L’UIMM et trois organisations syndicales représentatives de la métallurgie (CFDT, CFE-CGC et FO) ont produit une contribution visant la relance de l’Industrie[1].
Leur position de principe concernant les emplois est claire :
« Nous ne nous résignons pas au repli de l’industrie et de ses emplois en France[2]. » (…) « Renforcer le socle industriel de notre pays est une nécessité pour revenir au plein emploi et pour préserver la vitalité de tous ses territoires. »
Leurs propositions tentent de répondre à la crise économique et sociale, induite par la politique du gouvernement. Elles reprennent des idées formulées dès le mois de mai 2020[3].
Cette contribution vise à influer sur le contenu du Plan de relance du gouvernement auquel le secteur souhaite être réellement associé[4].
Cette contribution de l’organisation patronale et des syndicats majoritaires dans cette branche professionnelle fait figure de première.
L’INDUSTRIE AÉRONAUTIQUE ET L’INDUSTRIE AUTOMOBILE SONT FORTEMENT TOUCHÉES
Deux secteurs majeurs de la métallurgie sont particulièrement concernés : l’industrie aéronautique[5] et l’industrie automobile[6], pour des raisons sensiblement différentes.
Même si le dispositif exceptionnel de chômage partiel a permis de soutenir l’industrie dans et après la période de confinement, et que le secteur va mobiliser l’Activité Partielle de Longue Durée (APLD)[7].
« Ces deux secteurs qui sont des piliers de notre industrie risquent d’entrainer dans leur chute de nombreuses filières comme l’électronique, l’électrique et la mécanique. »
Dans beaucoup de filières industrielles, la dépendance préoccupantes vis-à-vis d’acteurs industriels localisés dans des pays étrangers est clairement apparue.
LES PROPOSITIONS S’EFFORCENT DE COLLER A LA MODE POLITIQUE
Des mots clés (s’inscrivant dans le discours officiel) apparaissent dans cette contribution de la métallurgie : relocalisation, souveraineté, transition écologique, transformation numérique, qualité de vie au travail, etc.
Ils débouchent, en particulier, sur des enjeux en relation directe avec l’emploi et la formation :
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Le développement de l’emploi industriel,
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« L’attractivité du secteur industriel vis-à-vis des talents et compétences nécessaires à son développement »,
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La vitalité économique et sociale des territoires.
LEURS PROPOSITIONS S’ARTICULENT AUTOUR DE CINQ AXES.
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La reconstitution des fonds propres des entreprises industrielles, et plus spécifiquement aux PMI, pour investir et exporter.
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La restauration de la compétitivité de l’industrie française par une réduction de 15 milliards d’euros les impôts de production sur les entreprises, qui sont notablement plus élevés en France que dans les autres pays européens. Ces allègements fiscaux pourraient jouer en faveur de la sauvegarde de l’emploi et de créations d’emplois[8].
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Le soutien à des investissements de décarbonation de nos processus industriels de base (chimie, ciment, acier…) leur permettant de progresser vers la neutralité carbone en 2050 ; et la création de nouvelles activités qualifiées de « vertes » : par exemple le recyclage des avions, navires, camions et automobiles permettant la création d’emplois qualifiés et non qualifiés, et surtout non délocalisables.
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L’encouragement de la coopération entre PMI, ETI et grands groupes industriels est un facteur important de compétitivité[9]. Cela concernerait au sein des territoires les filières sur les process, produits, technologies, marchés, etc. Une proposition concerne en particulier la mise en place d’une GPEC :
« d’une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences de branche/filière et des territoires permettant de faciliter et encourager les prêts de main-d’œuvre entre industriels d’un même territoire, d’adapter en concertation avec les régions les politiques et cursus de formation des métiers de l’industrie, et de maintenir une politique d’accueil des alternants. »
[1] https://uimm.lafabriquedelavenir.fr/wp-content/uploads/2020/08/Manifeste-metallurgie_Plan-de-relance-UIMM-CFDT-CFECGC-FO.pdf
[2] « Notre ambition est d’enrayer cette décroissance, d’augmenter la part de l’industrie dans la richesse nationale et de relocaliser des activités stratégiques nécessaires à l’indépendance économique de la France. »
[3] « Le 18 mai dernier, l’UIMM et trois organisations syndicales représentatives de la métallurgie (CFDT, CFE-CGC et FO) ont signé un manifeste comportant des propositions visant à préserver l’emploi et les compétences industrielles. »
[4] « Ce plan de relance ne doit pas être l’affaire exclusive de l’Etat. Sa réussite passe par un pilotage étroit en concertation et en collaboration avec les régions et les partenaires sociaux. »
[5] « L’industrie aéronautique a été confrontée à un arrêt du trafic aérien qui a frappé de façon simultanée toutes les régions du monde et toutes les compagnies aériennes. La reprise du trafic s’annonce progressive et sous forte contrainte sanitaire. Les besoins de production de nouveaux avions sont différés et l’activité de maintenance durablement réduite. »
[6] « L’industrie automobile a durement pâti de l’arrêt de ses usines pendant plusieurs semaines et de la fermeture des concessions automobiles. »
« Un manque-à-gagner qui tombe mal pour une filière confrontée à de profondes transformations. »
[7] L’UIMM et trois organisations syndicales de la métallurgie (CFDT, CFE-CGC et FO) ont mis en place par un accord le 30 juillet, suite à la parution du décret relatif à l’APLD.
[8] « Ces allègements fiscaux aideront à mieux localiser les futures fabrications et permettront d’accélérer les investissements matériels et immatériels (en formation) des entreprises, indispensables à la réindustrialisation de notre pays, d’éviter des suppressions d’emploi à court terme et de développer l’emploi industriel à plus long terme, avec l’objectif de parvenir au plein emploi. »
[9] « Sensibiliser les acheteurs à l’utilité de relations plus collaboratives avec leurs fournisseurs, ainsi qu’à la notion de coût complet des produits et équipements qu’ils achètent (en intégrant à la fois les coûts environnementaux de transport et les frais d’installation, d’exploitation et de maintenance, et les coûts sociaux de pertes d’emploi en France…). »
[10] « La réindustrialisation nécessite d’attirer dans les entreprises, les usines, les bureaux d’étude, des salariés compétents et motivés, et de les fidéliser. »
[11] « Élaborer une politique de formation qui privilégie les formations, en particulier techniques, permettant de préparer aux compétences et métiers de l’industrie de demain. »
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