPCI en vigueur au 1er janvier 2019. Source : Insee, recensements de la population de 2006 et 2016, distancier Métric.
[5] L’environnement est constitué par les EPCI situés à moins de 80 km de la métropole.
[6] « L’emploi augmente de plus de 0,2 % par an dans un tiers des communautés d’agglomération et des communautés de communes. Cette part est plus faible pour les intercommunalités les plus rurales et les moins peuplées. »
[7] « Les neuf métropoles regroupent 30 % des emplois de la sphère productive en 2016, contre 27 % en 2006. »
[8] Sphère productive : activités visant la production de biens majoritairement consommés hors de la zone et activités de services tournées principalement vers les entreprises de cette sphère.
[9] Sphère présentielle : activités mises en œuvre localement visant à satisfaire les besoins des personnes résidentes et des touristes.
[10] Les lieux de résidence restent liés à une pluralité de facteurs : capacité financière des ménages, recherche d’une meilleure qualité de vie, prix de l’immobilier, offre parfois insuffisante de logements, etc.
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