LES JEUNES DE MOINS DE 30 ANS REPRÉSENTENT 27% DES INSCRITS A POLE EMPLOI.
Parmi eux, on distingue trois tranches d’âge : les mineurs, les 18-24 ans et les 25-29 ans.
Cette troisième tranche d’âge (25/29 ans) a été écartée en France de la population « jeune », contrairement aux standards de l’Union européenne. Elle est progressivement intégrée.
Dernier exemple de cette évolution : l’apprentissage vient d’être étendu aux jeunes jusqu’à 29 ans.
PRÈS DE 11 000 MINEURS SONT INSCRITS À POLE EMPLOI
À fin aout 2019, 10 900 mineurs étaient inscrits à Pôle emploi, dont 2 000 de 16 ans ou moins et 8 900 de 17 ans.
Les jeunes mineurs restent donc une population marginale pour Pôle emploi.
Les dernières dispositions orientent d’ailleurs les mineurs vers les Missions locales pour assurer la recherche de « formation » de 16 à 18 ans.
L’obligation de formation, dont il est question dans les textes, semble demeurer très théorique au niveau des méthodes et des moyens financiers qui seront accordés en 2020 : 20 M€. Ce budget correspond à l’accompagnement de 2 à 3 000 jeunes au maximum.
Le nombre des mineurs en recherche active d’emploi (A) a diminué de 5% sur un an (9 600 jeunes) ; tandis que globalement celui des inscrits tenus à recherche un emploi a diminué de 6,4%.
PLUS DE 1 600 000 JEUNES SONT INSCRITS À POLE EMPLOI.
Pôle emploi comptait au mois d’aout 2019 :
- 760 200 inscrits entre 18 et 24 ans,
- 851 200 inscrits entre 25 et 29 ans,
soit 1 611 400 inscrits entre 18 et 29 ans.
Ces chiffres donnent une bonne idée de l’importance du chômage des jeunes.
950 000 JEUNES DEMANDEURS D’EMPLOI SONT IMMÉDIATEMENT DISPONIBLES
La répartition par catégorie de chômeur est donnée par le tableau ci-dessous.
Catégorie | De 18 à 24 ans | De 25 à 29 ans | Ensemble | % |
A | 453 900 | 498 100 | 952 000 | 59,1% |
A, B et C | 704 200 | 775 900 | 1 480 100 | 91,9% |
D | 31 800 | 27 600 | 59 400 | 3,7% |
E | 24 400 | 47 800 | 72 200 | 4,5% |
Ensemble | 760 200 | 851 200 | 1 611 400 | 100,0% |
59% de ces jeunes sont immédiatement disponibles, c’est-à-dire environ 950 000.
Sur un an, le nombre des inscrits jeunes en catégorie A, immédiatement disponible, a diminué faiblement pour les 18/25 ans à -0,8% et davantage pour les 25/29 ans : – 3,6%[1].
CES CHIFFRES CONFIRMENT QUE L’ACCÈS DES JEUNES AU MARCHÉ DU TRAVAIL DEMEURE DIFFICILE DANS LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ACTUEL.
Par ailleurs, il faut bien reconnaitre que de nombreux jeunes aux termes de leurs études, réussies ou non, ne s’inscrivent pas à Pôle emploi, faute de bénéficier d’une indemnisation chômage et d’un accompagnement rapide.
Le changement des critères d’accès à l’indemnisation chômage à partir de novembre 2019 va contribuer à éloigner dans le temps les jeunes entrants dans le marché du travail de l’accès à une indemnisation, nécessitant désormais davantage de temps travaillé sur une période plus courte.
Il est probable que cette nouvelle disposition d’accès aux droits à indemnisation chômage fera s’allonger la période entre :
- La fin des études et/ou l’obtention des diplômes et
- La date d’inscription à Pôle emploi.
CE RETARD A L’INSCRIPTION A POLE EMPLOI VA S’ALLONGER ET CET ALLONGEMENT PRODUIRA ARTIFICIELLEMENT UNE DIMINUTION DU NOMBRE DES INSCRITS A POLE EMPLOI.
La comptabilisation minore la réalité de la situation de nombreux jeunes.
- Il convient de rappeler que Pôle emploi ne développe pas de communication visant à encourager l’inscription des jeunes.
- Par ailleurs, les jeunes bénéficiant des services d’une mission locale ne sont pas automatiquement inscrits à Pôle emploi. Ces jeunes n’entrent pas immédiatement dans la population des « actifs » compte tenu de l’incertitude, réelle ou supposée, de leur situation entre formation abandonnée (mais officiellement en cours), formules intermédiaires, prise en charge sociale (Garantie jeune), pré apprentissage ou apprentissage, service civique, etc. Ils sont 1 100 000 à recourir aux missions locales, chaque année.
- L’Insee comptabilise d’ailleurs une catégorie significative de jeunes sans activité ni formation qui n’entrent pas dans la catégorie des actifs au chômage ou même dans son « halo ».
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Les missions locales ont une activité importante auprès des jeunes, mais elle vise prioritairement des jeunes infra bac, peu ou pas diplômés (NEET)[2].
Elles ne traitent que les jeunes de moins de 25 ans. C’est ce qui explique en partie que le nombre des inscrits à Pôle emploi soit supérieurs pour les 25/29 ans, que pour les 18/24 ans.
Une clarification du rôle des acteurs, services dédiés emploi/alternance des établissements d’enseignement (lycées, université, écoles), missions locales, Pôle emploi, Écoles de la deuxième chance, EPIDE, etc. semble encore à retravailler, même si des conventions existent[3], pour préciser la situation des jeunes et le rôle de chacun.
[1] Tableau des jeunes inscrits en catégorie A en aout 2019.
A | De 18 à 25 ans | De 25 à 29 ans | Ensemble des jeunes |
Aout 2019 | 453 900 | 498 100 | 952 000 |
Évolution sur un an | -3 800 | -18 700 | -22 500 |
En % | -0,8% | -3,6% | -2,3% |
[2] « Les 436 missions locales exercent une mission de service public de proximité afin de permettre à tous les jeunes de 16 à 25 ans de surmonter les difficultés qui font obstacle à leur insertion professionnelle et sociale ». Elles accompagneraient 1,1 million de jeunes, chaque année.
[3] Les missions locales entretiennent des relations privilégiées avec Pôle emploi. Un accord-cadre de partenariat renforcé engage Pôle emploi et le réseau des missions locales pour une durée de cinq ans. Il est décliné territorialement, au plan régional et dans le cadre d’une convention locale avec chaque mission locale. Un accord-cadre de coopération a été signé récemment entre la DGEFP et l’Union nationale des Missions locales (UNML).
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