LA HAUSSE DU CHÔMAGE SE CONFIRME
La hausse du chômage, annoncée par l’Insee pour le 3ème trimestre 2023 avec un taux de chômage remontant à 7,4%, est confirmée par la croissance du nombre des inscrits à Pôle emploi au mois d’octobre 2023.
Pour la France entière, le nombre des inscrits à Pôle emploi a augmenté en octobre 2023, de +0,29% sur un mois. [1]
Pôle emploi compte 6,14 millions d’inscrits, dont :
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3,4 millions de sans-emploi (catégorie A et D).
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2,35 millions de personnes en contrats courts ou en temps partiel (catégorie B et C).
LE GOUVERNEMENT CHERCHERAIT DES SOLUTIONS SUPPLÉMENTAIRES POUR RÉDUIRE LES INDEMNISATIONS CHÔMAGE.
1. L’accord conclu par les partenaires sociaux le 10 novembre sur l’assurance chômage n’a pas été agréé par le ministère du Travail.
Le ministre de l’Économie vient de critiquer l’accord et, en particulier, l’équilibre financier entre la baisse des cotisations patronales et la réduction de certaines dépenses.
2. Le ministre de l’Économie demande une suppression de l’allongement de la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi de plus de 55 ans, pour ne garder qu’une durée unique maximale de 18 mois d’indemnisation.
Si le gouvernement veut imposer une telle mesure, elle pèsera mécaniquement sur la négociation qui vient d’être engagée sur l’emploi des seniors.
C’est l’enjeu qui s’ouvre après le rejet de l’accord.
Les cadres, déjà touché par la dégressivité, seraient les premiers concernés.
3. Remise en cause de l’accès à une indemnité chômage, suite à une rupture conventionnelle.
Cette proposition, qui a été évoquée, ne semble pas bien sérieux, car cette formule d’accord entre employeurs et salariés est sans conteste positive.
Elle a réduit le nombre des licenciements de manière drastique et le nombre de procédures « sans fin » devant les prud’hommes.
Et de toute manière le nombre des entrées à Pôle emploi, suite à une rupture conventionnelle, est limité avec 7,4% de l’ensemble des entrées …
Sur un an, les entrées, suite à une rupture conventionnelle, ont été de 472 700, soit 7,4% de l’ensemble des inscriptions[2].
C’est-à-dire bien inférieure au nombre des :
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Fins de contrat (CDD ou intérim) : 22,6%,
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Licenciements : 7,6% (économique ou non),
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Démissions : 4,6%.
Les autres inscriptions proviennent d’entrées dans le marché du travail (principalement pour des jeunes), des retours de périodes d’inactivité, de réinscriptions rapides (suite à un défaut administratif), etc.
L’APPROCHE DU GOUVERNEMENT NIE LA RÉALITÉ ÉCONOMIQUE.
Il semble que le gouvernement pense que l’emploi va être encouragé par la réduction des indemnisations chômage (en nombre et en montant), sans comprendre que la clé principale réside dans la baisse du nombre des emplois proposés.
Celle-ci est directement liée à l’absence de croissance de l’activité.
Sans entrer ici dans le détail (crise du bâtiment, recul de l’hébergement restauration, repli de certains secteurs du commerce, etc.), l’approche du gouvernement apparait dépassée, car elle nie l’évolution de la situation économique, connue de tous et annoncée clairement par toutes les prévisions (Banque de France, OFCE, etc.).
[1] Dares – Les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi – 27 novembre 2023
[2] D’après les chiffres d’octobre 2023, sont entrées à Pôle emploi sur un an 6,36 millions de personnes.
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