LE NOMBRE TOTAL DES ENTRÉES EN CONTRATS D’ALTERNANCE DEVRAIT ATTEINDRE LES 850 000 EN 2021.
Le nombre des contrats d’alternance, de janvier à novembre 2021, sur la France entière[1] sont en progression avec :
-
Une augmentation du nombre d’entrées en contrats d’apprentissage (plus de 700 000) et
-
Une stabilisation de celui des entrées contrats de professionnalisation à un niveau bas (environ 108 000), dont 56% sont destinés à des jeunes (60 000).
Le nombre total des entrées en contrats d’alternance atteignent les 809 000[2] à fin novembre.
Cela représente une augmentation de +34% de 2020 à 2021.
La croissance globale entre 2019 et 2020 avait été plus faible (+8,9%) dans la mesure où l’augmentation de l’apprentissage reposait sur un transfert des contrats de professionnalisation dont les effectifs chutaient de moitié.
En deux ans, les effectifs entrants ont augmenté de 46%.
La part du secteur public demeure inférieure à 3%[3].
LES RAISONS DE LA CROISSANCE DU NOMBRE DE CES CONTRATS TIENNENT A DES RAISONS STRUCTURELLES ET FINANCIÈRES.
-
Sur le plan structurel, l’âge limite des jeunes bénéficiaires a été porté de 25 ans à 29 ans, le calendrier d’entrée en apprentissage a été débloqué, etc. (réforme de 2018) et le nombre des CFA a augmenté[4].
-
Sur le plan financier, en 2020/2021, les aides exceptionnelles aux employeurs ont été mise en place par le gouvernement pour l’accueil des apprentis[5]; elles ont rendu le coût de la première année d’apprentissage quasi nul pour l’employeur. Le système a été attractif. Or, il prend fin au 30 juin 2022. Le coût de ces aides est évidemment très élevé et a relevé d’une intervention importante et directe de l’État au final. La seule taxe d’apprentissage des entreprises ne suffit pas à ce scénario.
La progression repose principalement sur des contrats d’apprentissage visant des diplômes de l’enseignement supérieur (62% des contrats), dans la mesure où les aides n’ont pas été limitée par le niveau de diplôme visé contrairement aux choix antérieurs.
Il s’agit d’un choix politique dont la pérennité dépendra du résultat des prochaines élections.
MAIS LE NOMBRE DE CONTRATS D’APPRENTISSAGE EN COURS D’EXÉCUTION RESTE INCONNU !
La proportion des abandons comme celle de la non obtention des diplômes et qualifications n’est évidemment pas encore connue à cette date.
Le nombre des contrats d’apprentissage en cours n’est pas donné par la Dares !
Les dernières statistiques remontent à 2019, avec 491 000 jeunes en apprentissage en décembre 2019 avant la crise[6].
La connaissance de ces chiffres sera nécessaire pour juger de la qualité de cette croissance des effectifs.
Par contre, bizarrement, le nombre de contrat de professionnalisation en cours est connu.
Il a baissé de moitié (49%) entre novembre 2019 et novembre 2021 (de 249 300 à 128 000)[7].
LE PASSAGE A UN CONTRAT D’ALTERNANCE UNIQUE EST ÉVOQUÉ
L’avis des employeurs, relayés par leurs organisations professionnelles, apparait évidemment important pour l’avenir de l’alternance.
L’organisation patronale UIMM (Union des industries métallurgiques et minières[8]) propose le passage à un contrat d’alternance unique en fusionnant le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation[9], dans le cadre du débat de la campagne présidentielle.
« Fusionner le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation en un contrat d’alternance unique, éligible à tout public et sans limite d’âge et à toutes les certifications inscrites au RNCP (y compris les CQP), conditionné à la mise en œuvre d’une vraie pédagogie de l’alternance. »
Ses propositions pour le financement de l’alternance restent à préciser.
« Sécuriser le financement de l’alternance par la contribution des entreprises, de l’État et des régions, par des mesures d’économies, ainsi qu’en rendant le solde de 13% de la taxe d’apprentissage éligible aux CFA[10]. »
Le Medef, pour sa part, propose de porter « le nombre de contrats d’alternants en cours à 2 millions d’ici 2027 (contre 1,4 M aujourd’hui) ».
Le chiffre de 1,4 millions demanderait à être justifié. A ce stade, il apparait improbable pour 2021 même avec les chiffres d’entrées évoquées précédemment.
[1] Dares – PoEm – Tableau de bord des politiques de l’emploi – 2 février 2022.
[2] Nombre d’entrées e, contrat d’alternance sur les 11 premiers mois d’une année.
Année | Apprentissage | Professionnalisation |
Total alternance |
Évolution en % |
2021 |
701 147 |
107 750 |
808 897 |
+34,3% |
2020 |
507 948 |
94 429 |
602 377 |
+8,9% |
2019 |
358 431 |
194 528 |
552 959 |
Chiffres Dares Poem
[3] Entrées en contrat d’apprentissage du 1er janvier 2021 à fin novembre 2021
Secteur |
Entrées |
En % |
Privé |
681 084 |
97,1% |
Public |
20 063 |
2,9% |
Total |
701 147 |
100% |
[4] En cinq ans, de l’ordre de 1 500 nouveaux CFA, dont des CFA d’entreprises, auraient été créés sur le territoire. L’analyse détaillée de ces créations et des flux accueillis manque pour juger de leur nature.
[5] 5 000 € pour un alternent mineur et 8 000 € au-delà de 18 ans
[6] « A compter du 1er janvier 2020, la gestion des contrats d’apprentissage est transférée aux opérateurs de compétences (Opco). Les données sont désormais publiées en date de début de contrat. »
[7] Données brutes – Contrat de professionnalisation – stocks
Novembre |
Évolution |
|
2021 |
128 300 |
-15% |
2020 |
150 900 |
-39% |
2019 |
249 300 |
Source : OPCO, traitements Dares.
[8] « L’UIMM La Fabrique de L’Avenir représente 42 000 entreprises industrielles de la métallurgie et de la transformation des métaux, de la mécanique, de l’automobile, de la construction navale, de l’aéronautique, du spatial et du ferroviaire, de l’électrique et de l’électronique, du nucléaire et des équipements ménagers.
L’UIMM La Fabrique de L’Avenir s’appuie sur un réseau de 59 chambres syndicales territoriales et 10 fédérations professionnelles. Pilote du premier réseau privé en matière de formation technique et industrielle, l’UIMM La Fabrique de L’Avenir accompagne au plus près de leurs besoins l’ensemble des entreprises industrielles dans la recherche des compétences nécessaires à leur développement. »
[9] Élection présidentielle de 2022 – L’UIMM présente ses propositions pour la réindustrialisation de la France – https://uimm.lafabriquedelavenir.fr/publication/les-propositions-de-luimm-pour-le-quinquennat-2022-2027/
[10] UIMM : 15 propositions pour le quinquennat 2022-2027.»
Pas de commentaire sur “Comment maintenir ou développer le flux des contrats d’alternance à la rentrée 2022 ?”