LE RECOURS AU CHÔMAGE PARTIEL A AUGMENTE AU MOIS DE JANVIER 2022.
En janvier 2022, selon la Dares[1], 470 000 salariés ont bénéficié de l’activité partielle[2].
Ce nombre de janvier 2022 est en augmentation de +17% par rapport à décembre 2021[3], soit 66 000 salariés supplémentaires en chômage partiel.
En nombre d’heures prises en charge par l’État la hausse de +53% est plus importante.
En équivalent temps plein (ETP), 143 000 salariés seraient placés en activité partielle en janvier 2022, un nombre en augmentation de 53% par rapport au mois précédent (+93 000).
Le coût va être élevé.
La part des salariés en Activité partielle de longue durée (APLD) parmi les salariés en activité partielle serait de 51% en novembre 2021 (195 500), soit une quasi-stabilité par rapport à octobre (54%).
Ces derniers chiffres APLD de la Dares ne tiennent pas encore compte de la hausse enregistrée en janvier.
UN RESSENTI DE DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT EXISTE SUR CERTAINS SECTEURS.
Parallèlement à ce gel de salariés dans des postes sans activités, des tensions interviennent dans d’autres secteurs.
Selon cette enquête, 40% des salariés seraient employés par une entreprise qui déclare être confrontée à des difficultés de recrutement fin janvier. Cette proportion est stable d’un mois sur l’autre.
Sont cités le secteur privé de la santé humaine et de l’action sociale, l’industrie agro-alimentaire et l’hébergement-restauration.
C’est pourtant dans ce dernier secteur de l’hébergement restauration que le chômage partiel reste fort avec 55 000 chômeurs partiel en décembre 2021 !
La sauvegarde de personnels dans le cadre du chômage partiel semble avoir pour conséquence de bloquer la mobilité naturelle qui devrait avoir lieu vers les entreprises ayant des activités.
Un effet pervers en quelque sorte.
LES PERSPECTIVES D’ACTIVITÉ DES ENTREPRISES SE SONT DÉGRADÉES DÉBUT 2022
Pour les salariés, depuis mars 2020, l’activité de leur entreprise :
-
A augmenté pour 4,2% des salariés,
-
Est resté stable pour 68%,
-
A diminué fortement ou très fortement pour 27,8%[4].
Dans le contexte épidémique récent, l’activité s’est à nouveau dégradée.
La part des salariés travaillant dans des entreprises ayant des activités, inchangée ou en hausse le mois précédent, est passé de 83% à 72,2% entre décembre et février (soit une baisse de près de 11 points)[5].
Selon l’enquête de février 2022, pour 18% des salariés, le retour à la normale de l’activité de leur entreprise, est estimée de manière plus ou moins longue :
-
3,5% d’ici un à trois mois,
-
3,4% d’ici trois à 6 mois,
-
4,6% d’ici 6 mois à un an,
-
6,7% pour plus d’un an.
10% des salariés travaillent dans des entreprises qui ne font pas de pronostics.
[1] Dares – Le chômage partiel en janvier 2022 – 25 février 2022.
[2] Nombre de salariés placés en activité partielle et ETP.
|
Nombre de salariés |
Nombre d’ETP |
|
| Décembre 2021 |
399 301 |
93 003 |
| Janvier 2022 |
465 236 |
142 633 |
| Augmentation |
65 935 |
49 630 |
| En % |
16,5% |
53,4% |
Sources : demandes d’indemnisations SI APART, enquête Acemo Covid ; estimation Dares.
Champ : salariés ; France.
[3] « Les réponses des entreprises à l’enquête Acemo Covid et les demandes d’indemnisation déposées jusqu’au 15 février 2022 permettent d’estimer, de manière avancée et provisoire, le recours à l’activité partielle au mois de janvier 2022. » Dares.
[4] Évolution de l’activité depuis mars 2020, tous secteurs (en % de salariés)
| Évolution de l’activité |
Janvier 2022 |
| Elle a été arrêtée |
0,2% |
| Elle a diminué très fortement (de 50% ou plus) |
2,6% |
| Elle a diminué fortement (de moins de 50%) |
25,0% |
| Elle est restée inchangée |
68,0% |
| Elle a augmenté |
4,2% |
Source : Dares, enquête Acemo Covid, 2020-2022.
Champ : salariés du privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales ; France (hors Mayotte).
[5] Perspectives de reprise de l’activité, tous secteurs (en % de salariés)
| Perspectives de reprise de l’activité | Déc. 21 | Janv. 22 | Févr. 22 |
| Non concerné : activité inchangée ou en hausse le mois précédent | 83,0 | 76,1 | 72,2 |
| Elle reviendra très vite à la normale, d’ici un à trois mois | 0,5 | 1,6 | 3,5 |
| Elle reviendra à la normale d’ici trois à six mois | 1,2 | 2,8 | 3,4 |
| Elle mettra entre six mois et un an à revenir à la normale | 3,1 | 4,0 | 4,6 |
| Elle mettra plus d’un an à revenir à la normale | 6,1 | 6,8 | 6,7 |
| Ne sais pas | 6,1 | 8,7 | 9,6 |
Source : Dares, enquête Acemo Covid, 2020-2022.
Champ : salariés du privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales ; France (hors Mayotte).
Pas de commentaire sur “Comment la situation de l’emploi demeure incertaine en ce début d’année 2022 ?”