LE NOMBRE DE DEMANDEURS D’EMPLOI INDEMNISÉS AVANT LA CRISE SANITAIRE ÉTAIT DE 3,25 MILLIONS, A FIN FÉVRIER 2020, POUR LA FRANCE ENTIÈRE.
Ce chiffre servira de référence pour apprécier l’augmentation attendue du nombre des bénéficiaires d’une indemnisation.
Dans le détail, sur cette population, 155 000 demandeurs d’emploi étaient en formation, soit 4,8%[1].
L’INDEMNISATION EST ASSURÉE A 86% PAR L’ASSURANCE CHÔMAGE, A 11% PAR L’ÉTAT ET A 3% PAR LES CONVENTIONS DE GESTION DES EMPLOYEURS PUBLICS.
L’assurance chômage indemnisait 2,8 millions de chômeurs (2 785 500 pour être précis). Parmi eux, 49 500 en Contrat de sécurisation professionnelle (CSP)[2], Convention de reclassement personnalisé (CRP) ou Contrat de transition professionnelle (CTP)[3].
L’État indemnisait 370 000 chômeurs en fin de droits, principalement au travers de l’Allocation de Solidarité Spécifique, etc. Ce qui représente de l’ordre de 11% des personnes indemnisées à fin février 2020.
Les employeurs publics indemnisaient 92 000 anciens salariés. Ils ne sont pas soumis à l’obligation de s’affilier au régime d’Assurance chômage. Mais ils assurent leurs salariés contre le risque chômage et recourent généralement à une convention de gestion pour les fonctionnaires titulaires, les militaires, les agents non titulaires ou non statutaires (contractuels, saisonniers, auxiliaires), les assistants d’éducation, les salariés non statutaires, etc. Ainsi, 91 900 chercheurs d’emploi bénéficiaient d’une ARE-CG, AREf-CG ou RFPE à fin février. Ils ne représentent que 2,8% des personnes indemnisées.
LE NOMBRE DE CHÔMEURS INDEMNISÉS CROIT FORTEMENT DEPUIS MARS
Ces chiffres sont amenés à évoluer en fonction pour plusieurs motifs :
-
L’arrivée de salariés dont le contrat n’a pas été renouvelé à partir de mars (fin de CDD, de mission d’intérim, diminution des contrats courts, etc.),
-
Le faible nombre des sorties de Pôle emploi, faute d’embauches, depuis avril,
-
La prolongation de la durée d’indemnisation en fin de droits jusqu’à fin mai,
-
L’arrivée progressive de salariés touchés par un licenciement économique à partir de juillet…
Ces divers phénomènes sont difficiles à mesurer précisément, mais il est certain qu’ils vont être accompagnés d’une progression du nombre des ayant droits indemnisés et, par conséquent, du montant global des indemnités chômage versées par l’Unédic.
POUR PÔLE EMPLOI, L’INSCRIPTION ET L’INDEMNISATION DES DEMANDEURS D’EMPLOI VONT DÉSORMAIS S’IMPOSER COMME DES PRIORITÉS.
Des responsables de Pôle emploi évoquent un flux important de nouvelles inscriptions. Pôle emploi devrait probablement réorganiser ses salariés, en interne, pour assurer dans un délai rapide les entretiens de première inscription et l’indemnisation des demandeurs d’emploi. La priorité pourrait être donné à l’entretien de première inscription en présentiel en agence de préférence à des inscriptions en ligne !
L’ARRIVÉE D’UNE VAGUE DE JEUNES A POLE EMPLOI NE PARTICIPERA PAS A CETTE CROISSANCE DE L’INDEMNISATION.
L’arrivée d’une vague de jeunes à Pôle emploi ne participera pas à ce mouvement dans la mesure où, sauf à de rares exceptions, les jeunes ne sont pas indemnisés par l’assurance chômage. Beaucoup de jeunes en recherche d’emploi ne s’inscrivent d’ailleurs pas à Pôle emploi.
Aucune campagne d’information n’incite jamais directement les jeunes à s’inscrire au SPE que ce soit dans les établissements d’enseignement ou dans des structures dédiées (information jeunesse, etc.).
[1] Nombre d’allocataires indemnisés par allocation détaillée au titre du dernier jour de chaque mois – France métropolitaine et Dom – Données corrigées des variations saisonnières (cvs) – Source : Pôle emploi – Fichier national des allocataires (FNA)
[2] Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) est destiné au salarié licencié pour motif économique.
[3] Allocation Spécifique de Sécurisation Professionnelle, Allocation spécifique de reclassement ou Allocation de Transition professionnelle.
Pas de commentaire sur “Comment va exploser l’indemnisation chômage en 2020 ?”