554 NOUVEAUX CFA ONT ÉTÉ ENREGISTRÉS PAR LE MINISTÈRE
Des demandes ont été faites par des organismes de formation, des branches professionnelles, des entreprises, etc. qui ne faisaient pas d’apprentissage jusque-là. La ministre du Travail précise que 554 nouveaux CFA ont été enregistrés par les Direccte, depuis la suppression de l’autorisation administrative de créer un CFA, instituée par la loi du 5 septembre 2018.
Cela représenterait une augmentation de plus de la moitié du nombre des centres de formation des apprentis existants qui sont au nombre de 995 à ce jour.
La création de nouveaux CFA a bien démarré.
Parmi les projets de nouveaux CFA, 61 sont portés par des entreprises (environ 10%). Le ministère cite plusieurs projets de nouveaux CFA d’entreprise ; Métiers de la cuisine et de la restauration : Accor, Korian, Adecco et Sodexo ; Gestion d’électricité : Schneider Electric ; Aéronautique, espace, défense : Safran ; Déchets : Groupe Nicollin[1] ; Arts de la table : ARC international.
Cette loi offre aux entreprises plus de liberté pour former leurs futurs personnels à un diplôme recherché, grâce à une part significative de financement public.
QUELLES SERONT LES CONSÉQUENCES SUR LE MARCHÉ DE L’APPRENTISSAGE ?
Peu de ces nouveaux CFA vont débuter leurs activités, de manière significative, à la rentrée 2019.
A termes, il est difficile de prévoir quelles sections d’apprentissage potentielles atteindront leurs objectifs en nombre d’apprentis pour arriver à un équilibre économique. En effet, ils seront financés par les branches professionnelle, à partir du 1er janvier 2020, en fonction du nombre de jeunes sous contrat.
D’autre part, pour les projets qui vont aboutir, une question se pose :
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Quelle part des apprentis qui seraient allés dans des CFA existants vont capter les nouveaux CFA,
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Quelle part les nouveaux CFA vont générer en flux propre au travers de l’attractivité de leur offre de contrat d’apprentissage.
Des CFA existants vont mécaniquement fermer des sections d’apprentissage en 2020 pour tenir compte du nouveau mode de financement et de la faiblesse des effectifs de certaines sections. Il est difficile de mesurer l’ampleur de ce mouvement.
Mais, le bilan quantitatif global devrait néanmoins être positif.
La nature des diplômes préparés, proportion infra bac ou post bac, reste à connaitre.
Quant au bilan qualitatif des formations proposées et à l’accès à l’emploi, il faudra attendre trois ou quatre ans pour en juger.
SUR UN AN, LES EFFECTIFS D’ENTRÉE EN APPRENTISSAGE AURAIENT AUGMENTE DE 3%
Le chiffre le plus significatif à prendre en compte sera celui de la rentrée 2019 comparée à celui de 2018.
Une estimation actuelle tournerait autour de +3% sur un an.
Les chiffres annoncés par la ministre sont trompeurs car saisonniers.
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Entre janvier et juin 2019, 58 885 jeunes sont entrés en apprentissage soit une hausse +8,4% par rapport à la même période en 2018 et +9,2% en France métropolitaine[2].
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Il y aurait eu 458 000 apprentis au 30 juin 2019. Ce chiffre reste à confirmer par la DARES.
Ce chiffre correspond à une augmentation du nombre de signatures de contrats d’apprentissage « hors saison » avec la possibilité d’embaucher un jeune à tout moment de l’année scolaire.
En effet, les contrats étaient traditionnellement en phase avec les années scolaires (entre juillet et septembre).
Cette augmentation du nombre de signatures, sur le premier semestre 2019, correspond a priori en grande partie à des jeunes de 25 à 29 ans[3] qui ne sont pas sur le rythme scolaire. Ce sont eux sont à l’origine de cette légère augmentation.
Cette ouverture aux jeunes de 26 à 29 ans apparait comme une excellente chose si elle est bien prise en charge.
[1] Le témoignage de Patricia Jarlot, Directrice de la formation du groupe Nicollin, figure dans le dossier de presse du ministère du Travail :
« Nous avons créé 2 CFA d’entreprise pour la rentrée 2019. L’un avec le Club de Foot de Montpellier sur un BPJEPS (métiers du sport) et l’autre, la N Académie au sein du Groupe NICOLLIN, un centre de formation dédié aux métiers de l’environnement et de la propreté directement sur notre site et qui propose dans un premier temps un BTS sur les métiers des services à l’environnement.La création de ces structures de formation nous permet d’adapter les contenus pédagogiques, au plus près de la réalité du terrain en faisant correspondre par exemple les modules de formation à la pratique en entreprise. Cette année, nous accueillons 12 jeunes pour la formation sport et 16 jeunes sur notre campus N ACADEMIE. L’objectif est de les faire grandir et évoluer avec nous pour les recruter au terme de leur formation. Toutes les places ouvertes dans notre centre de formation sont de vraies créations de poste. C’est un formidable moyen d’intégration pour eux et un levier essentiel pour la croissance de notre entreprise. »
[2] Dossier de presse – Rentrée de l’apprentissage 2019 – 5 septembre 2019 – https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/dp_apprentissage_-_rentree.pdf
[3] Les plus de 25 ans accèdent enfin aux contrats d’apprentissage. Les réorientations et les reconversions professionnelles sont plus nombreuses. Leur profil est différent.
Pas de commentaire sur “Quelles seront les conséquences sur le marché de l’apprentissage de la création de plus de 500 CFA ?”