UNE NOUVELLE REFORME DU LYCÉE PROFESSIONNEL EST ENVISAGÉE[1].
Le but affiché est d’améliorer l’insertion des jeunes à la sortie des lycées pro en répondant mieux aux besoins de main-d’œuvre des entreprises.
L’ouverture aux formations sous contrat d’apprentissage s’est peu développée.
On parle de relancer cette politique de rapprochement du lycée pro vers l’apprentissage.
Sur le plan ministériel, une ministre déléguée chargée de l’enseignement et de la formation professionnels a été désignée[2]. Elle se trouve à cheval entre les ministères concernés : éducation nationale et travail. Néanmoins, les lycées resteront sous le contrôle de l’Éducation nationale.
Cette démarche du gouvernement est motivée par différentes raisons :
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D’une part, une critique du système scolaire actuel, reposant sur la diversité des résultats des jeunes qui empruntent cette voie,
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D’autre part, une réponse à la demande d’organisations patronales (CPME ou U2P[3]), qui déplorent la faiblesse des effectifs diplômés sur certains créneaux : métiers et fonctions, à des niveaux infra bac.
DANS LES FAITS, LE PARCOURS DES LYCÉENS PROFESSIONNELS EST TRÈS DIVERS.
On doit bien distinguer :
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Des lycéens abandonnant en cours de second cycle (décrochage scolaire, NEET),
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Des jeunes échouant au bac pro, plus nombreux qu’en série générale et technologique,
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Des jeunes qui sont embauchés après leur bac par une entreprise et
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D’autres jeunes qui poursuivent leurs études le plus souvent dans des BTS, voire poursuivent au-delà en Bachelors, voire Master.
L’insertion professionnelle à la sortie des études dépend évidemment principalement de chacun de ces parcours.
Certaines déclarations publiques trop générales sur les lycées professionnels ne correspondent pas à la réalité.
Trois éléments sont à prendre en compte.
1. UNE TENDANCE A L’ORIENTATION DES ÉLÈVES LES PLUS FAIBLES VERS LES LYCÉES PRO
Le problème de fond relève en grande partie du système d’orientation qui envoie généralement, vers les lycées professionnels les élèves les plus faibles, à la fin du collège (parcours antérieurs, capacité personnelle, motivations, conditions sociales, etc.).
Ceci n’est pas de la responsabilité de ces établissements proprement dits. Refuser de le prendre en compte est une erreur !
Les difficultés d’insertion professionnelles ne sont pas générales, mais principalement centrés sur une partie des lycéens en abandon, en échec ou dans des formations trop peu porteuses.
2. UNE ORIENTATION DES JEUNES VERS DES FORMATIONS PARFOIS PÉRIMÉES
La répartition professionnelle des formations proposées pose un second problème.
Pour caricaturer, on peut dire que les formations au secteur tertiaire ont pris sans doute trop d’importance sur les métiers des secteurs de la production : BTP, diverses industries encore en activité, etc.[4]
Améliorer l’adéquation suppose un rééquilibrage des formations, c’est-à-dire concrètement de la distribution des enseignants par discipline et des recrutements de nouveaux personnels enseignants.
Pour « calibrer les filières professionnelles sur les secteurs d’emploi en tension[5] », des formations pourraient être supprimées sans délai pour « accroître l’attractivité des établissements de l’Éducation nationale tout en les rapprochant du monde du travail ».
Par exemple, pour enseigner à davantage de jeunes, les métiers du Bâtiment, il faut disposer (embaucher) des effectifs en regard !
L’ENSEIGNEMENT AVEC STAGE OU UN RECOURS A UN CONTRAT D’APPRENTISSAGE NE POSE PAS VRAIMENT DE PROBLÈMES.
La forme de l’enseignement arrive en troisième lieu : qu’il s’agisse
Le développement de CFA interne aux lycées ou la signature d’accord de complémentarité entre un lycée et un CFA ne posent pas de problème si des offres de stages ou d’apprentissage existent (ce qui peut évoluer rapidement).
Enfin, le maintien d’un enseignement général de niveau correct fait consensus.
[1] Depuis la création du « bac pro » en 1985, plusieurs réformes se sont succédées. La dernière date de 2018/2019.
[2] Carole Grandjean la ministre déléguée, a symboliquement été placée sous la double tutelle du ministre du Travail et de celui de l’éducation nationale.
[3] « Il est nécessaire que les lycées professionnels changent afin de mieux prendre en compte les attentes des employeurs, C’est indispensable, surtout dans une période où les tensions de recrutement s’accentuent et touchent quasiment l’ensemble de nos adhérents, des commerces de bouche à l’hôtellerie-restauration en passant par le bâtiment. » U2P.
[4] « Nous allons investir dans les certifications qui mènent vers des métiers où les offres d’emploi sont nombreuses, notamment le soin, le grand âge et les champs de la transition écologique et du numérique. »
[5] La mise à jour des diplômes serait poursuivie !
[6] Le nombre de semaines de stage en entreprise pourrait être augmenté et le jeune pourrait recevoir une indemnité de 200 euros par mois pour un mineur et de 500 euros pour un majeur, selon certains échos.
[7] « On peut par exemple concevoir qu’un élève commence son parcours en lycée et le poursuive, au bout d’un certain temps, dans un centre de formation d’apprentis. »
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