LE NOMBRE DES DÉFAILLANCES D’ENTREPRISES AUGMENTE.
Les défaillances d’entreprises en France ont augmenté, après une période de freinage de deux ans, liée aux mesures exceptionnelles du gouvernement (chômage partiel, gel des cotisations, PGE, etc.).
42 500 ouvertures de procédures judiciaires ont eu lieu en 2022, soit une augmentation de près de +50% par rapport à 2021[1].
Ce niveau demeure inférieur à celui de 2019, mais la remontée vers le niveau antérieur s’accélère.
Les aides publiques ont retardé des défaillances d’entreprises.
« Le rythme est plus soutenu qu’envisagé, faisant craindre un retour aux valeurs d’avant-crise plus tôt que prévu » – Le Directeur des études du groupe Altares.
Plus de 3 200 procédures auraient été ouvertes en 2022.
L’accélération des faillites serait forte (+78%) dans les rangs des PME de moins de 100 salariés.
Plus de 140 000 emplois seraient menacés par une liquidation ou une procédure judiciaire, soit une augmentation de 50 000 emplois supplémentaires sur un an.
Les causes des ruptures diffèrent selon les entreprises allant de dépenses d’énergie trop lourdes aux difficultés d’approvisionnement, à l’explosion des coûts des matériaux jusqu’au difficultés de recrutement de personnels[2].
En 2023, vont se cumuler les remboursements des prêts garantis par l’Etat (PGE), la hausse des coûts et le ralentissement de l’activité (avec la chute de la croissance).
Les entreprises concernées sont à la fois des grands groupes[3] des start-up[4] et des entreprises récentes, qui suppriment des emplois[5].
PLUSIEURS IMPORTANTS PLANS SOCIAUX SONT EN COURS.
Les entreprises concernées interviennent sur des dossiers de natures diverses.
Leur point commun est de ne pas avoir trouver de repreneurs parmi les entreprises agissant dans leur secteur.
-
La liquidation judiciaire de la société de livraison à domicile de produits alimentaires Place du Marché (ex-Toupargel) et ses sociétés a été prononcée, elle concerne 1 900 emplois[6].
-
Elle succède à la liquidation de l’enseigne textile Camaïeu en septembre (2 100 salariés).
-
Scopelec, coopérative spécialisée dans les technologies de communication (réseau fibre), supprime pour sa part 1 200 emplois supprimés (sur 2 300).
Le sort des 2 160 salariés de Go Sport est actuellement en suspens.
L’UNEDIC CONFIRME UNE HAUSSE DES DÉFAILLANCES ET SAUVEGARDES D’ENTREPRISES
L’Unédic indique que les défaillances et sauvegardes d’entreprises ont connu une hausse historique au cours du 3ème trimestre 2022 de +69%.
Mais elles restent à un niveau bien inférieur à avant la crise de la Covid.
L’Unédic a publié son point trimestriel de situation sur le Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP)[7].
« Les défaillances et sauvegardes d’entreprises connaissent une forte hausse, les adhésions au CSP semblent augmenter également (4 300 par mois contre 4 000 précédemment). [8] »
Le nombre d’adhésions au CSP au troisième trimestre 2022 reste bas.
On comptait 38 000 bénéficiaires indemnisés fin septembre 2022 contre 70 000 au pic fin 2020[9].
Mais une tendance à la hausse est observée, avec plus de 13 000 adhésions au CSP sur le 3ème trimestre 2022.
« Les entrées en CSP représentant près de 6 inscriptions à Pôle emploi sur 10 pour motif de licenciement économique. »
[1] Selon le groupe Altares publiés le 17 janvier, 42 500 procédures auraient été ouvertes en 2022, ce qui représente une hausse de 49,9% par rapport à 2021.
[2] Restauration, boulangerie, maçonnerie, salons de coiffure, cafés, etc.
[3] BNP Paribas, Nokia ou Novartis ont annoncé des réductions d’effectifs ou des fermetures de sites.
[4] MagicStay, Gangz, Sportrizer, etc.
[5] Par exemple, Back Market, La Ruche, etc.
Les jeunes entreprises de moins de trois ans apparaissent particulièrement vulnérables : les défaillances ont quasiment doublé (+ 94%) dans cette catégorie.
[6] Aucun repreneur n’a déposé d’offre de reprise de la société de livraison à domicile de produits alimentaires.
Le tribunal a placé en liquidation judiciaire Place du Marché (1 600 salariés) et ses deux sociétés sœurs, Eismann et Touparlog (300 salariés au total).
[7] Le Contrat de sécurisation professionnelle (CSP) est proposé à tous les licenciés économiques des entreprises de moins de 1 000 salariés, ou en liquidation / redressement judiciaire.
[8] Unédic – Indicateurs de suivi du contrat de sécurisation professionnelle (CSP) – décembre 2022
[9] Le nombre de bénéficiaires indemnisés en CSP baisse donc moins nettement (38 000 bénéficiaires indemnisés fin septembre 2022 contre 70 000 au pic fin 2020) et de plus en plus de bénéficiaires ne sont plus inscrits à Pôle emploi, 6, 12 ou 24 mois après leur entrée en CSP.
Pas de commentaire sur “Davantage d’emplois se trouvent menacés par des défaillances d’entreprises”