LE NOMBRE DES DÉMISSIONS DE SALARIÉS ÉVOLUE EN FONCTION DU CONTEXTE ÉCONOMIQUE.
Le nombre des démissions a baissé en 2020 avec les mesures de restrictions d’activité prises par le gouvernement (fermetures, limitations d’activité, couvre-feu, etc.).
Puis, il s’est redressé dans le courant 2021 avec le rétablissement de la plupart des activités.
-
En 2019, on comptait 1,75 million de démissions
-
En 2020, ce chiffre est tombé à 1,41 million.
-
En 2021, il est remonté à 1,80 million.
Entre 2019 et 2021, l’augmentation du nombre de démissions n’est que de +3,0%[1].
Les articles concernant une prétendue « grande démission » sur le modèle des évolutions du marché du travail aux Etats-Unis s’avèrent infondés, comme l’explique très précisément la Dares[2].
Le taux de démission a atteint 2,7% en France au 1er trimestre 2022.
Il est plus élevé dans des grandes entreprises, puisque ce taux n’est que de 2,1% dans les entreprises de moins de 50 salariés.
Ce taux était de 2,3% en 2019. Il a chuté en 2020 (jusqu’à 1,4% au second trimestre 2020) pour remonter à partir de la mi 2021 jusqu’au niveau actuel de 2,7%.
La Dares estime à plus de 520 000 le nombre des démissions au premier semestre 2022, dont 470 000 de salariés en CDI[3].
La direction du ministère du Travail explique bien la nature des évolutions.
« Le taux de démission est un indicateur cyclique. Il est bas durant les crises et il augmente en période de reprise, d’autant plus fortement que l’embellie conjoncturelle est rapide.
Durant les phases d’expansion économique, de nouvelles opportunités d’emploi apparaissent, incitant à démissionner plus souvent.
Dans le contexte actuel, la hausse du taux de démission apparaît donc comme normale, en lien avec la reprise suite à la crise du Covid-19. Elle n’est pas associée à un nombre inhabituel de retraits du marché du travail. ».
LE NOMBRE ÉLEVÉ DES DÉMISSIONS ALIMENTE DES TENSIONS SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL. »
L’augmentation du nombre des démission participe à l’augmentation des difficultés de recrutement dans certains secteurs[4].
Les opportunités que rencontrent les salariés déjà en poste est susceptible de conduire à des démissions plus nombreuses.
La situation incite à la mobilité professionnelle des salariés.
DES CHANGEMENTS D’EMPLOI SUIVENT LES DÉMISSIONS.
Les retours à l’emploi des démissionnaires sont rapides dans la grande majorité des cas.
« Malgré le niveau élevé des démissions, environ 8 démissionnaires de CDI sur 10 au second semestre 2021 sont en emploi dans les 6 mois qui suivent et cette proportion est stable par rapport à l’avant-crise sanitaire ».
Le flux d’entrée annuel des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, en catégories A, B et C, a été de l’ordre de 78 000, de 2019 à 2021[5].
Pour le premier semestre 2022, on a compté 48 000 inscriptions à Pole emploi, suite à démission, pour un total de 520 000 démissions, soit moins de 10%..
LA SITUATION SEMBLE FAVORABLE LA MOBILITÉ DES SALARIES
Les salariés peuvent chercher une augmentation de leur salaire d’embauche, en faisant valoir le niveau élevé de l’inflation et l’allongement du temps des recrutements.
« … le dynamisme du marché du travail, et une situation dans laquelle le pouvoir de négociation se modifie en faveur des salariés. Dans un contexte de difficultés de recrutement toujours élevées, les salaires d’embauche sont susceptibles d’augmenter, en particulier pour les personnes nouvellement démissionnaires.[6] »
[1] Variation du nombre de démissions de salariés entre 2019 et 2021
Démissions |
Démissions de CDI |
|
2019 |
1 748 113 |
1 545 642 |
2021 |
1 800 835 |
1 605 244 |
Évolution |
+3,0% |
+3,9% |
+52 722 |
+59 602 |
Taux de démission en France métropolitaine, par taille d’entreprise. Données CVS – Champ : ensemble des établissements français employeurs de France métropolitaine sur le champ privé hors agriculture, intérim et particuliers employeurs. Source : Dares, Mouvements de main d’œuvre.
[2] Dares – La France vit-elle une « Grande démission » ? – 18 août 2022
[3] Nombre de démissions fin 2021 et début 2022
Démissions | Démissions de CDI | |
T4 2021 | 517 949 | 461 857 |
T1 2022 | 523 107 | 469 610 |
« Le record précédent datait du 1er trimestre 2008, avec 510 000 démissions dont 400 000 pour les seuls CDI. »
[4] « Les difficultés de recrutement sont à des niveaux inégalés dans l’industrie manufacturière et les services, et au plus haut depuis 2008 dans le bâtiment. » Dares.
[5] Flux d’entrée des demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, en catégories A, B, C.
Année | Nombre | |
2019 | 78 000 | |
2020 | 79 700 | |
2021 | 78 900 | |
2022 premier semestre | 48 300 |
Dares – 2ème trimestre 2022.
[6] « Outre cet effet potentiel sur les salaires, les enquêtes Acemo-Covid montrent que, début 2022, certaines entreprises réalisent des concessions sur les conditions ou l’organisation du travail (télétravail) ou sur la forme des contrats d’embauche pour conserver ou attirer des salariés. »
Pas de commentaire sur “La mobilité professionnelle des salariés est encouragée par le nombre des opportunités d’emploi.”