LE SECTEUR PRIVE A CONNU UNE CROISSANCE DE 1,3% DES EFFECTIFS EN 2017

A fin 2017, l’Insee dénombrait près de 19,3 millions d’emplois dans le secteur privé[1].

Sur un an, voici les chiffres clés :

• Hors intérim, l’emploi salarié privé a augmenté de +1,1 %, soit +208 000 emplois.

• L’emploi intérimaire reste en hausse de+6,6 %, soit +45 500 emplois. Il représente à lui seul 18% des créations.

• L’emploi salarié privé a progressé globalement de +1,3 %, soit +253 500 emplois[2].

Le rythme trimestriel de cette augmentation reste à peu près constant avec un fléchissement au second semestre.

L’intérim correspond à 3,8% des emplois. Dans les chiffres de l’Insee, les intérimaires sont comptabilisés dans le secteur tertiaire quel que soit le secteur dans lequel ils effectuent leur mission Ceci rend difficile l’approche comparée par secteur intérim compris. Par contre, on peut avoir la tendance des emplois hors intérim (voir tableau[3]).

L’ÉVOLUTION DES EFFECTIFS VARIE SELON LES SECTEURS

La publication de ces chiffres donne une occasion de se remettre en mémoire l’importance relative des effectifs du secteur privé : l’agriculture occupe 1,6% des salariés, l’industrie : 16,6%, la construction : 7,3%, les services marchands : 60,9% et les services non marchands (dont les associations) 13,6%. Les secteurs « productifs » cumulent au mieux de l’ordre de 30% de l’emploi.

L’organisation patronale, l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM), représentant une part importante des entreprises industrielles affirme que la baisse de effectifs sur l’année (-10 000 personnes) est compensée par une croissance des effectifs intérimaires. C’est possible, mais il n’existe pas encore de chiffres précis pour 2017 à ce sujet (+ 33 000 intérimaire sur un an à fin septembre 2017). Cela témoigne, dans tous les cas, d’une reprise prudente[4].

La construction connait certes une augmentation des effectifs (+1,6%) mais elle est bien en deçà de la croissance d’activité du secteur en 2017, en partie au moins à cause de l’explosion du recours à des travailleurs détachés, et de l’absence de comptage des intérimaires du BTP (+ 16 000 sur un an à fin septembre 2017).

Le plus grand nombre de création d’emplois a eu lieu dans le secteur marchand des services (+178 000 postes hors intérim).

Dans le secteur non marchand, les effectifs ont entamé leur baisse au quatrième trimestre 2017, en raison de la diminution du nombre des emplois aidés ; cette décision politique aura un effet mécanique et progressif sur le premier trimestre 2018, suite au non renouvellement de plus de la moitié des contrats.

La faiblesse de la croissance des effectifs dans les secteurs productifs est à mettre en regard de l’important déséquilibre de la balance commerciale pour l’année 2017, même si cela ne constitue qu’un indicateur.

[1] Sources : Informations rapides No 35 – 13/02/2018 – https://www.insee.fr/fr/statistiques/3324357

[2] En 2016, le secteur privé a enregistré 234 500 créations nettes d’emploi, après + 129 700 en 2015 suite à trois années à solde négatif. La création de plus de 600 000 emplois a entamé un redressement de la situation de l’emploi sans permettre une baisse significative du chômage.

[3] Tableau des effectifs dans le secteur privé « hors intérim ».

[4] « Il y a pour le moment une forme de frilosité de la part des employeurs, après une décennie marquée par de grandes difficultés et des fermetures de site, explique Hubert Mongon. Mais on peut imaginer que dans les mois et les années à venir, si la reprise se confirme, le nombre d’intérimaires sera amené à décroître. » (Hubert Mongon, délégué général de l’UIMM).