Les chiffres concernant les emplois vacants, publiés par la Dares, constituent un indicateur précieux.

Pour bien les apprécier, il faut bien distinguer les catégories des postes à pourvoir.

Prendre en compte d’autres éléments est également important, en particulier le nombre des postes non renouvelés sur la période considérée (suite à des départs ou à des retraites).

Sur la catégorie d’entreprise suivie, le taux d’emplois inoccupées, sur lesquels un recrutement est en cours, représente de l’ordre de 1,3% du total des emplois de cette catégorie.

Ce taux a baissé durant la crise sanitaire en 2020 pour remonter en 2022, au-delà de son niveau antérieur en 2019.

Mais il reste néanmoins raisonnable, en contradiction avec certains discours tenus sur le nombre des emplois non pourvus.

Il traduit une montée (rattrapage) de la mobilité sur le marché du travail et des problèmes de recrutement très centré sur des secteurs touchés par le confinement (limitation ou arrêt des activités).

Sur cette période, une part des salariés en contrat court se sont recyclés sur d’autres emplois participant à des difficultés de recrutement à la reprise en 2021 et début 2022.

Le nombre de démission et celui des embauches a augmenté parallèlement, avec une baisse du chômage sur des emplois classiques (hormis l’effet de l’augmentation des contrats d’apprentissage).

La croissance des changements de postes s’est d’abord stabilisée.

Elle devrait ralentir dans le contexte d’une croissance très faible.

L’Insee prévoit une hausse du PIB de 0,1% au 1^er trimestre 2023.

EN MOYENNE, ON COMPTAIT 365 200 EMPLOIS VACANTS

Dans le secteur privé, 365 200 emplois étaient considérés comme emplois vacants en moyenne, sur les 3 premiers trimestres 2022, selon la Dares[1].

Ces emplois vacants[2] se répartissaient en trois catégories différentes[3].

• Une moitié de ceux-ci correspondaient à des emplois inoccupés, soit 184 000 postes.

• Un quart (26%) étaient des emplois nouvellement créés.

• Les emplois sur le point de se libérer était à hauteur de 21%.

S’y ajoutaient 3% pour d’autres emplois.

Le nombre d’emplois vacants augmente de façon continue depuis 2016[4].

Après la crise sanitaire, entre le 1^er trimestre 2021 et le 3^ème trimestre 2022, le nombre d’emplois vacants serait passé de 211 500 à 372 100 (+76%).

Cette hausse des emplois vacants est portée par les emplois inoccupés[5], dans presque tous les secteurs.

La contribution des différents secteurs à la hausse récente du nombre d’emplois vacants diffère selon le type de vacances.

« Concernant les emplois vacants nouvellement créés, la moitié de la hausse depuis le 1er trimestre 2021 revient à l’industrie (23% de la hausse) ainsi qu’aux activités scientifiques et aux services administratifs et de soutien (27% de la hausse). »

« Le commerce de gros et de détail, les transports et l’hébergement-restauration concentrent 36% de la hausse récente des emplois inoccupés et 43% de celle des emplois occupés sur le point de se libérer. »

« La construction, les activités financières et d’assurance, les activités immobilières ainsi que les arts ne contribuent que très peu à la hausse des emplois vacants depuis 2021, quel que soit le type de vacance. »

IMPORTANCE DES EMPLOIS INOCCUPÉS

Un emploi inoccupé est un emploi qui a été occupé avant de devenir vacant.

La plupart sont dans le tertiaire (78,5%), soit 146 000[6].

26 000 dans l’industrie et 14 000 dans la construction.

Leur part apparait plus élevée dans l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale privés (61%), ainsi que dans le commerce de gros et de détail, les transports, l’hébergement et restauration (56%).

EMPLOIS NOUVELLEMENT CRÉES

Les postes nouvellement créés sont plus répandus dans les secteurs les plus dynamiques.

On dénombre près de 94 000 emplois nouvellement créés, principalement dans le tertiaire (75%)[7].

« Ils sont même majoritaires dans l’information et la communication, où ils représentent 45% des emplois vacants. À l’opposé, dans l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale privés, ils ne représentent que 14% des emplois vacants. »

LES EMPLOIS VACANTS OCCUPÉS

Les emplois vacants occupés, sur le point de se libérer, sont à considérer à part, dans la mesure où ils ont vocation, dans la plupart des cas, de passer à terme dans la catégorie des emplois inoccupés avant que le recrutement sur les postes n’ait lieu.

[1] Quels sont les emplois vacants début 2022 ? – Dares Focus N°64 15 décembre 2022.

« La Dares estime chaque trimestre le nombre d’emplois vacants sur le champ salarié privé des entreprises de 10 salariés ou plus, à partir de l’enquête Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre (Acemo). Hors agriculture, intérim, particuliers employeurs, activités extraterritoriales et des emplois publics. »

[2] « Les emplois vacants sont définis par le règlement européen n° 453/2008 comme les postes nouvellement créés, inoccupés¹, ou encore occupés et sur le point de se libérer, pour lesquels des démarches actives sont entreprises pour trouver un candidat. » Dares.

[3] Effectifs moyens d’emplois vacants par catégorie, sur les trois premiers trimestre 2022.

Dares.

[4] À l’exception de l’année 2020, marquée par la crise sanitaire.

[5] Évolution entre du nombre de postes vacants entre le 1^er trimestre 2021 et le 3^ème trimestre 2022

Dares.

[6] Répartition moyenne des emplois inoccupés entre le 1^er trimestre 2021 et le 3^ème trimestre 2022

[7] Emplois nouvellement créés, sur les trois premiers trimestre 2022.