LES MISSIONS LOCALES REPRENNENT PROGRESSIVEMENT LEURS ACTIVITÉS DE TERRAIN

L’Union nationale des missions locales (UNML) a présenté un point de l’action de ses membres durant la période de confinement, aujourd’hui et leurs projets pour demain[1].

Pendant la période de confinement, l’UNML affiche le maintien d’un niveau d’activité significatif des missions locales du réseau, avec plus de 400 000 contacts, par semaine par Méls., téléphone, SMS et réseaux sociaux, avec des entretiens individuels à distance (572 000 sur la période) et avec des animations collectives à distance (près de 24 000 sur la période).

Un guide pratique, « pas à pas », a été rédigé par l’UNML pour préparer la sortie du confinement des associations membres[2].

Les Missions Locales rouvrent leurs sites de manière progressive en respectant « des marches de trois semaines », à l’issue desquelles la situation sera réétudiée, en fonction des directives sanitaires gouvernementales.

Pour la reprise des activités sur site, une priorité a été accordée à l’accueil de jeunes confrontés à des situations d’urgence sociale et d’exclusion numérique (absence de matériels et/ou de maitrise).

Dans un second temps, a priori à partir du 2 juin, les autres actions des Missions locales auprès des jeunes et des partenaires devraient être progressivement relancées « de façon adaptée et sécurisée » : la Garantie Jeunes, les Périodes de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP), le Service Civique…

LA REPRISE DE L’ACTIVITÉ DIFFÈRE SELON LES MISSIONS LOCALES

La reprise de l’activité diffère en fonction de leur taille, de leur personnel, de la taille de leurs locaux et de leurs choix de gouvernance.

Les opérations en cours avec les jeunes, suivis par les ML, ont été pour la plupart interrompues en mars et ne semblent pas toutes devoir reprendre avant l’été.

Plusieurs mois seront nécessaires pour un retour à une activité normale sur les prestations habituelles et quant aux relations locales avec les employeurs accueillant les jeunes.

LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL VA ACCROITRE FORTEMENT LE NOMBRE DES JEUNES RELEVANT DES MISSIONS LOCALES AU SECOND SEMESTRE

Le marché de l’emploi devrait être impacté lourdement, d’une manière générale, par la réduction des activités dans l’immédiat débouchant sur des réductions d’effectifs ou même des fermetures d’entreprises.

Ce contexte attendu réduira le nombre des opportunités pour les jeunes relevant des missions locales[3] : offres de contrats d’apprentissage, de stages, de missions ou d’emplois.

Par exemple, il semble très peu probable que le nombre des contrats d’apprentissage atteigne le niveau de 2019-2020.

Le nombre de jeunes entrant dans les Missions locales est appelé à augmenter fortement au second semestre 2020, dans une proportion qui reste à déterminer.

Le flux des sorties des ML à toute chance de diminuer.

Bref, les effectifs à accompagner augmenteront sans doute fortement et devront être pris en charge par le personnel actuel des ML. Cette pression au niveau des acteurs sera probablement variable selon les territoires.

Par ailleurs, la politique de l’insertion professionnelle des jeunes devrait évoluer en 2021 en fonction des options de la loi de finances et des financements européens (garantie jeunes, etc.).

Des mesures pourraient être prises par le gouvernement dès 2020, avec des incitations à embaucher des jeunes débutants.

Mais, les solutions, évoquées par divers responsables politiques, laissent sceptiques les acteurs de l’emploi qui ont eu à connaitre la série des politiques publiques (des emplois jeunes au contrat première embauche), décidées, en fonction des périodes bonnes ou mauvaises, avec des budgets d’une importance variable.

[1] L’UNML a également maintenu durant ces huit semaines la représentation du réseau dans les travaux nationaux portés par les différents ministères et partenaires (obligation de formation, CPF, jeunes sous main de justice, etc.).

[2] « Ce « pas à pas » a été présenté par l’UNML aux organisations syndicales de salariés représentatives de la branche professionnelle pendant le groupe de travail du 30 avril. » Il doit être mis à jour et alimenté régulièrement en fonction du contexte sanitaire et politique.

[3] Principalement des jeunes peu qualifiés, de moins de 25 ans.