LE TAUX DE CHÔMAGE DES JEUNES RESTE ÉLEVÉ EN FRANCE À PRÈS DE 22%

En France métropolitaine, le taux de chômage[1] des jeunes 15 à 24 ans, était de 21,8%, en novembre 2017, contre 16,2% dans l’ensemble des pays de l’Union européenne (UE28) [2].

En dépit d’une amélioration de 2 points sur un an, l’écart avec la moyenne de l’UE reste fort à hauteur de près de 6 points. La France n’a pas rattrapé son décalage, le nombre de jeunes au chômage à moins diminuer que dans d’autres pays.

Selon la méthode du BIT appliquée par l’Insee, le nombre de jeunes au chômage en novembre 2017 était de 626 000 (contre 655 000 en novembre 2016).

Ces chiffres ne prennent pas en compte le « halo du chômage »[3], également mesuré par l’Insee. Ils sont très différents de celui des effectifs inscrits à Pôle Emploi, mais ils présentent l’avantage de permettre une comparaison européenne à peu près fiable.

En France, l’écart entre le taux de chômage des jeunes sans emploi et celui de l’ensemble des chômeurs est important : près de 21,8% contre un peu plus de 9,2% à cette date. Cet écart ne se réduit pas.

LE CHÔMAGE DES JEUNES RESTE CONSÉQUENT CERTAINS PAYS DE L’UNION EUROPÉENNE

En novembre 2017, près de 3,7 millions de jeunes, de moins de 25 ans, étaient au chômage dans l’Union européenne[4] sur un total d’un peu plus de 18 millions de personnes.

Les jeunes chômeurs français représentent près de 17% des jeunes de moins de 25 ans au chômage dans les 28 pays de l’Union européenne.

« La France se situe dans la moyenne haute des États connaissant un taux de chômage élevé chez les jeunes » (EUROSTAT – mars 2017).

• Le taux de chômage des jeunes est seulement de 6,6% en Allemagne, de 5% en République tchèque et de 7,8% aux Pays-Bas.

• En Espagne, ce taux est de 37,9% et en Italie de 32,7%. Le taux de la Grèce était de 39,5% en septembre 2017.

Bref, la situation du chômage des jeunes, comme des adultes, est assez différente selon les pays d’Europe.

[1] « Le taux de chômage est le pourcentage de chômeurs dans la population active (actifs occupés + chômeurs). On peut calculer un taux de chômage par âge en mettant en rapport les chômeurs d’une classe d’âge avec les actifs de cette classe d’âge. » « Le taux de chômage diffère de la part du chômage qui, elle, mesure la proportion de chômeurs dans l’ensemble de la population. » (Insee – Définitions – Date de publication : 13/10/2016).

Le taux de chômage des jeunes indique le nombre de personnes âgées de 15 à 24 ans au chômage en pourcentage de la population active du même âge.

Par conséquent, le taux de chômage des jeunes ne doit pas être interprété comme la proportion de personnes sans emploi dans la population totale des jeunes.

[2] Eurostat – 4/2018 – 9 janvier 2018

L’UE28 comprend la Belgique, la Bulgarie, la République tchèque, le Danemark, l’Allemagne, l’Estonie, l’Irlande, la Grèce, l’Espagne, la France, la Croatie, l’Italie, Chypre, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Hongrie, Malte, les Pays-Bas, l’Autriche, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, la Slovénie, la Slovaquie, la Finlande, la Suède et le Royaume-Uni.

[3] Définition du « Halo du chômage » (selon le BIT)

« La définition et la mesure du chômage sont complexes et extrêmement sensibles aux critères retenus. En effet, les frontières entre emploi, chômage et inactivité ne sont pas toujours faciles à établir (exemple d’un étudiant qui travaille quelques heures par semaine…).

Le Bureau international du travail (BIT) a cependant fourni une définition stricte du chômage, mais qui ignore certaines interactions qu’il peut y avoir avec l’emploi (travail occasionnel, sous-emploi), ou avec l’inactivité : en effet, certaines personnes souhaitent travailler, mais sont « classées » comme inactives, soit parce qu’elles ne sont pas disponibles rapidement pour travailler (deux semaines), soit parce qu’elles ne recherchent pas activement un emploi.

Ces personnes forment ce qu’on appelle un « halo » autour du chômage. Ce « halo » est calculé par l’Insee à partir de l’enquête Emploi. » (Insee – Définitions – Date de publication : 13/10/2016).

[4] « En réaction aux taux de chômage alarmants dans certains pays, la Commission européenne a lancé en 2012 le train de mesures « Emploi des jeunes ». » (EUROSTAT – mars 2017).

Ces mesures pour apporter « une garantie d’emploi pour la jeunesse » ont connu des aléas dans leur financement en 2016. Certaines sont ciblées sur des territoires. La mesure « garantie jeune » en France est une traduction de la politique au niveau de l’UE.