Les employeurs ont peu embauché au printemps. La situation de confinement a généré un gel partiel des embauches, mais aussi des fins de contrat de travail au second trimestre 2020[1].
IL Y A EU MOITIE MOINS D’EMBAUCHES AU SECOND SEMESTRE 2020 PAR RAPPORT A CE MÈME TRIMESTRE EN 2019.
Au 2e trimestre 2020, en France métropolitaine, 3,07 millions de contrats de travail ont été signés dans le secteur privé (hors agriculture, intérim et particuliers employeurs).
Par rapport à 2019, sous l’effet du confinement et arrêt d’une part de l’activité, il y a eu moitié moins d’embauches (-50,7% pour être précis), dont -44% pour les CDI et -52% pour les CDD[2].
Par rapport au 1er trimestre 2020, le nombre d’embauches recule de -46%. Il s’agit d’une ampleur jamais observée. La baisse trimestrielle avait débuté au 1er trimestre avec -5,6%.
- La chute du nombre des embauches en CDI est nette. On passe de 532 400 recrutements au second semestre 2020 contre 961 100 au quatrième trimestre 2019, soit une baisse de 45% (- 428 700)[3].
- La baisse des CDD est difficile à commenter car on ne distingue pas la durée des contrats : du contrat de moins d’un mois jusqu’au CDD de plus de 6 mois dit durable.
Au 1er trimestre 2020, en France métropolitaine, 5,66 millions de contrats de travail avaient encore été signés, dans le secteur privé, en dépit de la chute au mois de mars.
La chute du nombre des embauches est sans précédent puisqu’elle atteint de l’ordre de -2,6 millions.
Et encore, ce chiffre ne prend en compte ni l’intérim (effondrement[4]) ni les particuliers employeurs pour lesquels la diminution a été forte.
PAR RAPPORT A 2019, IL Y A EU UNE DIMINUTION DES FINS DE CONTRAT DE TRAVAIL
Parallèlement, le confinement au 16 mars, a diminué le nombre des fins de contrat de travail au 2nd trimestre 2020, de 47,2% sur un an, dont -50% pour les CDD et -33% pour les CDI[5]. La principale cause de ce gel est sans doute le recours massif au chômage partiel.
On note moins 44% de sorties qu’au trimestre précédent (après -4,6 % au 1er trimestre 2020). Seuls 3,26 millions de contrats ont pris fin eu 2nd semestre, dont 2,66 millions de CDD et 607 500 CDI.
La répartition des différents modes de fin de contrat varie de manière peu significative.
L’ÉCART ENTRE LES EMBAUCHES ET FINS DE CONTRAT DE TRAVAIL DANS LE PRIVE SUR LE PREMIER SEMESTRE S’ÉLÈVE A – 357 000 EMPLOIS
BAISSE DE L’EMPLOI DANS L’INTÉRIM ET CHEZ LES PARTICULIERS EMPLOYEURS
Ce chiffre ne prend en compte ni la baisse du nombre d’emploi dans l’intérim ni celui chez les particuliers employeurs.
Les chiffres qui suivent donnent une idée de la baisse, mais ne peuvent être consolidés avec les précédents, car ils ne sont pas de la même nature.
- Pour les emplois à domicile, la contraction du nombre des heures déclarées a été forte (-22%)[6]. Sur le second trimestre, le volume horaire de l’emploi est réduit de 31% pour la garde d’enfant à domicile et de 13% pour les emplois à domicile hors garde d’enfant.
- Pour l’intérim, à fin juin 2020, on comptait -215 000 intérimaire (-27%) par rapport à fin juin 2019[7].
***
Ces chiffres donnent une image instantanée de la contraction exceptionnelle de l’emploi au premier semestre 2020. Pour le troisième trimestre, les chiffres sont attendus. Au quatrième trimestre, il est encore difficile de prévoir les effets du reconfinement avec maintien d’activité sur les embauches.
[1] DARES Indicateurs – Effondrement des embauches et des fins de contrat u 2nd trimestre 2020 – 05/11/20
[2] Embauches par nature de contrat au second trimestre 2020
| Nombre | Évolutions annuelles | |
| Ensemble | 3 070 500 | -50,7% |
| CDI | 532 400 | -44,2% |
| CDD | 2 538 100 | -51,9% |
[3] Baisse de -5,6% au premier trimestre 2020 (début du confinement en mars) et de -41,3% au second.
[4] Missions d’intérim au second trimestre 2020
| Nombre | Évolutions annuelles | |
| Missions d’intérim | 2 779 100 | -46,1% |
[5] Fin de contrat de travail par type de contrat au second semestre 2020.
| CDD | Nombre | % |
| CDD arrivés à terme de moins d’un mois | 1 861 600 | 70% |
| CDD arrivés à terme de plus d’un mois | 711 700 | 27% |
| Ruptures anticipées de CDD | 81 700 | 3% |
| Total | 2 655 000 | 100% |
| CDI | Nombre | % |
| Démissions | 241 100 | 40% |
| Licenciements non économiques | 95 800 | 16% |
| Fins de période d’essai | 94 900 | 16% |
| Ruptures conventionnelles | 69 100 | 11% |
| Départs en retraite | 56 000 | 9% |
| Licenciements économiques | 26 300 | 4% |
| Autres motifs de fin de CDI | 24 100 | 4% |
| Total | 607 300 | 100% |
[6] Le recul au second trimestre résulte de la forte baisse du volume horaire déclaré (- 15,2 %), liée au recul du nombre d’heures moyen par employeur (- 8,3 %) et de celui du nombre d’employeurs (- 7,5 %).
Source – « Les particuliers employeurs au deuxième trimestre 2020 » – Acoss Stat n°313 – Octobre 2020
[7] Source Dares – L’emploi intérimaire – 09/10/20
Pas de commentaire sur “COUP DE GEL SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL”