À l’occasion de son intervention du 16 novembre 2015, devant le Congrès réuni à Versailles, le Président de la République a demandé au Gouvernement « d’augmenter les postes indispensables à l’action à conduire »[1]. Il s’agit de postes qui devraient être inscrits dans les lois de finances 2016, puis 2017.
LA CRÉATION DE 8 500 POSTES SUR 2016 ET 2017 A ÉTAIT PROMISE.
- La police et la gendarmerie bénéficieront de la création de 5 000 nouveaux postes affectés aux services de lutte contre le terrorisme, à la police aux frontières et à la sécurisation générale du pays[2].
- Le ministère de la Justice doit être doté de 2 500 postes supplémentaires.
- L’administration des douanes bénéficierait de 1 000 créations d’emplois.
De plus, la réduction programmée des effectifs du Ministère de la Défense (plus de 9 000 postes) se trouvera gelée. La diminution programmée des effectifs est abandonnée d’ici à 2019. Cette stabilisation clôt dans l’immédiat la diminution des effectifs engagés depuis plusieurs années.
L’Etat renforce à cette occasion les effectifs de la fonction publique d’Etat relevant du secteur régalien (police, justice…).
« Cela permettra à nos services, qui étaient à la peine, de disposer de moyens humains supplémentaires pour faire face au risque terroriste » (Le président de la République – allocution devant le Congrès du 16 novembre 2015).
LA CRÉATION DE 2 680 POSTES AVAIT DÉJÀ ÉTÉ ANNONCÉE PRÉCÉDEMMENT
La création de 2 680 postes, sur trois ans, avait été annoncée, par le premier ministre, après les attentats de 7 et 9 janvier 2015, avant les massacres des terroristes islamistes du mardi 13 novembre 2015. Les 2 680 postes comprenaient entre autres : 1 400 postes au ministère de l’Intérieur[3], 950 pour le ministère de la Justice et 250 pour le Ministère de la Défense.
Ces créations de postes n’ont pas encore été réalisées à ce jour.
Les 8 500 postes viendraient s’ajouter au 2 680 postes déjà promis ; le caractère effectif de ces recrutements restent à confirmer dans les prochains mois.
Ces créations de postes nécessitent des moyens pour la formation de nouveaux policiers et magistrats. Celle-ci passe par des écoles de qualité (police comme école nationale de la magistrature) et nécessite des années. Le seul degré de liberté pour réaliser une augmentation des effectifs semble être de prolonger des contrats en cours ou de réintégrer des personnels sortis des effectifs pour procéder à une augmentation rapide et opérationnelle.
[1] http://www.elysee.fr/actualites/article/les-principales-annonces/
[2] D’après cette déclaration, cela porterait « le total des créations d’emploi de sécurité à 10 000 durant le quinquennat, soit le niveau de 2007 ».
[3] La répartition des nouveaux postes au Ministère de l’Intérieur avait été annoncée le 29 octobre 2015 à l’assemblée nationale par le Ministère de l’intérieur :
Sigle | Services | Nombre de postes |
DGSI | Direction générale de la sécurité intérieure | 500 |
SCRT | Service central du renseignement territorial | 500 |
DRPP | Direction du renseignement de la préfecture de police de Paris | 100 |
DCPJ | Direction centrale de la police judiciaire | 106 |
PAF | Police de l’air et des frontières | 60 |
SDLP | Service de la protection des personnalités | 40 |
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