LES DROITS A INDEMNISATION CHÔMAGE ONT ÉTÉ PROLONGÉS
Les droits à l’assurance chômage ont été prolongés jusqu’à la fin du mois de mai, pour les demandeurs d’emploi indemnisé au début de la crise, dans la mesure où le confinement gelait les embauches.
Cette prolongation devrait durer au-delà pour les chômeurs appartenant aux secteurs les plus touchés par la crise.
Par exemple, l’indemnisation les intermittents du spectacle devrait être « automatiquement prolongée de quinze mois supplémentaires, jusqu’en août 2021 », sous certaines conditions. Le financement, qu’implique cette annonce, n’a pas encore été détaillé !
LES RÈGLES DE L’INDEMNISATION CHÔMAGE DEVRAIENT ÊTRE ADAPTÉES.
Le ministère du travail vient de préciser dans un communiqué :
« Au-delà des mesures de prolongation des droits, une réflexion avec les partenaires sociaux va être engagée pour adapter rapidement nos règles d’assurance chômage à cette situation exceptionnelle.[1] »
La ministre du Travail avait déjà annoncé l’engagement cette réflexion avec les partenaires sociaux.
Le deuxième volet de l’entrée en vigueur de la réforme de l’assurance chômage a été provisoirement reporté du 1er avril au 1er septembre 2020. La question de la prolongation des droits à indemnisation des chômeurs en juin se pose.
La décision du gouvernement est urgente, car la crise sanitaire et économique qui s’engage multiplie la fragilité de la situation des personnes en recherche d’emploi et des salariés précaires (contrats courts et/ou à temps partiel).
La perte d’emploi des travailleurs précaires s’est traduit par le transfert de près de 250 000 demandeurs d’emploi en catégorie A au mois de mars, sans que l’on puisse encore chiffrer les effets pour avril et mai.
LES ORGANISATIONS SYNDICALES ET LES ASSOCIATIONS DE CHÔMEURS DEMANDENT LE RETRAIT COMPLET DE LA REFORME L’ASSURANCE CHÔMAGE
Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC) et ses partenaires, demandent le retrait de la réforme de l’assurance chômage pour protéger les chercheurs d’emploi et les personnes en emploi précaires dans le contexte de la crise actuelle[2]. Cette position vient confirmer l’opposition de ces organisations à la réforme de l’indemnisation du chômage, entrée en vigueur en novembre 2019[3].
Cette demande est partagée par l’ensemble des organisations syndicales.
La réforme décidée par le gouvernement, contre l’avis des partenaires sociaux, se trouvent bousculée par la gravité de la crise sociale.
Il semble indispensable de retirer la réforme de l’assurance chômage, sans attendre davantage.
UN BUDGET D’ÉTAT SUFFISANT DOIT ÊTRE MOBILISÉ POUR ÉVITER DE METTRE EN DIFFICULTÉ LE RÉGIME DE L’ASSURANCE CHÔMAGE.
Par rapport, au budget massif accordé au chômage partiel, ce retour au système d’indemnisation antérieur sera noyé dans l’augmentation de la dette de l’Unédic, sous-évaluée, par ailleurs, dans la seconde loi de finance rectificative…
De manière un peu cynique, mais réaliste, il faut bien constater que l’objectif de retour de l’équilibre budgétaire de l’Unédic a été abandonnée depuis le mois de mars, en raison des mesures prises concernant le financement du chômage partiel.
La préoccupation de l’Unédic semble aujourd’hui devoir être de disposer d’un financement d’Etat pour sauvegarder le régime d’assurance chômage.
L’augmentation démesurée du montant de l’indemnisation (impliquant un endettement excessif) apparait comme une voie très dangereuse à court terme pour l’Unédic. Lé révision des prévisions de l’association devrait faire apparaitre rapidement le risque encouru par le régime.
[1] Communiqué du ministère du Travail du 14 mai 2020 : « Situation du chômage au premier trimestre 2020 »
[2] POUR UN RETRAIT DE LA REFORME DE L’ASSURANCE CHÔMAGE : Communiqué de presse – 14 mai 2020 – Solidarités Nouvelles face au Chômage (SNC), la CFDT, l’UNSA, la FAGE, ATD Quart-Monde, le Secours Catholique, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), le Mouvement National des Chômeurs et Précaires (MNCP) et Coorace.
[3] « Une nouvelle décision de reporter l’entrée en vigueur des règles modifiant le calcul des allocations d’assurance chômage ne ferait, en effet, que déplacer les problèmes à plus tard avec des conséquences très lourdes notamment pour celles et ceux qui, en cette période ne pourront accéder à l’emploi et pour tous ceux qui vont perdre leur emploi du fait de la dure crise économique. » Communiqué SNC.
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