Une centaine de théâtres sont actuellement occupés en France
Les revendications des occupants concernent la réouverture des salles et l’assurance chômage. Ces dernières portent sur :
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L’abrogation de la réforme de l’assurance-chômage,
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La reconduction d’une « année blanche » pour tous les intermittents.
L’ACTIVITÉ DU SECTEUR DU SPECTACLE A CHUTE DE PRES DE 30% EN 2020 EN RAISON DES MESURE DE LIMITATION D’UNE PART DES ACTIVITÉS.
En 2020, le secteur du spectacle a connu deux périodes de restrictions d’activité du fait des mesures prises par le gouvernement.
Globalement, « l’activité dans le spectacle intermittent professionnel a atteint 71% de l’activité de 2019 », selon l’Unédic[1].
La situation apparait avoir été très différente selon les métiers[2] très divers de ce secteur[3]. Les moyennes statistiques des cas de fortes chutes de ressources.
En 2020, l’activité du spectacle vivant n’a atteint que 59% de son niveau de 2019. Après le premier confinement, l’activité a repris entre avril et octobre 2020, avant de reculer lors du deuxième confinement.
Cette situation de crise va perdurer au minimum sur le premier semestre 2021. Les spectacles de l’été sont menacés.
UN DISPOSITIF EXCEPTIONNEL D’ASSURANCE CHÔMAGE A ÉTÉ INSTITUE.
Pour les allocataires intermittents du spectacle dans l’impossibilité de réaliser les 507 heures de travail indispensables pour ouvrir des droits à indemnisation, Emmanuel Macron a annoncé, dès le 6 mai 2020, la mise en place d’une « année blanche », permettant de prolonger les indemnités chômage jusqu’au 31 août 2021.
L’« année blanche » a consisté en une prolongation des droits de ces travailleurs : circulaire du 22 février 2021 sur le dispositif d’ « année blanche »[4].
Elle a amorti le freinage partiel, ou total, des activités pour les intermittents qui avaient travaillé en 2019.
« Depuis le 1er mars 2020, l’indemnisation de l’ensemble des allocataires intermittents du spectacle dont la fin de droits intervient entre le 1er mars 2020 et le 30 août 2021 a ainsi été prolongé automatiquement jusqu’au 30 août 2021, qu’ils justifient ou non des conditions permettant une nouvelle réadmission. » Unédic.
Cela a conduit à des baisses de salaires qui même combiné à une hausse de l’indemnisation chômage pour une grande partie des allocataires intermittents du spectacle ; conduit au total une diminution des revenus[5].
Au cours de l’année blanche, l’indemnisation a permis de limiter la diminution des revenus, mais 65% des allocataires ont tout de même vu leurs revenus diminuer.
La baisse a été de moins de 15% pour 34%, pour 25% elle a été comprise entre 15% à 30% et pour 6%, de plus de 30%.
Les situations s’avèrent donc très variables selon les cas[6].
« L’étude pointe également une importante disparité de situation en fonction de la date de fin de droits des allocataires intermittents du spectacle. » Unédic.
Le système n’a évidemment pas bénéficié aux jeunes qui sont arrivés sur le marché du spectacle une fois leurs études achevées en 2020 ou qui vont y arriver courant 2021. La situation social pour tous les jeunes diplômés des écoles et formations, menant à ces métiers, va être critique à la rentrée 2021.
LE RÉGIME D’INDEMNISATION DES TRAVAILLEURS DU SPECTACLE RESTE A PRÉCISER A PARTIR DU 1er SEPTEMBRE 2021.
A partir du 1er septembre 2021, les droits des intermittents à l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) seront réexaminés, selon des règles à définir en tenant compte, on l’espère de leur activité réduite sur les 18 derniers mois.
On attend les prochains résultats de la mission de diagnostic qui a été lancée par la ministre du Travail et celle de la Culture à ce propos.
Elle devrait différencier « le secteur d’activité concerné, le métier exercé et la date anniversaire des droits des intéressés ».
[1] « L’impact de la crise sur l’emploi intermittent dans le spectacle en 2020 » – 26 mars 2021.
[2] « L’étude révèle également d’importantes disparités entre les branches du spectacle vivant et celles du spectacle enregistré, moins touchées par la crise sanitaire, et selon les métiers. » Unédic.
[3] « Au niveau des métiers, l’étude révèle que l’activité des techniciens a été un peu moins impactée (-24 %) que celle des artistes (-36 %). » « Parmi les artistes, ce sont les métiers de la musique et du chant qui ont le plus subi les conséquences de la crise sanitaire. Parmi les techniciens, ce sont les métiers de la lumière, de plateau, machinerie et structure, très présents dans le spectacle vivant, qui ont été les plus touchés. » Unédic.
[4] « La circulaire n° 2021-04 du 22 février 2021 détaille les règles et modalités d’application de la mesure de prolongation de la durée d’indemnisation des allocataires relevant des annexes VIII et X du règlement d’assurance chômage jusqu’au 31 août 2021 et la réadmission à son terme. » Unédic.
[5] Les revenus ont connu une forte baisse en 2020.
« Conséquence de la baisse d’activité, une majorité d’allocataires ont vu leur salaire moyen baisser en 2020 : 45 % des allocataires ont perçu un salaire mensuel brut inférieur à 500€, contre 9 % en 2019. Le salaire mensuel brut moyen des allocataires intermittents du spectacle est passé de 1 450€ en 2019 à 910€ en 2020. Cette perte de salaire a été en partie compensée par une augmentation de l’indemnisation, ce qui a limité la perte de revenus des allocataires intermittents du spectacle (-10 % en moyenne). »
[6] « Parmi les 30 000 personnes ayant ouvert un droit entre mars et juin 2019, 86 % avaient déjà cumulé 507 heures fin décembre 2020. A contrario, seulement 40 % des 39 000 personnes ayant ouvert un droit entre novembre 2019 et février 2020 avaient atteint le seuil de 507 heures de travail à la fin de l’année 2020. ». Unédic.
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