Un article de Marie-Claire Carrère-Gée, présidente du Conseil d’orientation pour l’emploi, paru le 1er aout dans Les Échos, fait un excellent point sur les évolutions à venir en matière d’emplois à l’écart des incantations funestes d’un « futur sans emploi », émanant de nombreux auteurs, et relayées hâtivement et sans précaution critique par certains médias.
Il développe une analyse sérieuse et pertinente qui peut être résumée par le propos suivant.
« La vague technologique que nous connaissons va profondément bouleverser nos emplois et, par conséquent, la carte de nos territoires. Il faut investir à bon escient pour éviter que les nouveaux emplois à venir ne profitent qu’aux métropoles. »
LIRE : « Comment faire face à la grande mutation des emplois à venir » http://bit.ly/2uiC6CU
« AUTOMATISATION, NUMÉRISATION ET EMPLOI ».
Sur ce même sujet, il est intéressant de consulter la synthèse du premier tome d’un rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi, intitulé « Automatisation, numérisation et emploi »[1]. http://bit.ly/2k7EBV4
[1] Synthèse du rapport du COE, adopté le 10 janvier 2017 :
« Les progrès réalisés dans le champ de la robotique et de l’intelligence artificielle, l’essor de l’Internet des objets, le traitement des données de masse (big data) ou l’émergence de l’impression 3D alimentent aujourd’hui des inquiétudes autour d’un « futur sans emploi ».
Dans la littérature économique internationale, depuis 2013, plusieurs études ont cherché à estimer la part des emplois actuels qui pourraient être menacés de disparition du fait des nouvelles possibilités d’automatisation. Ces études, pour la plupart basées sur des données étrangères et qui ne se concentrent que sur les suppressions d’emploi, considèrent que les effets potentiels sur le volume de l’emploi seraient significatifs voire massifs, sans cependant nullement s’accorder sur l’ampleur de ce risque.
L’importance d’un diagnostic sur cette question est cruciale : c’est sur cette base que doivent s’appuyer les évolutions des politiques publiques à mettre en œuvre : elles ne sont ni de la même ampleur, ni de la même nature selon que les transformations sont lentes ou brutales, mineures ou massives, et concentrées ou non sur certaines compétences, certaines zones géographiques, certaines catégories d’emploi.
C’est pourquoi le Conseil d’orientation pour l’emploi a souhaité approfondir et affiner le diagnostic en procédant à une analyse complète des impacts prévisibles de la nouvelle vague d’innovations technologiques sur l’emploi et sur le travail.
Dans ce premier tome, il a cherché à apprécier les effets constatés et envisageables, à la fois :
- sur le volume de l’emploi (en termes de disparition, mais aussi de créations) ;
- sur la structure de l’emploi (quels sont les métiers et les secteurs les plus concernés ? comment les métiers sont-ils appelés à évoluer ? quels types de compétences seront à l’avenir prioritaires ?) ;
- sur la localisation de l’emploi, à la fois à l’échelle nationale (quelles pourraient être les zones d’emploi les plus concernées ?) et internationale (les technologies pourraient-elles favoriser un mouvement de relocalisation des emplois en France ?).
Dans ce cadre, il a notamment demandé au Secrétariat général du Conseil de réaliser une étude statistique, sur la base de l’exploitation des données françaises et individuelles de l’enquête Conditions de travail, visant :
- à apprécier la part des emplois qui seraient potentiellement concernés par l’automatisation, qu’il s’agisse d’un risque de suppression ou d’une possibilité de transformation des emplois ;
- mais aussi à en décliner les résultats globaux par métier, qu’il s’agisse là aussi des risques de suppression d’emplois ou des possibilités de transformation d’emplois.
Cette étude montre que :
- moins de 10 % des emplois existants présentent un cumul de vulnérabilités susceptibles de menacer leur existence dans un contexte d’automatisation et de numérisation ;
- mais la moitié des emplois existants est susceptible d’évoluer, dans leur contenu, de façon significative à très importante ;
- le progrès technologique continuerait à favoriser plutôt l’emploi qualifié et très qualifié : parmi les emplois susceptibles d’être vulnérables, les métiers surreprésentés, en volume ou au regard de leur part dans l’emploi total, sont souvent des métiers pas ou peu qualifiés. »
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