POLE EMPLOI ABORDE LA MISE EN PLACE DU CONTRAT D’ENGAGEMENT JEUNE (CEJ) AU 1er MARS 2022.
Son objectif consiste à accompagner 50 000 jeunes sur six mois, soit 100 000 sur un an ; il représente la moitié de celui des Missions locales (200 000).
Pour un objectif de 400 000 CEJ[1] en 2022, cela laisse a priori la place à 100 000 jeunes par ses acteurs privés, associatifs ou marchands…
Un effectif de 1 660 conseillers de Pôle emploi devrait se consacrer au Contrat d’engagement jeune.
Cela représente un renfort de 900 CDI en 2022, dont un détachement[2] de 300 ETP appartenant déjà à Pôle emploi et la création de 600 postes[3].
La qualification et la formation des personnels recrutés n’a pas été précisée par Pôle emploi.
LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE POLE EMPLOI ESTIME QU’IL S’AGIT D’UNE « PETITE RÉVOLUTION » :
« C’est un dispositif sans précédent à Pôle emploi, c’est vraiment de l’intensif, du très intensif ».
Ses récents propos sur le CEJ, comme sur le chômage en général[4], relèvent clairement de la communication politique en période électorale.
Parallèlement, ses interrogations sur le CEJ, extrapolé d’un dispositif assez bien connu, la « Garantie jeunes », peuvent surprendre :
« Cela va être très intéressant de voir ce que ça donne, on va pouvoir mesurer dans quelle mesure il y aura accélération du retour à l’emploi » et « est-ce qu’au total cet accompagnement n’a pas un intérêt économique majeur[5] ».
Il semble aux acteurs de l’emploi que l’on se trouve davantage sur une évolution d’une procédure d’accompagnement que sur une création totalement nouvelle.
Pour la « collaboration renforcée avec les Missions locales », le DG déclare que :
« L’objectif est qu’on puisse avoir des offres de service partagées, que les prestations de Pôle emploi puissent bénéficier à des jeunes des Missions locales et inversement ».
Cette collaboration reste encore à caler, en particulier sur chaque territoire.
Le décret d’application devrait apporter les indications nécessaires sur la répartition des rôles.
LE CUMUL DES NOUVEAUX CHANTIERS CONDUIT A UNE TENSION SOCIALE CHEZ PÔLE EMPLOI
Globalement pour conduire toutes ses missions nouvelles, l’établissement aurait augmenté ses effectifs de 3 400 équivalents temps plein, dont 1 400 CDI, pour atteindre plus de 56 000 postes.
Mais une tension sociale interne apparait clairement.
L’intersyndicale de Pôle emploi[6] appelle à la grève le 1er février pour réclamer notamment une revalorisation des salaires et de meilleures conditions de travail.
Les revendications visent la revalorisation des salaires et les traitements, la dégradation des conditions de travail et à « redonner du sens au travail pour améliorer la qualité du service au public ».
« Pas un jour sans un nouveau plan d’action, de nouvelles exigences gouvernementales, et toujours à marche forcée ».
« Tout cela accroît la charge de travail et rend plus difficile l’exercice de nos missions ».
L’intersyndicale cite : le plan pour les demandeurs d’emploi de longue durée, le CEJ, le renforcement du contrôle de la recherche (d’emploi) et le durcissement des règles de l’assurance-chômage à assumer.
[1] Le CEJ est ciblé sur les seuls jeunes « ni en emploi ni en formation ni en études », de 16 à 25 ans, qui ont des difficultés d’accès à l’emploi.
[2] Ce détachement est réalisé en raison de la « baisse du nombre de demandeurs d’emplois » !
[3] Le CEJ s’inscrit dans le cadre d’un amendement à la loi de finances 2022, portant sur un budget de 550 millions d’euros.
[4] Le DG de Pôle emploi a cru bon d’affirmer :« Avec un peu plus de 4 millions de chômeurs, Pôle emploi enregistre son plus bas niveau depuis 2013. », en niant la réalité des plus de 6,4 millions d’inscrits à cette occasion !
[5] « Si c’est le cas, il faudra s’interroger pour savoir dans quelle mesure c’est ou pas reproductible » pour d’autres catégories de demandeurs d’emploi en difficulté selon le Directeur général de Pôle emploi
[6] L’intersyndicale réunit l’ensemble des organisations : CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, Snap, SNU-FSU, STC, Sud et Unsa
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