La crise sociale exceptionnelle que nous connaissons incite à déployer des solutions nouvelles en faveur des jeunes en difficulté. Les unes prennent en compte l’accompagnement vers l’emploi et la formation professionnelle, d’autres privilégient la seule aide sociale.
LE DÉBAT ENTRE LE PROJET DE « GARANTIE JEUNES UNIVERSELLE » ET LA REVENDICATION D’ACCÈS AU RSA DES JEUNES DE 18 A 25 ANS SE POURSUIT.
D’un côté, la ministre du Travail, avec le Délégué général des « Jeunes avec Macron », vient de signer une tribune[1]affirmant que : « La réponse à la précarité des jeunes n’est pas le RSA ». Cette tribune relève déjà de la campagne politique de 2022.
Ils défendent l’idée que la généralisation de la « garantie jeunes », qui comprend un accompagnement vers l’emploi apporte une meilleure réponse au problème.
« Bien sûr, les aides financières peuvent venir combler certains manques. Mais elles ne sont pas et ne doivent pas être une fin en soi. Aucun jeune en situation de précarité n’aspire à des prestations comme seul horizon. Il souhaite surtout pouvoir trouver une formation ou un emploi pour en sortir. Et c’est cet accompagnement que nous devons à chaque jeune. » – La ministre du Travail.
De l’autre, la CFDT, la Fas[2] et la Fage revendiquent, dans une tribune, l’accès au RSA pour les 18/25 ans[3]. Ce texte est néanmoins assorti de considérations et de conditions, dont un accès à l’accompagnement des jeunes. Il reconnait que :
« L’accompagnement des allocataires du RSA est insuffisant et il convient précisément que les pouvoirs publics fassent le nécessaire pour y remédier. »
Le projet reste à préciser même si l’objectif est déterminé :
« la garantie d’un accompagnement global et personnalisé, ne laissant aucun jeune sans ressources monétaires, d’un droit pour chaque jeune à construire son propre avenir en ces temps si périlleux. »
Enfin, d’autres solutions viennent s’ajouter, dès à présent, dans ce débat. C’est le cas en particulier de dispositifs engagées par des collectivités locales en faveur des jeunes. En voici deux exemples, mais il existe d’autres initiatives.
LA RÉGION ÎLE-DE-FRANCE PROPOSE UN « REVENU POUR LES JEUNES ACTIFS » (RJA)
La Région Île-de-France propose, depuis mars, aux jeunes de 18 à 25 ans sans emploi, dont les apprentis sans employeur, d’intégrer l’une de ses formations gratuites.
Un « Revenu pour les Jeunes Actifs » (RJA) sera versé pour toute formation d’une durée au moins égale à 6 mois, suivie dans l’un des secteurs jugés en tension[4]. Le revenu net sera de 670 euros par mois, soit un revenu de 4 000 euros pour 6 mois.
Les formations gratuites et qualifiantes concernées sont référencées dans un catalogue régional (677 formations proposées à ce jour)[5].
« 45 000 places de formations gratuites et qualifiantes dont 10 000 places de formation à distance sont ouvertes et disponibles dès le 1er mars 2021 » avec des formations dans des domaines variés, et des diplômes du CAP à bac + 5.
LA MÉTROPOLE DU GRAND LYON ENVISAGE DE METTRE EN PLACE « REVENU DE SOLIDARITÉ JEUNE » (RSJ)
Autre exemple, le Grand Lyon[6] envisage de mettre en place « Revenu de solidarité jeune » (RSJ). Ce RSJ de 3 à 400 euros mensuels serait dédié à des jeunes sans emploi et en grande précarité (dont des étudiants).
Cette expérimentation mobiliserait un budget de 10 millions d’euros et pourrait démarrer au mois de juin. Reste à en connaitre le détail des conditions d’accès comme de la durée.
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IL EXISTE DÉJÀ UN « RSA JEUNE ACTIF »
Ce « RSA jeune actif » est ouvert aux jeunes de 18 à 25 ans qui ont exercé une activité professionnelle[7] pendant au moins 2 ans à temps plein au cours des 3 ans précédant la date de leur demande.
Mais, dans la pratique, les conditions d’accès font que très peu de jeunes y ont accès.
[1] https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/24/elisabeth-borne-et-ambroise-mejean-la-reponse-a-la-precarite-des-jeunes-n-est-pas-le-rsa_6071086_3232.html
[2] Fédération des Acteurs de la Solidarité.
[3] « L’extension du RSA aux moins de 25 ans est l’option la plus simple. Elle aurait le mérite de ne pas ajouter un nouveau dispositif à tous ceux qui existent déjà » – Tribune du 2 mars 2021.
[4] Les 7 secteurs en tension ou d’avenir proposés sont le bâtiment et les travaux publics, l’industrie, la sécurité, les filières sanitaires et sociales, le numérique, l’agriculture ou l’environnement.
[5] « Cette rémunération est exclusivement réservée aux personnes qui suivront une formation présente dans le catalogue en ligne. »https://www.iledefrance.fr/trouvez-une-formation-gratuite-et-remuneree-par-la-region
[6] Cette collectivité du Grand Lyon dispose d’un statut particulier. Son statut de Métropole a été fusionné avec celui d’un Conseil général en 2015.
[7] Les activités prises en compte sont : les activités salariées et non salariées, les heures d’activité occasionnelle ou réduite accomplies pendant des périodes de chômage et ayant donné lieu au maintien des allocations chômage, les heures d’activité accomplies dans le cadre d’un contrat de volontariat dans les armées, sauf les heures de formation
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