La Commission de l’Intelligence Artificielle vient de remettre un rapport. La place faite a l’emploi, au travail et a la formation apparait limitée.

Deux points concernent le ministère du Travail : « Investir dans l’observation, les études et la recherche sur les impacts des systèmes d’IA sur la quantité et la qualité de l’emploi » et « Faire du dialogue social et professionnel un outil de co-construction des usages et de régulation des risques des systèmes d’IA » ne font pas l’objet de budget significatif

Le seul financement significatif concerne les formations à l’IA dans l’enseignement supérieur avec un budget proposé d’1,2 milliards d’euros sur les cinq ans. Il s’agit de : « Généraliser le déploiement de l’IA dans toutes les formations d’enseignement supérieur et acculturer les élèves dans l’enseignement secondaire pour rendre accessibles et attractives les formations spécialisées ».

La Première ministre a annoncé une série de mesures, suite aux émeutes du printemps lors du Comité interministériel à la ville (CIV). Parmi celles-ci figurent plusieurs concernant le travail et l’emploi.

Le taux élevé de chômage des habitants des quartiers de la politique de la ville a été constaté. Aucune mesure nouvelle significative n’a été annoncée. Seule des mesures assez limitées vont se poursuivre : entrepreneuriat, testing, acteurs associatifs, engagement d’entreprises, mais aussi fin des emplois francs.

L’intention de ces mesures est bonne, mais leurs résultats seront fort limitées dans un contexte général actuel de ralentissement des recrutements et de remontée progressive du chômage.

1,2 million de Très Petites Entreprises (TPE), de 1 à 9 salariés, emploie 3,5 millions de salariés (chiffres de fin 2020), soit 18,6% des effectifs salarié du secteur privé.
Pour faire progresser le nombre des emplois de manière significative, les TPE offrent un champ à explorer en trouvant les moyens, ou conditions, adaptés.
Les créations de nouveaux emplois seraient diffuses. Car elles pourraient concerner le tiers de ces entreprises, et concerner un million de postes.

Les spécialistes en cybersécurité sont très recherchés. Le sentiment de pénurie se généralise. La production de profils compétents provenant de la formation initiale, ou professionnelle, progresse, mais ne suffit pas à répondre à l’importance des besoins avec une montée en charge de la demande.
Le recrutement est également rendu difficile car « le champ des missions et compétences de la cybersécurité est vaste, complexe, hétérogène ; soit, difficile à appréhender pour qui n’y est pas familier ».
Le suivi de ce secteur, en mutation permanente, s’organise.

Le nombre de contrats de professionnalisation s’est effondre en 2020. 112 742 nouveaux contrats de professionnalisation ont été signés en 2020, contre 219 000 en 2019 (-48,5%). Ce contrat d’alternance a subi en 2020 la concurrence du contrat d’apprentissage, soutenu par diverses mesures. Par ailleurs, les caractéristiques des contrats pros ont évolué, selon les âges. L’entrée en contrat pro suit principalement une période de chômage (42%) ou de formation (39%).

La ministre chargée de l’insertion vient de confirmer l’objectif de 100 000 places supplémentaires dans les structures de l’insertion par l’activité économique, sur 2021 2022. Les Entreprises Adaptées (EA) ainsi que les Structures d’Insertion par l’Activité Économique (SIAE) ont été touchés par la crise. Le gouvernement a attribué, fin aout, 300 millions d’euros pour soutenir ces secteurs. Les deux autres projets portant sur le « Service public de l’insertion (SPI) » et le « Revenu universel d’activité (RUA) », fusion des minimas sociaux, restent en suspens. Ces chantiers n’aboutiront pas avant la fin du quinquennat.

Le recours aux logiciels de gestion de candidature s’est généralisé. Des risques d’erreurs de recrutement liées à ces logiciels sont apparues, en particulier, liées à la quantité d’informations figurant sur le profil numérique d’un candidat et aux discriminations. Ces algorithmes de recrutement peuvent être utiles à condition d’être bien choisis et tout à fait dominés par les recruteurs. Le travail de « chasse numérique » de candidats impose de prendre des précautions…