Un premier point de l’avancement des politiques d’accompagnement des jeunes peut être réalisé.
En résumé, les parcours des Missions locales progressent bien, l’apprentissage aussi, les contrats professionnalisation baissent et les contrats aidés n’explosent pas, comme prévus.
Les chiffres de 2020 ne sont pas cités dans ce billet compte tenu de leur caractère exceptionnel lié au confinement du premier trimestre.
LE RÉSEAU DES MISSIONS LOCALES A RÉUSSI A ENGAGER UNE RÉELLE MONTÉE EN CHARGE.
Au premier trimestre 2021, les entrées en Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) ont dépassé les 207 000. Cela représente une augmentation de +41,1% par rapport au premier semestre 2019.
Le stock de jeunes en Pacea a atteint quasiment les 500 000[1] à fin juin 2021 (soit +26,3% de plus qu’en 2019).
Cette poussée a ouvert les portes à une augmentation du nombre des entrées en Garantie Jeunes avec plus de 75 000 entrées au 1er semestre 2021 (+48% par rapport à 2019).
Ceci conduit à un effectif global en Garantie jeunes à fin juin qui atteint les 123 000 jeunes (soit +39,4% de plus qu’en 2019).
Reste à atteindre l’objectif des 200 000 jeunes.
LE NOMBRE DES ENTRÉES EN APPRENTISSAGE S’EST ACCRU.
A fin juillet 2021, le nombre de nouveaux contrats d’apprentissage atteint les 114 000 dans les champs public et privé, contre 48 000 à fin juillet 2019[2] (+139%)[3].
Les fonctions publiques ne représentent que 1,3% des entrées en apprentissage en 2021… Cela représente un échec des politiques engagées en ce sens !
Il faudra attendre les entrées du second semestre 2021 pour juger des résultats complets, puisque l’essentiel ses entrées se produit à cette période[4].
MAIS LE NOMBRE DES CONTRATS DE PROFESSIONNALISATION A DIMINUÉ.
Fin juillet 2021, 54 000 entrées en contrats de professionnalisation jeunes ont été enregistrés en France entière depuis le début de l’année. La baisse est de -29% par rapport à la même période de 2019, mais cela représente un sursaut par rapport à la forte chute enregistrée en 2020[5].
Le nombre de jeunes en contrat de professionnalisation était de 90 000 à fin juillet 2021 contre 175 000 à fin juillet 2019, soit -48% (-84 000).
Le transfert des jeunes d’un contrat d’alternance (professionnalisation) sur l’autre (apprentissage) se confirme.
LES CONTRATS AIDES ONT ÉTÉ FAIBLEMENT RELANCÉ, MAIS BIEN RECENTRÉ SUR LES JEUNES.
Les entrées, tous publics confondus, pour les 7 premiers mois de 2021 totalisent 82 500 entrées, contre 60 000 en 2019.
Le nombre de jeunes entrés en contrats aidés à de janvier à fin juillet 2021 était de près de 50 000[6], contre 12 000 en 2019,
- 16 500 en PEC et
- 33 500 en CUI CIE.
Tous publics confondus, les résultats sont les suivants.
- Le nombre des entrées en Parcours emploi compétences (PEC)[7] atteint près de 50 000. Il augmente par rapport à 2020, mais il recule par rapport à 2019, de l’ordre de -11%.
On comptait, à fin juillet 2021, 73 000 PEC en cours contre 99 000 à fin juillet 2019. Seul le tiers des PEC est attribué à des jeunes de 18/25 ans.
- Le recours aux CUI-CIE dans le secteur marchand[8] a été relancé en 2021. A fin juillet 2021, 36 000 contrats CUI CAE avaient été signé depuis janvier. Près de 32 000 jeunes sont en poste sous cette formule, dont essentiellement des jeunes (93%).
***
RAPPEL A PROPOS DES CONTRATS AIDES
Les contrats aidés, abandonnés depuis 2017 (hors PEC), ont été remobilisés par le ministère du Travail face à la crise économique[9]. Ils visent des publics jugés prioritaires.
« En 2020, les entrées en contrats aidés continuent de diminuer, mais sont davantage ciblées sur les jeunes dans le cadre du plan #1jeune1solution. » confirme la Dares
Les effets positifs de ce plan ont été marqué en 2021 par un petit retour des entrées dans le secteur marchand au bénéfice de jeunes.
Le ciblage renforcé à destination des jeunes a vu croitre la proportion des jeunes concernés.
La part des jeunes de moins de 26 ans entrés en contrat est passée :
- Pour les PEC à 33% en 2021, contre 20% en 2019.
- Pour les CUI-CIE à 93% en 2021.
Néanmoins, le nombre de contrats aidés reste très bas par rapport a celui qui existait il y a cinq ans. On comptait 436 000 bénéficiaires de contrat aidé à fin 2015 pour 52 000 à fin 2020[10].
[1] 492 757 pour être précis.
[2] Ces données provisoires pourront être soumises à révision, selon l’Insee.
[3] La progression, par année scolaire, des entrées en apprentissage semble forte à ce stade.
Année scolaire |
De juillet à juin |
2020-2021 |
572 203 |
2019-2020 |
372 487 |
Progression |
199 716 |
En % |
+53,6% |
[4] « En 2020, le nombre de nouveaux contrats atteint 525 600, soit une hausse de +42,5 % par rapport à 2019, la hausse du nombre de contrats en secteur privé et public étant respectivement de +44,0% et +4,8%. »
[5] Cela représente une hausse des recrutements de + 41,4% par rapport à la même période en 2020.
La tendance à la baisse des embauches observées depuis septembre 2019, tant chez les jeunes que chez les adultes, s’était poursuivie en 2020, avec une diminution particulièrement marquée à partir de mars, dans un contexte de crise sanitaire. Au total, avec 112 700 contrats de professionnalisation enregistrés en 2020 (France entière), les recrutements s’étaient réduits de 48,4% par rapport à 2019.
[6] Nombre des entrées de jeunes en contrat aidés de janvier à fin juillet 2021.
Nombre d’entrées | Part de jeunes | Nombre de jeunes | |
PEC | 49 891 | 32,9% |
16 414 |
CUI CIE | 36 028 | 92,9% |
33 470 |
Total | 85 919 | 58,1% |
49 884 |
[7] « À partir de janvier 2018, les contrats aidés sont transformés en Parcours accompagnement compétences (PEC). Il n’y a plus d’embauches en CUI-CAE, de sorte qu’en juillet 2021, il ne reste plus que quelques bénéficiaires. En 2020, 77 200 PEC ont été signés, soit un niveau en recul de 18,0% par rapport à celui de 2019 (94 200 contrats). »
[8] « À compter de janvier 2018, le recours aux CUI-CIE était limité aux Drom (en remplacement des CAE-DOM) ou aux conseils départementaux qui les financent entièrement. »
[9] En 2020, les contrats aidés remobilisés face à la crise sanitaire – Dares Résultats N°55 – 7 octobre 2021.
[10] Bénéficiaires d’un contrat aidé en fin d’année tous publics confondus – Dares
2015 | 2020 | |
Stocks | 436 000 | 52 000 |
Secteur marchand* | 90 000 | 3 000 |
Secteur non marchand** | 347 000 | 49 000 |
* Dispositifs pris en compte : CUI-CIE, emploi d’avenir, Contrat initiative Emploi (CIE), Contrat de retour à l’emploi, nouveau CIE, convention de coopération (Unédic), aide dégressive de l’employeur (Unédic), contrat d’insertion Revenu minimum d’activité.
** Dispositifs pris en compte : PEC, CUI-CAE, emploi d’avenir y compris professeur, Contrat emploi-solidarité, Emploi jeune, contrat d’accompagnement dans l’emploi, Emploi consolidé, contrat d’avenir, contrat emploi ville, travail d’utilité collective.
Lecture : au 31/12/2020, on dénombrait 52 000 bénéficiaires de contrats aidés en stock.
Champ : effectifs au 31/12. France métropolitaine.
Source : Agence de services et de paiement (ASP) ; traitement Dares.
Pas de commentaire sur “JEUNES : comment évoluent les politiques en faveur de l’emploi en 2021 ?”