Pourquoi le Contrat de sécurisation professionnelle devrait évoluer ?
Pour les licenciés économiques, l’Unédic vient de dresser un bilan du Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP), dix ans après sa création par les partenaires sociaux en 2011[1].
LE CONTRAT DE SÉCURISATION PROFESSIONNELLE (CSP) A FAIT PREUVE DE SON EFFICACITÉ
Selon l’Unédic, le dispositif aurait fait la preuve de son efficacité en ce qui concerne le retour à l’emploi des licenciés économiques.
Le CSP est un dispositif d’accompagnement, destiné aux licenciés économiques, des entreprises de moins de 1 000 salariés, et des entreprises en liquidation ou redressement judiciaire. Il propose un accompagnement intensif avec un conseiller dédié, un accès facilité à la formation et une indemnisation plus élevée que l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE).
Les différentes études réalisées par l’Unédic ont montré que cet accompagnement renforcé satisfait globalement les bénéficiaires et accélère leur retour à l’emploi.
« À profil similaire, les stagiaires du CSP sont en effet plus nombreux à être en emploi 18 mois après leur arrivée au chômage que les autres licenciés économiques ou d’autres demandeurs d’emploi ayant perdu un CDI. »
MAIS IL EST AUJOURD’HUI CONFRONTE « AUX CONSÉQUENCES DE LA CRISE SANITAIRE, AVEC UNE HAUSSE DES ENTRÉES QUI S’ACCOMPAGNE D’UNE ÉVOLUTION DU PROFIL DES BÉNÉFICIAIRES ».
Fin 2020, 69 000 personnes étaient indemnisées en CSP, contre 55 000 fin février 2020.
Après une baisse des licenciements économiques liée à la politique de chômage partiel, une remontée du nombre des entrées a débuté en fin d’année 2020[2] et elle se poursuit depuis lors.
Ce flux devrait augmenter au second semestre avec la sortie progressive du chômage partiel.
« L’évolution de son public accentue également le besoin de répondre à des enjeux déjà identifiés par le passé pour la plupart, qu’il s’agisse d’améliorations opérationnelles, du renforcement de son pilotage, ou d’ajustements réglementaires. »
La formation professionnelle devrait être privilégiée.
« La crise de la Covid-19 a limité les possibilités de reprise d’emploi. » Unédic.
Le recours à une reconversion professionnelle vers des « filières porteuses » a eu tendance à être privilégiée[3].
Une concentration sectorielle doit être prise en compte :
« L’industrie manufacturière ainsi que les activités spécialisées, scientifiques et techniques (activités de siège social, ingénierie, agences de voyages, agences de publicité…) concentrent davantage de bénéficiaires du CSP avec la crise. » Unédic.
D’autres secteurs professionnels, peu touchés, devraient être privilégiés.
LA HAUSSE DU NOMBRE DES ENTRÉES S’ACCOMPAGNE D’UNE ÉVOLUTION DES PROFILS
« Historiquement, par rapport aux autres allocataires de l’Assurance chômage, ceux qui adhèrent au CSP :
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Sont plus nombreux à avoir plus de 40 ans ;
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Sont plus souvent des hommes ;
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Ouvrent plus souvent des droits de longue durée avec un SJR plus élevé que la moyenne ;
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Proviennent plus souvent des secteurs de la construction, l’industrie manufacturière, le commerce et les activités spécialisées (comprenant notamment les activités juridiques et comptables, les activités des sièges sociaux, l’ingénierie et la R&D) ;
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Vivent plus souvent en Ile-de-France et un peu moins souvent dans le sud-est de la France (Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes) ou en Bretagne. »
[1] « Dans le cadre de la négociation sur le contrat de sécurisation professionnelle ouverte le 17 juin 2021, un dossier de référence a été remis aux négociateurs pour documenter leur réflexion. » Unédic. (ANI du 31 mai 2011 relatif au CSP).
[2] « Fin 2020, on dénombrait 8 000 nouvelles adhésions au CSP contre 6 000 avant la crise sanitaire. » Unédic.
[3] « Ce phénomène de plus grand recours à la formation est souvent observé dans les périodes où l’accès à l’emploi est difficile. » Unédic.
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