Parmi les indicateurs concernant le marché du travail figure l’activité de l’emploi intérimaire.
En effet, ces résultats anticipent généralement les évolutions en répondant rapidement à la croissance et la baisse des activités dans plusieurs grands secteurs.
Sa chute brutale entre mars et juin 2020 illustre bien cette caractéristique[1], comme un redressement engagé.
Les chiffres de l’organisation patronale du secteur, Prism’emploi, ont donc un intérêt général, au-delà même du seul secteur du travail temporaire (TT)[2].
L’EMPLOI INTÉRIMAIRE S’EST REDRESSE EN 2021, SANS ATTEINDRE 2019.
A fin 2021, le travail temporaire comprenant les contrats de travail temporaire et les CDI intérimaires, comptait pour 709 320 emplois en équivalent temps plein (ETP) en poste[3].
En 2021, l’emploi intérimaire a correspondu, en moyenne, à 730 500 postes en équivalent temps plein.
« Cette performance est supérieure, de +18%, à celle de 2020, mais elle reste en dessous du niveau atteint en 2019 (–4%). » Prism’emploi.
Les résultats des quatre derniers mois de 2021 atteignent juste ceux de 2019 (+0,6%[4]). Les causes de cette amélioration de fin d’année 2021 sont multiples : saison des fêtes, remplacements liés au Covid, etc.
DE FORTES ÉVOLUTIONS ONT ÉTÉ CONSTATÉES EN 2021.
Le recours à l’intérim s’est développé sur certains secteurs professionnels.
Cela a été le cas, en particulier sur le secteur de la logistique et des transports (+11,6% en moyenne par rapport à 2019)[5]. Cette évolution traduirait le développement du commerce électronique et des livraisons à domicile.
D’autres secteurs restent en retrait en matière de recours à l’intérim alors qu’ils y avaient fortement recours :
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Le BTP (–11,8%) ; ce recul est étonnant par rapport au discours tenu par la Fédération française du Bâtiment (FFB) concernant les pénuries de personnels dans le Bâtiment[6].
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Les industries (–7,5%) : ce dernier résultat est causé par des secteurs, automobiles et aéronautique, dont l’activité a chuté en 2020/2021 et qui continuent à avoir recours au chômage partiel de longue durée (APLD)[7].
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Le commerce (-4,4%), lié, semble-t-il, à une réduction de la consommation des ménages liées aux contraintes liées aux rebonds épidémiques.
Enfin, le secteur des services (+0,5%) se situe en 2021 à son niveau d’avant crise avec un retour à la normale dans l’hôtellerie-restauration et des besoins importants d’emplois dans le médico-social
En 2021, l’organisation patronale a noté des évolutions différentes des emplois intérimaires, selon le niveau des postes :
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Cadres et professions intermédiaires (+2,0%),
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Employés (-2,9%), ouvriers non qualifiés (-3,0%) et ouvriers qualifiés (-6,5%).
DE NOMBREUX TRAVAILLEURS INTÉRIMAIRES ONT DÛ CHANGER DE SECTEUR D’INTERVENTION.
« Cette quasi-normalisation dissimule des bouleversements sectoriels significatifs. Au total, près de 25% des emplois intérimaires ont changé de nature sectorielle durant la crise sanitaire. »
Cette évolution n’avait pas été anticipée.
LES PRONOSTICS SUR 2022 RESTENT INCERTAINS.
A propos des enjeux de 2022 pour le secteur du travail temporaire, les doutes sont exprimés par Prism’emploi en raison de plusieurs variables.
« Le début d’année 2022 a conjugué des besoins accrus pour faire face à la croissance de l’activité et à la nécessité de remplacer les salariés permanents malades avec un manque de visibilité dans certains secteurs, en raison de difficultés d’approvisionnement persistantes (matières premières, composants électroniques…).
Cette situation contrastée accentue les disparités territoriales et sectorielles qui caractérisent cette sortie de crise. »
LE CDI INTÉRIMAIRE POURSUIT SON DÉVELOPPEMENT.
En décembre 2021, le CDI Intérimaire représente 45 660 ETP[8].
Les effectifs en CDII ont progressé de 5 150 ETP sur un an (hausse de +12,7%).
Les CDII occupent 6,4% des effectifs des entreprises de TT.
[1] « La survenue de la crise sanitaire puis du confinement à partir du 17 mars 2020 ont conduit en quelques jours à l’effondrement de l’emploi intérimaire. » – Prism’emploi.
[2] Baromètre Prism’emploi – l’emploi intérimaire en décembre 2021 – 17/02/2022 – https://www.prismemploi.eu/dossiers-de-presse/bilan-de-lannee-2021-et-enjeux-de-lannee-2022-pour-le-secteur-du-travail-temporaire
[3] « S’agissant de l’emploi intérimaire, le niveau atteint en décembre 2021 dépasse la situation d’avant la crise Covid (+5,1 % par rapport à décembre 2019) ».
[4] « Au fil des mois, le volume des embauches s’est redressé, avec quelques mouvements de yoyo, avant de terminer l’année sur une note positive : au dernier « quadrimestre » (septembre-décembre), le nombre de contrats de travail temporaire a dépassé de 0,6% celui enregistré durant de la même période de 2019. » Prism’emploi.
[5] « Un tel dynamisme est lié à la transformation du comportement des consommateurs pour obtenir des « biens et des services » », selon déléguée générale de Prism’emploi.
[6] « Les difficultés d’approvisionnements pour certains chantiers et les pénuries de personnel ont particulièrement pénalisé l’intérim dans ce secteur. » Prism’emploi.
[7] « Dans le détail de l’année, après avoir baissé de 10,9 % au cours des 8 premiers mois de l’année, l’industrie s’est redressée à partir du mois de septembre pour quasiment retrouver son niveau d’avant crise sur la période de septembre-décembre 2021 (-0,3 % par rapport à la même période de 2019). » Prism’emploi.
[8] « Dans un environnement économique et sanitaire appelant à renforcer la sécurisation des parcours, les entreprises de travail temporaire ont accru le nombre de leurs salariés en CDII de 9 510 ETP sur deux ans, correspondant à une hausse d’environ 25% par rapport à 2019. » Prism’emploi.
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