UN CONSEIL NATIONAL DE LA REFONDATION JEUNESSE A DÉBUTÉ

Dans le cadre du « Conseil national de la refondation Jeunesse » (CNR), quatre thèmes ont été retenus, dont « la construction de l’avenir professionnel des jeunes »[1].

Lors de la première rencontre nationale, ont été abordé l’inclusion par le sport, l’extension du Revenu de solidarité active (RSA) aux moins de 25 ans et l’égalité des chances[2].

Les Ministres ont échangé avec « des jeunes entre 13 et 29 ans engagés dans la vie civile et politique », trois jeunes élus locaux et des organisations dédiées à la jeunesse, dont le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ), des réseaux d’associations tels que le Forum français des jeunes et le Cnajep et des associations comme Unis-Cité et l’Association de la Fondation Étudiante pour la Ville (Afev).

Le choix des participants est évidemment assez discutable.

Des associations d’élus devraient être invitées à contribuer à la réflexion lors de réunions dédiées, notamment sur l’insertion pour les départements et sur l’orientation et la formation pour les régions.

Mais l’engagement des principales associations nationales d’élus dans ces démarches reste encore en suspens

Une « feuille de route » interministérielle devrait être présentée en avril 2023.

La vie scolaire et la vie étudiante, dont la réforme des bourses, devrait relever du CNR Éducation et la santé des jeunes par le CNR santé.

LES TRAVAUX DE RÉFLEXION RÉCENTS SUR LA POLITIQUE DE JEUNESSE SONT DÉJÀ FORTS NOMBREUX

Le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ) a déjà publié une liste de « 32 grands défis des années à venir pour les jeunesses » déclinés en 181 propositions), dans son rapport 2022[3].

Plusieurs « défis » ont trait à la scolarisation et à la formation comme le développement des mesures de lutte contre le décrochage scolaire et mise en œuvre de l’obligation de formation dans les territoires, le renforcement de l’égalité des chances en matière d’accompagnement des jeunes dans leur orientation ou le développement de l’accès à l’alternance.

La multiplicité des démarches occupe l’espace un moment, mais parait noyer les projets.

QUELLE UTILITÉ CONCRÈTE POUR CES TRAVAUX ?

Il est permis de s’interroger sur l’utilité concrète de ces travaux sur des thématiques déjà largement abordées et pour lesquelles des choix politique ont déjà été fait par le gouvernement.

Pour l’emploi, le COJ appelle :

• A « lutter contre la précarité de l’emploi des jeunes et contre l’instabilité des contrats » ;

• A instaurer « un revenu universel d’autonomie pour les jeunes de 18 à 25 ans » (proposition formulée dès 2019) ;

• A « étendre le dispositif d’emploi accompagné (dédié́ aux personnes en situation de handicap) aux jeunes en grande difficulté́ d’insertion ».

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Or, on sait que le choix de mise en place du Contrat d’Engagement Jeunes (CEJ) avec une indemnisation a été conçu comme une réponse à la revendication en faveur de l’extension du RSA aux jeunes de 18 à 25 ans.

Des projets déjà engagé de manière nationale ou expérimentale doivent fonctionner suffisamment longtemps pour établir des bilans et en tirer des leçons (16-18 ans, CEJ, etc.).

Une opération de communication politique est développée par le gouvernement sans tenir compte ni des contraintes financières des propositions (absence de chiffrage sérieux) ni d’une possible validation politique de mesures par le parlement.

L’opération pourrait déboucher sur une déception générale des acteurs, comme le travail du COJ, à quelques aménagements consensuels près.

[1] Les 4 thématiques retenues sont : la vie quotidienne des jeunes, la construction de leur avenir professionnel, l’engagement et la vie citoyenne et l’action écologique.

[2] La réunion de lancement du CNR Jeunesse s’est tenue à Matignon le 10 décembre 2022. Elle a été introduite par Marie Caillaud, présidente du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ), et Jérémie Peltier, directeur de la fondation Jean-Jaurès.

[3] Rapport adopté le 21 juin 2022 et transmis à la Première ministre.