
France compétences vient de publier son rapport 2024 sur l’usage des fonds de la formation professionnelle (RUF)[1]. Il couvre sept catégories d’actions, dont la formation à destination des personnes en recherche d’emploi.
LA FORMATION A DESTINATION DES CHERCHEURS D’EMPLOI
En 2023, plus de 1,2 million de chercheurs d’emploi sont entrées en formation[2].
34% d’entre elles ont eu lieu dans le cadre du CPF[3]. Les autres ont eu pour commanditaire : les Régions (30%), France travail (25%) et les « autres » prescripteurs[4].
En 2023, les dépenses totales en faveur de la formation des personnes en recherche d’emploi s’élèvent à 8,2 milliards d’euros[5].
Les principaux financeurs finaux des formations destinées aux personnes en recherche d’emploi sont France travail (48%), les Régions (29%), l’État (11%) et la caisse des dépôts et consignations (7%)[6].
Les autres financeurs sont les Opérateurs de compétences (OPCO) et l’Agefiph.
Les rémunérations représentent 49% de l’ensemble de ces dépenses[7].
LE CPF RESTE LE MOYEN D’ACCÈS A LA FORMATION LE PLUS FRÉQUENT
Mais ces formations portent sur un budget global moins fort et des formations plus courtes que la moyenne.
« Le CPF apparaît comme le premier moyen d’accéder à la formation pour les personnes en recherche d’emploi, les dépenses qu’occasionne sa mobilisation n’apparaissent qu’au quatrième rang de l’ensemble des sommes engagées en 2023 au travers des montants dépensés par la CDC. »
Les formations financées par le CPF se distinguent par leur durée : elles sont beaucoup plus courtes que celles prescrites par les autres financeurs.
En 2023, leur durée est en moyenne de 89 heures contre 4,2 mois pour l’ensemble des entrées en formation hors CPF, sans co-financement de France Travail.
INDEMNISATION DURANT LA FORMATION
Le CPF ne prévoit ni indemnisation spécifique ni prise en charge d’une protection sociale pendant le temps de la formation, contrairement à la grande majorité des autres dispositifs de formation à destination des personnes en recherche d’emploi.
Mais les personnes en recherche d’emploi peuvent bénéficier des droits attachés à leur statut (stagiaire de la formation professionnelle, demandeur d’emploi indemnisé) lorsqu’elles se forment avec leur CPF. En 2023, 72% ont été indemnisées dans ce cadre
LES SUITES DES FORMATIONS RESTENT ASSEZ FLOUS.
Selon le Rapport de France compétences, les résultats pour les bénéficiaires tout comme la valeur des formations ne sont pas précisément établis :
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« Si de nombreuses sources rendent compte des trajectoires post formation pour les bénéficiaires, il est plus difficile d’en apprécier la valeur ajoutée pour les entreprises. »
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Le suivi des entrées et la mesure de la valeur ajoutée de ces formations pour les personnes seraient établis, selon le Rapport.
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Ce n’est pas le cas du suivi du coût des formations.
« La multiplicité des financements croisés entre acteurs et la variabilité des normes comptables utilisées rendent encore complexe la détermination d’un coût unitaire. »
[1] RUF – 04.02.2025 – https://www.francecompetences.fr/fiche/france-competences-publie-son-rapport-2024-sur-lusage-des-fonds-de-la-formation-professionnelle/
[2] En 2023, 1,2 million de personnes en recherche d’emploi sont entrées en formation, contre un peu moins de 1,4 million en 2022. Le tassement est particulièrement notable pour le CPF, premier dispositif en nombre d’entrées en formation des personnes en recherche d’emploi depuis 2021.
[3] Le Compte Personnel de Formation (CPF) se place au 3ème rang de l’ensemble des fonds engagés en 2023. Plus de 1,3 million de CPF ont été validés pour un montant total de plus de 2 milliards d’euros.
Le CPF est aujourd’hui le premier moyen d’accéder à la formation pour les personnes en recherche d’emploi qui représentent 30 % des entrées sur ce dispositif. Les formations qu’il permet de financer sont d’une durée relativement courte (61 heures en moyenne), bien qu’en hausse en 2023.
[4] Nombre d’entrées en formation selon le commanditaire en 2023
Formations | Nombre | Part en % |
CPF autonome | 382 700 | 32% |
CPF cofinancé par France travail | 26 300 | 2% |
Conseils régionaux | 359 500 | 30% |
France travail (hors CPF) | 303 300 | 25% |
Autres | 134 400 | 11% |
Ensemble | 1 206 200 | 100% |
France compétences
[5] L’ensemble des dépenses constatées annuellement sont suivies dans l’annexe du projet de loi de finances, dite « Jaune budgétaire » de la formation professionnelle.
Le total diffère de celui déterminé par la Dares dans l’édition 2025 du Jaune budgétaire de la formation professionnelle (9,63 milliards d’euros), car cette dernière agrège les contrats de professionnalisation et les projets de transition professionnelle, traités dans d’autres catégories d’action dans le RUF. Par ailleurs, pour respecter la notion de financeur final, les co-financements du CPF réalisés par France Travail sont comptabilisés ici au profit de la CDC.
[6] Répartition des financements en 2023 en millions d’euros
2023 | Part en % | |
France Travail | 3 851 | 47% |
Conseils régionaux | 2 354 | 29% |
État | 883 | 11% |
Caisse des dépôts et consignations | 587 | 7% |
Ménages | 460 | 6% |
Autres financeurs* | 64 | 1% |
Total | 8 199 | 100% |
* Les autres financeurs couvrent à titre principal les opérateurs de compétences (OPCO) (POEC) et l’Agefiph.
Source : Dares, annexe au projet de loi de finances 2025, dite « Jaune budgétaire » de la formation professionnelle, calculs France compétences. Données provisoires pour 2023.
[7] En 2023, ces dépenses sont en baisse de 2,5% par rapport à 2022 mais retrouvent leur niveau de 2021. Ces évolutions résultent à titre principal de la diminution du nombre d’entrées en formation financées par le CPF en 2022 et en 2023, qui découle directement des nombreuses mesures de régulation engagées depuis fin 2021.
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