Le rapport de préfiguration de France Travail n’a pas encore été présenté. Mais le ministère du Travail vient de préciser le rôle et la place des Missions locales dans le projet actuel.

Les Missions locales devraient prendre l’appellation « France Travail jeunes » et deviendraient des « opérateurs associés » de « France Travail ».

Elles ne seraient pas seules en charge de l’accompagnement vers l’insertion professionnelle de jeunes de moins de 26 ans. Pôle emploi continuerait à prendre en charge des jeunes de moins de 26 ans en particulier pour assurer la prestation Contrat d’engagement jeune (CEJ).

L’entrée en parcours d’un jeune en Mission locale ne pourrait se faire qu’après enregistrement sur « le portail unique France Travail », et validation par un algorithme d’orientation.

En 2021, en France, parmi les jeunes de 15 à 29 ans, on distingue quatre situations distinctes :

46,5% occupent un emploi ;

38,1% poursuivent leurs études initiales sans cumuler avec un emploi ;

2,6% ont repris leurs études, après une interruption, ou suivent d’autres formes de formation ;

12,8% ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET), dont près de 4% inactifs.

Cette répartition par catégorie apparait assez significative de la réalité actuelle.

Six mois après leur sortie d’études en 2021, avec des niveaux CAP à BTS (avec un diplôme validé ou non), la situation des apprentis était la suivante : 39% poursuivait leurs études, principalement en apprentissage, 39,5% étaient en emploi salarié dans le privé et 21,5% restaient sans emploi.

Parmi les jeunes en emploi salarie dans le prive : 24% des sortants avaient un contrat à durée indéterminée (CDI), 11% à un CDD, 3% sont en intérim .

Une aide d’un montant de 6 000 € sera versée à toutes les entreprises, pour les contrats conclus avec un alternant, mineur comme majeur, en 2023, pour la première année d’exécution du contrat.

On constate :
1. Une élévation du niveau de l’aide pour les alternants mineurs, qui passe de 5 000 € à 6 000 €.
2. Une diminution de l’aide de 8 000 à 6 000 € pour les majeurs (-25%).

Le budget annuel nécessaire pour verser cette aide de 6 000 € aux entreprises pour l’accueil d’un million d’alternants devrait être de 6 milliards d’euros, c’est-à-dire bien supérieure à l’enveloppe prévue par la loi de finances 2023 !

Un projet de réforme des lycées professionnels a été annoncé.

Les grandes lignes de la réforme des lycées professionnels, évoquées par le chef de l’État, consistent à :
1. Fermer des formations qui n’insèrent pas assez les lycéens et en ouvrir d’autres ;

2. Préparer la reconversion des enseignants de matières professionnelles, qui seront concernés par des suppressions de filières ;

3. Recruter de nouveaux « professeurs associés », issus du monde professionnel pour animer de nouvelles formations ;

4. Augmenter la durée des stages de 50% ;

5. Dédoubler les classes pour « transmettre les savoirs fondamentaux et permettre de préparer à des métiers ».

Le flux de jeunes entrants sur le marché de l’emploi devrait être, en moyenne annuelle, de 640 000 nouveaux entrants entre 2019 et 2030.

Des embauches sont prévues dans tous les secteurs, compte tenu des prévisions significatives de départ en retraite.

Ces données sont à prendre en compte dans l’orientation des jeunes.

Les opportunités d’emploi devraient se partager entre les métiers qualifiés et les métiers non qualifiés, de manière presque égale.

Le niveau de formation requis pour l’obtention d’un poste devrait augmenter dans la plupart des métiers, pour tous les niveaux de qualification.

L’objectif est fixé au chiffre symbolique d’un million d’apprentis. En juin 2022, 864 000 jeunes étaient déjà en contrat d’apprentissage.

Pour connaitre la situation réelle, des chiffres manquent comme le nombre des abandons de contrats et le taux d’obtention des diplômes visés par ceux-ci.
Ce problème existe bel et bien puisque le ministère se fixe de sécuriser « plus encore le parcours des jeunes ».

Une priorité est accordée à la croissance des contrats pour des jeunes de niveau infra-bac.

C’est la pérennisation du financement de l’apprentissage (aux CFA et aux employeurs) qui reste maintenant à assurer.