Une étude IFOP, pour VAE SOLIS[1], a été réalisée sur plusieurs thèmes à l’ordre du jour de la campagne électorale, dont un volet sur « le regard des français sur le travail », pour « dresser un état des lieux des opinions et attentes des Français sur ce sujet ».
QUATRE POINTS CONCERNANT L’EMPLOI ET LE CHÔMAGE MÉRITENT DE RETENIR L’ATTENTION.
1. Selon cette enquête, les Français doutent de la possibilité d’atteindre le plein emploi à l’horizon 2030.
Seulement 29% envisagent l’arrivée au plein emploi « à l’horizon 2030. » 71% des actifs ne le pensent pas[2].
2. Le ressenti sur l’évolution du chômage n’est pas en phase avec le discours tenu par le gouvernement sur la baisse du chômage.
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40% jugent le chômage stable (46% en 2019),
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33% le perçoivent comme étant en augmentation (33% en 2019),
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Seuls 27% estiment que le chômage diminue (contre 21% en 2019).
3. Les jugements critiques à l’encontre des chômeurs augmentent :
68% des Français estimeraient que « les chômeurs pourraient trouver du travail s’ils le voulaient vraiment » ; dont 26% « tout à fait d’accord » et 42% « plutôt d’accord ».
Ce chiffre a progressé puisqu’il n’était que de 49% en 2014.
Une minorité, 32%, ne sont pas d’accord.
Ces opinions anti-chômeurs ont évidemment un impact sur la question de l’indemnisation.
4. Les avis sur l’avenir de l’allocation chômage se partagent presque à égalité entre :
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51% des Français favorables à une baisse du montant des allocations et à une réduction de la durée de la période d’indemnisation (48% en 2018) et
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49% hostiles à une telle mesure.
Les opinions exprimées peuvent paraitre contradictoires puisqu’il est admis, d’une part, que le chômage baisse peu ou même augmente et que, d’autre part, que les chômeurs peuvent trouver un emploi, dans ce contexte !
Les résultats d’une telle enquête expliquent le contenu de certains programmes présidentiels, en particulier celui du candidat président ou celui de la candidate LR-UDI.
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- Les autres thèmes de l’enquête concernent :
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La satisfaction par rapport à l’emploi[3],
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La rémunération du travail[4],
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Le temps de travail[5] et
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Le rapport au travail[6].
[1] « Dans le cadre de la campagne présidentielle, Vae Solis a souhaité s’associer à l’IFOP pour comprendre les ressorts profonds de l’électorat en analysant six thèmes structurants la société française. » – https://www.vae-solis.com/le-regard-des-francais-sur-le-travail/
L’enquête a été menée auprès d’un échantillon de 1 506 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans ou plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne du 3 au 4 mars 2022.
[2] Question : Diriez-vous qu’en France à l’horizon 2030 on peut atteindre le plein emploi ?
Oui, certainement | 4% | 29% |
Oui, probablement | 25% | |
Non, probablement pas | 54% | 71% |
Non, certainement pas | 17% |
[3] Les motifs d’insatisfaction portent sur la rémunération (47%), la charge de travail trop importante (11%), la mauvaise ambiance de travail (7%), le contenu du travail peu intéressant (8%), le sentiment de ne pas voir la finalité de son travail (4%), les mauvaises relations avec le supérieur hiérarchique (4%).
Les motifs de satisfaction portent sur : « la liberté et l’autonomie dans leur travail (22%) et la passion pour leur métier (23%) ».
[4] Cette tension autour des enjeux de rémunération du travail se traduit par une adhésion ultra-majoritaire aux mesures visant à améliorer le pouvoir d’achat. 87% des Français seraient favorables à « la défiscalisation des heures supplémentaires travaillées », 86% à « la revalorisation du SMIC de 10% » et 83% à « la réduction des cotisations salariales et patronales ».
Les autres propositions reçoivent un moindre soutien : l’abrogation des 35 heures (54%), l’interdiction des licenciements (46%), la réduction de la durée légale du temps de travail à 32 heures (45%).
Ces opinions ne prennent pas en compte les effets induits, d’une manière globale, par ces choix, dans la mesure où ils ne sont pas présentés dans le questionnaire.
[5] La question du temps de travail divise davantage. Les opinions se répartissent en trois pôles : 56% estiment que les Français travaillent suffisamment, 25% qu’ils ne travaillent pas assez et 19% qu’ils travaillent trop.
[6] 56% estiment que le Travail est « une contrainte nécessaire pour subvenir à ses besoins », contre 44% qui estiment qu’il s’agit d’« un moyen pour s’épanouir dans la vie ».
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