LA FRANCE COMPTE 4 MILLIONS DE CADRES.
Les cadres représentent 21% de la population active salariée et leur nombre dépasse aujourd’hui celui des ouvriers dont la part s’élève à 20%.
Mme Marie-Laure Collet[1] a passé deux années à la tête du Conseil d’administration de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec)[2].
Elle occupe actuellement la fonction de 1ère vice-présidente au nom du Medef.
Elle vient de se confier sur son mandat et plusieurs éléments retiennent l’attention.
L’APEC CHERCHE A CONFORTER SA PLACE DANS LA NOUVELLE ORGANISATION DES ACTEURS DE L’EMPLOI.
L’Apec, comme tous les autres organismes paritaires, a participé entre mi 2022 et fin 2023 à l’ensemble des réunions préparatoires préfigurant à la création de France Travail.
« J’ai maintenu un engagement ferme pour ancrer notre association au cœur des discussions cruciales sur l’évolution du monde du travail. Nous sommes conscients que le paysage professionnel évolue et, avec lui, nos responsabilités. »
Cette organisation privée et paritaire chargée d’aider les cadres et les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur dans leur parcours professionnel, gérées par les partenaires sociaux, n’apparait pas en premier plan dans la loi sur le plein emploi, car elle n’est pas, a priori, un organisme référent[3].
Cela pourrait sans doute évoluer ?
L’Apec demeure un acteur significatif. Son budget de l’Apec atteint 165 millions d’euros et son effectif 1 100 personnes…
LA LOI NE PRIVILÉGIE PAS ASSEZ LES ENTREPRISES DONT LES CAPITAUX SONT FRANÇAIS ET QUI PAYENT LEURS IMPÔTS EN FRANCE.
Mme Marie-Laure Collet regrette,
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D’une part, que la loi n’accorde pas une place privilégiée aux entreprises françaises dans le dispositifs et,
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D’autre part, que les données soient hébergées hors de France.
« Si la loi est bonne sur le fond, cette nouvelle organisation, qui redéfinit le rôle des différents acteurs[4] pour mieux fluidifier le marché de l’emploi, ne privilégie pas assez les entreprises dont les capitaux sont français et qui payent leurs impôts en France.
Les Gafa et les groupes internationaux tiennent une place trop importante dans ce futur réseau
Je m’interroge sur la souveraineté des compétences si on oriente les demandeurs d’emplois et les salariés vers des outils dont les données sont hébergées hors de France. »
RETOURNEMENT DU MARCHE DE L’EMPLOI DES CADRES
Nous avons déjà averti sur le ralentissement des recrutements de cadres à fin 2023[5]
« On assiste à un début de retournement du marché de l’emploi des cadres.
Cette tendance est confirmée par la fédération Syntec dont les membres (entreprises du numérique, de la formation professionnelle, de l’évènement et les cabinets conseil) enregistrent cette année une baisse de leur chiffre d’affaires.
C’est davantage le fait des TPE/PME que des grands groupes.[6] »
[1] https://www.bretagne-economique.com/portraits/emploi-des-cadres-on-assiste-a-un-retournement-du-marche-estime-marie-laure-collet-vice-presidente-de-lapec/
[2] L’Apec est composé de représentants des entreprises (Medef, CPME et U2P) et des cinq centrales syndicales représentant les cadres salariés du secteur privé : CFE-CGC, CFDT, CGT, FO et CFTC, le conseil d’administration de l’APEC fixe les orientations stratégiques nécessaires au fonctionnement de l’organisme. Il aide également les entreprises à recruter en particulier les TPE-PME et fait office de centre d’observatoire de référence du marché des cadres en France.
[3] « La personne est orientée vers l’un des organismes référents (opérateur France Travail, Missions locales, Cap emploi, Conseil départemental ou ses organismes délégataires) chargé de mettre en œuvre l’accompagnement le plus adapté à sa situation, à ses besoins et à son objectif d’insertion sociale ou professionnelle. »
[4] Organismes de formation, entreprises et cabinets de recrutement, collectivités locales, jobboards, etc.
[5] Le recrutement des cadres ralentit en 2023 – 18/11/2023 – https://vu.fr/XmbtF
[6]« L’inflation, la réévaluation des salaires mais plus encore le manque de compétences les freinent dans leur développement. Sans compter que l’échéance du remboursement des PGE, qui tombe fin décembre 2023, va aussi peser dans les comptes. Aujourd’hui, de nombreuses TPE/PME sont prises à la gorge, la concurrence avec les enseignes nationales s’intensifie. Le prix, quoiqu’on dise, reste le principal arbitre. »
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