AU 28 AVRIL, LE CHÔMAGE PARTIEL CONCERNAIT 11,3 MILLIONS DE SALARIES DU SECTEUR PRIVE
Leur reprise d’activité avant la fin mai apparait comme un enjeu majeur, avant la réduction des dispositions du chômage partiel au 1er juin annoncée à l’Assemblée nationale par le Premier ministre.
La croissance des effectifs se poursuit. Plus d’un million d’entrée supplémentaire en chômage partiel a eu lieu cette dernière semaine, à la demande de 96 000 employeurs. Ce qui porte le total à 1,2 million d’entreprises ayant des salariés suspendus.
Le nombre d’heures demandées par les employeurs cumulées (4,8 milliards d’heures) correspond à un budget global de 66 milliards d’euros (sur la base du prix moyen de l’heure à 13,90 €).
La seconde loi de finance rectificative, qui vient d’être votée, apparait caduque.
Les calculs prévisionnels de l’Unédic conduisent à des montants impressionnants nécessitant une forte augmentation de sa dette.
LA MINISTRE DU TRAVAIL A ANNONCE LA BAISSE DU TAUX DE PRISE EN CHARGE DU CHÔMAGE PARTIEL A PARTIR DU 1er JUIN
Elle reprend en les précisant la déclaration du Premier ministre du 28 avril
La ministre du travail a déclaré à propos du chômage partiel[1], qu’il n’y aurait « pas de couperet au 1er juin (sinon), car il y aurait un risque majeur ! » pour ce dispositif. « Le but, c’est que le chômage partiel accompagne la reprise en douceur ».
MAIS :
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Le dispositif actuel (versement de 70% du salaire brut) reste en vigueur et est financé jusqu’à la fin du mois de mai. Mais la ministre a annoncé que « le taux de prise en charge de l’Etat sera un peu moins important » à compter du 1er juin. Cette diminution serait « progressive ». Des discussions seraient en cours avec les partenaires sociaux pour organiser l’évolution du dispositif à partir du 1er juin. Les organisations patronales (Medef et CPME) s’inquiètent et demandent la prolongation du financement global par l’Etat du chômage partiel après le 1er juin, Car de nombreuses entreprises n’auront pas repris une activité normale entre le 11 et le 31 mai.
Le détail d’une telle mesure par situation, par secteur et par montant est attendu !
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On sait déjà que les parents qui gardent leurs enfants auront droit au chômage partiel au mois de mai[2]. Mais à partir du 1er juin, le système deviendra plus restrictif. Les parents devront fournir « une attestation de l’école » justifiant que celle-ci ne peut accueillir l’enfant. Sans celle-ci, les parents ne pourront plus bénéficier du dispositif de chômage partiel.
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D’autres dispositions de réduction du chômage partiel devraient intervenir pour inciter à la reprise et diminuer le rythme de la dépense publique.
LE NOMBRE DE SALARIES AU CHÔMAGE PARTIEL DEVRAIT CULMINER DÉBUT MAI,
Le nombre de salariés au chômage partiel devrait culminer dans la semaine du 1er mai, avec l’arrivée au chômage partiel des plus de 2 millions de personnes en arrêt maladie (garde d’enfants, personnes fragiles ou accompagnants de personnes fragiles).
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Les effectifs en chômage partiel devraient a priori diminuer à partir du 11 mai avec la réouverture des commerces (1,7 millions de salariés en chômage partiel), la reprise partielle d’activités dans la construction (1,2 million) et certaines industries, la logistique (632 000) et une part du tertiaire.
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Pour certains secteurs, dont les activités restent encore prohibées, leurs salariés constitueront le noyau dur du chômage partiel : événementiel, hôtellerie-restauration (plus d’un million de salariés en chômage partiel), tourisme, loisirs, etc.
LES PROPOS, TENUS PAR LES MEMBRES DU GOUVERNEMENT, SUR UN APPEL A LA REPRISE DU TRAVAIL DIVERGENT SENSIBLEMENT.
Seuls certains ministres appellent clairement à la reprise du travail et de l’économie : c’est le cas de la ministre du Travail et du ministre de l’Économie[3].
Le Premier ministre reste très en retrait en appelant juste au maintien du télétravail et à la lecture de « fiches pratiques » de recommandations sanitaires pour les conditions de travail.
[1] « Ce matin ce sont 11,3 millions de salariés dans notre pays qui sont protégés par le chômage partiel, c’est-à-dire que c’est l’Etat, le ministère du Travail qui paye leur salaire (…) pour éviter les vagues de licenciements » – La ministre du Travail
[2] Le ministère du Travail anticipait a priori que cela dure jusqu’à la reprise des écoles le 11 mai.
[3] Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a appelé un « maximum de Français à reprendre le travail » et à « préparer collectivement la reprise économique » après le 11 mai.
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