Les mesures prises, depuis deux ans, en raison de la crise sanitaire ont eu un impact sur l’activité et l’emploi. Cet effet tend à se dissiper avec une apparente amélioration de la situation.
L’invasion russe de l’Ukraine a conduit à des sanctions économiques depuis la fin février. Des conséquences se font sentir sur le coût de l’énergie et sur les échanges internationaux. Le double effet de la baisse de la croissance attendue et de la hausse de l’inflation reste encore à préciser. L’influence sur certains secteurs d’activités vont se faire sentir avec, à termes, des répercussions sur le marché du travail.
Les chiffres qui suivent concernent la fin mars 2022. Il constitue juste une photo de la situation à un moment donné.
DES SECTEURS D’ACTIVITÉ PEINENT ENCORE A REDÉMARRER
En mars 2022, l’activité a augmenté dans des entreprises employant 5,1% des salariés.
Mais, l’activité, suite à la crise de 2020, reste en retrait dans des entreprises occupant 20% des salariés[1].
Ce chiffre a eu tendance à diminuer, mais reste significatif. L’activité a diminué fortement (mais de moins de 50%) dans 18,8% et très fortement (de 50% ou plus) pour 1,8%. La situation des secteurs touchés varie.
L’une des causes est liée à des difficultés d’approvisionnement. Elles ont progressé en mars, après un recul en début d’année. Elles concernent des entreprises employant 21% des effectifs fin mars. Ces difficultés concernent en particulier, la fabrication de biens d’équipement et de matériels de transport (56%).
La perspective de retour à la normale de l’activité dans ces entreprises ne parait globalement pas très favorable[2].
« Les entreprises qui prévoient, début avril, une reprise de leur activité à moyen ou long terme sont de moins en moins nombreuses : 8% des salariés travaillent dans une entreprise qui estime que son activité mettra plus de six mois pour revenir à la normale, contre 10% début mars et 11% début février. »
Les secteurs les plus touchés demeurent la fabrication de matériels de transport, le transport/entreposage et l’hébergement-restauration[3].
L’une des conséquences de ces niveaux d’activité insuffisants est le recours des entreprises au chômage partiel pour conserver des emplois.
LE NOMBRE DE SALARIE EN CHÔMAGE PARTIEL DIMINUE.
En mars 2022, 285 000 salariés demeuraient en chômage partiel (chiffres provisoires)
Ceci marque une nette diminution et représente moins de 80 000 ETP[4].
En janvier, 42% des salariés en chômage partiel l’étaient dans le cadre de l’Activité partielle de longue durée (après un passage de trois mois à plus de 50%).
Le cout du chômage partiel au 1er trimestre 2022 devrait être d’environ 500 millions d’euros.
DES DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT PERSISTENT.
Dans le même temps, une part des entreprises rencontre toujours des difficultés de recrutement et adapte ses recrutements[5].
« 37% des salariés sont employés par une structure qui déclare y être confrontée fin mars, une proportion stable par rapport au mois précédent. »
FIN DE L’OBSERVATION DE LA SITUATION SUITE A LA CRISE SANITAIRE.
La Dares a produit des chiffres relatifs à l’« Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre pendant la crise sanitaire Covid-19 », décrivant l’impact des mesures exceptionnelles accordées aux entreprises et des obligations et injonctions qui ont été formulées (par exemple en faveur de la part de télétravail).
Compte tenu de l’amélioration de la situation sanitaire, la Dares abandonne ce dispositif d’enquête, avec l’édition du 27 avril 2022.
[1] Source : Dares, enquête Acemo Covid, 2020-2022. Champ : salariés du privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales ; France hors Mayotte.
[2] Durée de retour à la normale
Durée | Avril 2022 |
Un à trois mois | 1,8% |
Trois à six mois | 2,8% |
Six mois et un an | 3,5% |
Plus d’un an | 4,8% |
Ne sais pas | 7,3% |
Source : Dares, enquête Acemo Covid, 2020-2022.
[3] Autour de la moitié des effectifs sont concernés par des baisses d’activité.
[4] Salariés placés en activité partielle en 2022
Salariés placés en activité partielle | ETP placés en activité partielle | |
Janvier | 438 700 | 135 900 |
Février | 368 800 | 112 500 |
Mars* | 285 400 | 78 200 |
* Chiffre provisoire
[5] « Le plus souvent, il s’agit de difficultés à recruter en CDI ou en CDD, qui s’expliquent principalement par un manque de candidats formés dans les métiers concernés ; les employeurs déplorent également, dans une bien moindre mesure, des candidats devenus trop exigeants s’agissant des salaires ou des conditions de travail. Face à ces difficultés de recrutement, les entreprises procèdent principalement à une modification du profil des salariés qu’elles recrutent et à une révision à la hausse des salaires qu’elles proposent. » – Dares.
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