Parmi les indicateurs permettant de bien saisir l’évolution du marché du travail, figure celui de l’évolution des embauches de cadres.
On constate une reprise des embauches en 2021, après une chute en 2020, mais qui ne revient pas tout à fait au niveau antérieur de 2019, sur cette catégorie, comme c’est le cas sur plusieurs autres dossiers[1].
L’Association pour l’emploi des cadres (APEC) vient de publier ses chiffres pour 2021[2] : 269 100 cadres ont été recrutés en CDI ou CDD d’un an et plus en France.
Ce chiffre reste inférieur de 4% par rapport à celui de 2019 (281 300 embauches), mais marque une remontée de 18% par rapport à 2020 (228 700).
L’excellent travail de l’Observatoire de l’emploi cadre de l’Apec est très précieux.
LE SOLDE DE CRÉATIONS NET DE POSTES CADRES S’EST REDRESSÉ POUR ATTEINDRE +63 500 POSTES
L’addition des recrutements et des promotions internes, moins les démissions, licenciements et départs à la retraite permet de disposer d’un solde de créations net de postes cadres.
Le solde de créations net de postes cadres s’est bien redressé pour atteindre +63 500 postes en 2021, après +37 100 en 2020.
Le volume de créations d’emplois cadres est demeuré inférieur à celui qui prévalait avant-crise (75 000 postes créés en 2019).
La création nette de postes cadres de 63 500 postes se décompose comme suit (recrutements + promotions – sorties/départs) :
+269 100 recrutements de cadres en CDI ou CDD d’un an et plus.
+55 900 promotions internes de non cadres au statut de cadre.
-221 300 sorties (démissions et licenciements de cadres en poste).
-40 200 départs en retraite de cadres en poste.
LA DYNAMIQUE A VARIÉ SELON LES SECTEURS ET LES FONCTIONS
Certains secteurs professionnels ont vu leurs recrutements dépasser le niveau de 2019 comme la banque-assurance (+15%) ou du secteur santé-action sociale (+13%)[3].
D’autres ont connu une forte baisse des recrutements, par rapport à 2019, comme l’industrie du bois, papier, imprimerie (-30%), l’industrie automobile-aéronautique (-24%) ou la communication-médias (-20%).
Les recrutements de cadres en 2021 par fonction (en CDI et CDD d’un an et plus) se répartissent de la manière suivante :
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Informatique : 22% des recrutements
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Études, Recherche & Développement : 17%
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Commercial et marketing : 15%
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Administration, RH, communication, juridique : 10%
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Exploitation tertiaire[4]: 10%
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Production industrielle, chantier : 9%
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Finance, comptabilité, contrôle de gestion, audit : 8%
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Achats, qualité, maintenance, logistique, sécurité : 6%
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Direction générale : 2%
Les trois premières fonctions citées cumulent 54% des embauches.
Après leur forte chute de 2020, les recrutements de cadres débutants ont progressé de +36% en 2021 et ont retrouvé leur niveau d’avant-crise.
LES PRÉVISIONS DE RECRUTEMENT POUR 2022 RESTENT INCERTAINES.
Pour 2022, la conjoncture économique soumise à d’importants aléas, car les développements de l’invasion de l’Ukraine par la Russie génèrent une forte incertitude.
« Les difficultés d’approvisionnement pourraient continuer à s’amplifier, sans compter les impacts de la hausse des prix de l’énergie et ceux de la résurgence de la pandémie, qui a commencé à entraîner des arrêts d’activité en Chine. »
Le volumes des recrutements pourraient être revus à la baisse par les entreprises[5].
« La publication des intentions d’embauches 2022 interviendra dans quelques semaines, fin avril, pour mieux prendre en compte la nouvelle situation d’incertitude créée par la guerre en Ukraine. » Apec.
[1] « Malgré la persistance de la crise sanitaire, 2021 aura été une bonne année pour l’emploi cadre, avec une forte dynamique de recrutements dans beaucoup de secteurs, fonctions et territoires. Un mouvement qui aiguise comme jamais les tensions de recrutement. Côté salaire aussi on retrouve une dynamique plus favorable, mais loin des niveaux de l’inflation et sans progrès –une fois encore- dans la réduction des inégalités femmes/hommes. Une année 2021 à analyser de près pour mieux anticiper 2022, marqué d’ores et déjà par un retour de l’incertitude lié à la crise sanitaire et au contexte géopolitique : une dynamique oui, mais prudence ! » Le Directeur Général de l’Apec.
[2] Apec – Recrutements, salaires mais aussi insertion des jeunes diplômés, 2021, année du rebond ? – 4 avril 2022.
L’étude de l’Apec repose sur une enquête annuelle, menée auprès d’un échantillon permanent de 8 000 entreprises représentatif de la répartition par région, par taille et secteur d’activités des salariés du secteur privé en France métropolitaine et représentant 1,4 million de salariés dont 345 500 cadres.
[3] « Certains secteurs se sont montrés très dynamiques en 2021 avec une progression supérieure à la moyenne nationale en matière de recrutement de cadres : immobilier, bâtiment, génie civil et matériaux de construction, banque-assurance. » Apec
[4] Métiers spécifiques des secteurs santé et action sociale, culture, banque, assurance, immobilier, formation, tourisme, transports.
[5] « Les perspectives en matière d’emploi semblent être pour l’instant peu modifiées, le marché de l’emploi, y compris celui de l’emploi cadre, pourrait être impacté dans les prochains mois. » – Apec.
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