FRANCE TRAVAIL EST UN CHANTIER DE CE QUINQUENNAT AVEC DES ÉTAPES PROGRESSIVES.
Le Directeur général de Pôle emploi annonce que des décisions concernant Les contours de France Travail vont être prise prochainement.
Dans l’immédiat, il vise à valoriser Pôle emploi et a recours à des banalités :
* « Le pari, c’est de dire que tout le monde est employable. »
* « Le marché de l’emploi est bien orienté. »
* « On n’a jamais autant formé en France ! »
* « Ce que fait Pôle emploi n’est pas assez connu. »
* « Le taux de satisfaction des entreprises qui ont recours à nos services est de 82,4%. »
« France Travail est un chantier de ce quinquennat avec des étapes progressives. L’objectif est de voir les premiers effets dès 2024, tant côté entreprises que demandeurs d’emploi. » – Le directeur général de Pôle emploi – Entretien dans Le Parisien.
Le projet consiste à « donner de la visibilité et plus de coordination entre tous les acteurs qui interviennent au profit des demandeurs d’emploi » (Pôle emploi, missions locales, Cap emploi, départements, etc.).
« Son objectif est de mieux répondre aux besoins des entreprises et davantage accompagner les personnes les plus éloignées du travail. »
Une analyse critique globale de la situation actuelle semble absente et seules quelques pistes des évolutions souhaitables sont évoquées.
UN TROP FAIBLE ACCOMPAGNEMENT EN FAVEUR D’UN ACCÈS A L’EMPLOI DES BÉNÉFICIAIRES DU RSA[1].
Le DG de Pôle emploi critique l’accompagnement actuel des bénéficiaires du RSA
« Notre dispositif actuel a un maillon faible : la façon dont on suit les bénéficiaires du RSA. Une fois inscrits à la CAF, ils sont orientés par le département vers un accompagnement social, Pôle emploi ou d’autres partenaires. Or, nous constatons qu’une fraction forte de personnes reste longtemps dans un parcours exclusivement social. Il faut aussi travailler sur l’emploi.[2] »
LA MISE EN COMMUN DES DONNÉES ENTRE LES ACTEURS SUR LES PERSONNES SUIVIES
Le second point porte sur la mise en commun des données entre les acteurs sur les personnes suivies ou à suivre[3].
« Quand un jeune passe de mission locale à Pôle emploi, il répète deux fois les mêmes choses. Sur un territoire donné, l’enjeu de France Travail est d’avoir une vision de tous les demandeurs d’emploi, des accompagnements dont ils bénéficient et de leur taux de retour à l’emploi » avec des systèmes informatiques qui facilitent les échanges selon le DG.
LES BESOINS SPÉCIFIQUES DES PERSONNES EN RECONVERSION
Le DG de Pôle emploi s’interroge aussi sur certaines formations proposées.
« Il faut connaître la faisabilité du projet professionnel et ses réalités par rapport au marché du travail. Il nous arrive régulièrement de refuser des formations, car on estime que le type de job recherché ne sert à rien. »
Le DG indique que le système patine, selon lui[4].
Pour les métiers où les candidats manquent, Pôle emploi demeure sur ses pratiques de base, en évoquant trois leviers :
-
Faire connaître les métiers en tension,
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Former les demandeurs d’emploi et
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Organiser la mise en relation avec les entreprises.
Pôle emploi utilise déjà des outils liées à l’intelligence artificielle (IA) « pour faire des suggestions de services ou d’orientation à des demandeurs d’emploi. Et à partir de mars, grâce à l’IA et au big data, dès qu’une entreprise déposera une offre, on pourra l’éclairer par rapport aux références du marché. »
« L’IA aura un impact, mais ne remplacera pas l’humain. Elle permettra de gagner du temps et sera une aide au conseiller. »
LA RÉFLEXION MÉRITE D’ÊTRE POURSUIVIE !
[1] « Notre dispositif actuel a un maillon faible : la façon dont on suit les bénéficiaires du RSA. Une fois inscrits à la CAF, ils sont orientés par le département vers un accompagnement social, Pôle emploi ou d’autres partenaires. Or, nous constatons qu’une fraction forte de personnes reste longtemps dans un parcours exclusivement social. Il faut aussi travailler sur l’emploi. »
[2] La Cour des comptes a recommandé d’améliorer l’accompagnement des bénéficiaires du RSA de manière très claire.
[3] Les API (interface pour connecter un logiciel ou un service à un autre) facilitent les échanges.
« Dès lors qu’on a le consentement des personnes, on peut faire beaucoup de choses. »
[4] « Pour des formations type « préparation opérationnelle à l’emploi » (afin de répondre aux compétences recherchées par les employeurs), le reste à charge des entreprises est de plus en plus important… C’est un vrai sujet de préoccupation. Car les financements de ces formations ont globalement augmenté. J’espère que France Travail va porter ce sujet et mettre autour de la table les acteurs pour savoir comment en faire plus. C’est une histoire de fous. Elles répondent à des besoins, les entreprises sont prêtes à embaucher, on a les financements, et on n’en fait pas assez… Fixons-nous comme objectif collectif d’augmenter le nombre de POEC (formation préalable à l’embauche), destinées aux salariés et aux demandeurs d’emploi. Et regardons, par branche, où ça bloque. »
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