Le président de la République semble décidé à relancer des projets de réforme, durant ses dix derniers mois de mandat (hors regain de Covid), pour inscrire sa prochaine candidature dans la poursuite des actions qui auront été engagées.
Cette relance de réforme apparait comme une réponse aux échecs électoraux aux élections régionales et départementales de ce mois de juin, à l’occasion desquels son parti (LREM) et ses alliés (MoDem…) n’ont pas pu faire leurs preuves de terrain.
La candidature du Président à un second mandat devrait donc s’appuyer sur une politique en cours, sans force politique de terrain en support.
La démarche privilégie le risque et s’oppose à une approche d’apaisement.
Il répond a priori à conforter le cœur de son électorat (cadres, professions libérales, intellectuels, retraités, etc.), rendu dubitatif à cause de la période d’attentisme liée aux trois crises sanitaires successives.
La relance de la politique de l’emploi fait partie de cette initiative.
LA RELANCE ET LA REFORME POURRAIENT ÊTRE CHOISIES.
Les sujets économiques et sociaux sembleraient devoir apparaitre en priorité à commencer par l’accompagnement de la reprise de l’activité économique, dans la phase de sortie de crise sanitaire, à confirmer.
Les investissements internationaux sont recherchés, sans qu’il soit facile de déterminer le bilan d’opérations croisées dans le temps de concrétisation reste incertain[1]. Tout cela joue afin de valoriser les réformes menées depuis 2017, en faveur de l’attractivité économique de la France.
Cet aspect peut comporter des chantiers à long terme avec une communication immédiate vis-à-vis de l’opinion. Par exemple, ils peuvent concerner l’implantation d’une usine fabrication de batterie électrique.
Mais aussi, il est aussi question d’avancer dans l’évolution des régimes sociaux et les politiques publiques :
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Appliquer les mesures concernant l’indemnisation chômage (voir à ce sujet les propos déterminés de la ministre du Travail) ;
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Étendre le champ de la « garantie jeunes » sans qu’elle ne se prétende universelle (contre la revendication de RSA jeunes) ;
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Soutenir la montée en puissance de l’insertion par l’activité économique (IAE) ;
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Concrétiser l’élévation de l’âge de retraite à 64 ans, avec le soutien du ministre de l’Économie ;
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Supprimer les régimes spéciaux de retraite ;
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Finaliser le projet de loi contre la dépendance des personnes âgées (coût de 10 milliards d’euros) ;
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Définir une réforme du statut des travailleurs indépendants ; Etc.
La tension sur ces questions avec les organisations syndicales apparait globale, sauf surprise tenant à des accords spécifiques…
En arrière-plan, le ministre de l’Économie exprime de la volonté sous-jacente de réduire la dépense publique à court et moyen terme. Certaines mesures peuvent y contribuer, d’autres pas du tout. Le jeu est compliqué.
CETTE ORIENTATION DU PRÉSIDENT PARAIT SOUTENUE A SA MANIÈRE PAR LA COUR DES COMPTES
Un rapport de la Cour des comptes a été rendu mi-juin, il s’intitule « une stratégie des finances publiques pour la sortie de crise : concilier soutien à l’activité et soutenabilité ».
La Cour recommande de « concentrer l’effort d’investissement public sur des priorités ciblées, (…) notamment pour favoriser l’innovation, la recherche, l’industrie et le développement des compétences » tout en « réduisant progressivement le déficit public » afin de faire diminuer la dette publique au plus tard en 2027.
[1] Des patrons de multinationales viennent d’assister à la 4e édition de « Choose France », le sommet annuel organisé par Emmanuel Macron le 28 juin.
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