L’objectif du quinquennat était la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires avant 2022 dont 50 000 dans la fonction publique d’État et 70 000 dans la fonction publique territoriale. Les effectifs de la fonction publique hospitalière devait être préservé.
Fin 2019, avant la crise sanitaire, les fonctions publiques employaient près de 5,7 millions de salariés, soit plus de 20% des actifs en France.
2,5 millions travaillaient dans la Fonction publique de l’État, près de 2 millions dans la Fonction publique territoriale et près de 1,2 million dans la Fonction publique hospitalière.
La diminution de 120 000 postes représentait une baisse des effectifs de l’ordre de 2%, sur cinq ans. La crise sociale des « gilets jaunes », puis celle de la crise sanitaire, ont eu raison du projet présidentiel initial.
Les chiffres qui suivent ne font volontairement pas l’objet de commentaires ou d’évocation des débats toujours vifs sur la question des effectifs de fonctionnaires.
L’OBJECTIF DE SUPPRIMER 50 000 POSTES DANS LA FONCTION PUBLIQUE D’ÉTAT EST DÉFINITIVEMENT ABANDONNE.
Cette promesse faite par Emmanuel Macron en 2017 a vécu[1].
Le ministre délégué au budget, vient de déclarer que l’objectif actuel était « la stabilité de l’emploi de l’État » pour la période du quinquennat.
Un rééquilibrage entre ministères a eu lieu. Certains ministères ont gagné des postes (armées, intérieur, justice), d’autres ministères en ont perdu, comme celui de l’Économie et des Finances.
Des établissements publics comme Pôle emploi ont vu leurs effectifs augmenter, même si les mesures prises n’apparaissent pas pérennes.
LA SUPPRESSION DE 70 000 POSTES DANS LES COLLECTIVITÉS LOCALES N’A PAS EU LIEU, TOUT AU CONTRAIRE.
L’emploi dans les collectivités locales a augmenté depuis le début du quinquennat : + 13 000 emplois en 2018 et + 16 500 en 2019.
L’emploi a augmenté en dépit d’une nouvelle baisse du nombre des contrats aidés. Elle a été plus que compensée par la hausse du nombre des contractuels.
La création des intercommunalités a été facteur, en particulier, de la création d’emplois[2].
Les effectifs de la fonction publique hospitalière ont eux-aussi augmenté, compte tenu des événements.
Au total, la stabilité revendiquée pourrait se transformer en une augmentation des effectifs de l’ensemble des trois fonctions publiques.
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Pour mémoire, Nicolas Sarkozy avait obtenu la suppression de 140 000 postes et François Hollande, la création de 23 000 postes (dont un recrutement important d’enseignants).
[1] « Toutes ces décisions, nous les assumons, cela fait partie de la réponse à la crise. Mais cela modifie l’objectif à l’échelle du quinquennat » – Le ministre délégué au budget.
[2] La croissance des effectifs des intercommunalités aurait été quatre fois plus forte que celle des collectivités territoriales.
« On a créé des structures supplémentaires, transféré des compétences, installé toute une série de fonctions d’état-major ou d’expertise qui ne sont pas forcément utiles en termes de fourniture de service public. » – Le secrétaire général de l’Association des maires de France.
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