Parmi les personnes en emploi en 2022 (salariés ou indépendants), 46% étaient des cadres ou des professions intermédiaires, 45% des employées ou des ouvriers et 8% des agriculteurs exploitants artisans, des commerçants et des chefs d’entreprise.
LA RÉPARTITION DES PERSONNES EN EMPLOI, SELON LE GROUPE SOCIOPROFESSIONNEL, A BEAUCOUP ÉVOLUÉ.
En 2022, parmi les personnes en emploi vivant en France (hors Mayotte)[1] :
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26% sont des employées,
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25% relèvent des professions intermédiaires,
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22% sont des cadres ou professions intellectuelles supérieures (dont professions libérales)
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19% sont des ouvriers,
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Moins de 7% sont les artisans, commerçants et chefs d’entreprise
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Moins de 2 sont agriculteurs exploitants[2].
Sur 40 ans de 1982 à 2022, les évolutions de la part des catégories ont été fortes.
Deux catégories ont fortement progressé :
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Les cadres passant de 8,0% en 1982 à 21,7% en 2022 (+13,7 points). C’est la plus forte croissance constatée.
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Les professions intermédiaires de 18,6% à 24,8% (+5,8 points).
Deux catégories apparaissent stables :
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Les employés: de 26,4% à 26% (+0,4 point).
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Les artisans, commerçants et chefs d’entreprise: de 7,7% à 6,6% (-0,9 points)[3].
Deux catégories ont fortement baissé :
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Agriculteurs: de 7,5% à 1,6% (-5,9 points),
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Ouvriers : de 29,9% à 18,9% (-11 points). Ce chiffres traduisent la désindustrialisation. La cette baisse concerne majoritairement les ouvriers peu qualifiés (causée par l’automatisation).
La même évolution s’est poursuivie entre 2012 et 2022, avec une progression de la proportion de cadres (+3,4 points) et des professions intermédiaires (+1,1% point) et la baisse de la part des ouvriers (-1,7 point), des employés (-3 points) et des agriculteurs (-0,7 point).
Cette tendance de hausse des qualifications devrait se poursuivre, la question de la disponibilité de personnels pour des postes peu ou moins qualifiés pourrait davantage se poser même si leur nombre diminue.
LA RÉPARTITION VARIE SELON LES ÂGES
Les plus jeunes et les plus de 50 ans sont moins qualifiés.
« Les jeunes de 15 à 24 ans en emploi sont en moyenne moins diplômés que les autres jeunes de leur génération. Ils sont ainsi plus nombreux parmi les professions peu qualifiées : ils représentent 17% des employés peu qualifiés et 21% des ouvriers peu qualifiés, contre 10% de l’ensemble de la population en emploi. »
« Les personnes de 50 ans ou plus sont quant à elles surreprésentées parmi les agriculteurs (55%) et, dans une moindre mesure, parmi les artisans, commerçants et chefs d’entreprise (41%) ».
CES ÉVOLUTIONS IMPACTENT LA NATURE DES RECRUTEMENTS
L’évolution des catégories de postes est le fruit de d’une part de l’évolution des recrutements et, d’autre part, de l’importance des promotions internes vers les professions intermédiaires ou cadre.
La nature des offres d’embauche est influencée par l’élévation de niveau des profils postes recherchés par les entreprises en fonction de plusieurs facteurs, comme les départs en retraite dans des catégories moins représentées, la mobilité et les créations de nouveaux postes.
LA QUESTION DU RAPPORT AVEC L’ÉVOLUTION DE LA FORMATION INITIALE SE POSE.
Cette nouvelle répartition des catégories d’emploi est à mettre en regard de l’évolution de la formation initiale.
La proportion des 80% de jeunes d’une génération validant un bac en 2023 n’apparait en rapport avec le paysage des emplois à pourvoir.
La réduction du flux des formations professionnelles à un niveau infra-bac explique que malgré la réduction importante de la proportion des postes ouvriers, plusieurs de ces métiers ouvriers soient considérés aujourd’hui comme « en tension » par l’étude BMO 2024.
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RAPPEL CONCERNANT LES « PROFESSIONS INTERMÉDIAIRES »
La plupart des personnels de ce groupe occupent une position intermédiaire entre les cadres et les agents d’exécution, employés ou ouvriers[4].
Ce groupe est donc constitué de professions assez différentes (disparates) quant à leur rôle professionnel et responsabilité, comme à leur positionnement tant dans les branches du privé que dans les fonctions publiques.
Ce groupe socioprofessionnel comporte sept catégories socioprofessionnelles :
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Professions de l’enseignement primaire et professionnel, de la formation continue et du sport ;
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Professions intermédiaires de la santé et du travail social ;
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Ministres du culte et religieux consacrés / religieuses consacrées ;
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Professions intermédiaires de la fonction publique (administration, sécurité) ;
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Professions intermédiaires administratives et commerciales des entreprises ;
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Techniciens / Techniciennes ;
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Agents / Agentes de maîtrise (hors maîtrise administrative).
Dernière mise à jour le : 01/01/2021
[1] Insee Focus – No 324 – 29/04/2024
[2] Groupe socioprofessionnel en 1982 et 2022
1982 | 2022 | |
Agriculteurs | 7,5% | 1,6% |
Artisans, commerçants et chefs d’entreprise | 7,7% | 6,8% |
Cadres | 8% | 21,7% |
Professions intermédiaires | 18,8% | 24,6% |
Employés | 26,4% | 26,0% |
Ouvriers | 29,9% | 18,9% |
Insee
[3] « Durant cette période, la part des artisans, commerçants et chefs d’entreprise a légèrement baissé de 1982 au début des années 2000 (‑1 point), pour se stabiliser autour de 6 % jusque dans les années 2010, puis se redresser légèrement pour atteindre 6,8% en 2022. Ces évolutions sont liées aux créations d’emploi dans les microentreprises depuis 2008. »
[4] L’appellation « Professions intermédiaires » est un héritage de la PCS 1982. Un nombre limité de professions classées dans ce groupe ont cependant été, depuis 1982, revalorisées dans le cadre de la reconnaissance des compétences.
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