Le chômage de masse poursuit sa progression régulière sans fléchissement depuis plusieurs années.
Pour éviter toute erreur d’interprétation, il faut bien veiller à considérer les chiffres du chômage réellement significatifs.
L’annonce des « chiffres du mois précédent » donne lieu à une communication politique et d’immédiateté d’une publication des données mais il n’est pas véritablement pertinent. En effet, les évolutions d’un mois sur l’autre font l’objet de distorsions (puis de corrections ultérieures) et de phénomènes saisonniers (recours à l’intérim, travaux agricoles ou activités touristiques donnant lieu aux radiations du mois d’aout par exemple).
VARIATION ANNUELLE DU NOMBRE D’INSCRITS A POLE EMPLOI
Les variations mensuelles portant sur quelques dizaines de milliers d’inscrits de plus ou de moins, mises en avant par la quasi-totalité des médias, ne sont donc pas réellement significatives.
D’une part, les variations portent sur des populations minimes de quelques milliers ou dizaines de milliers de demandeurs d’emploi, d’autre part, ils sont toujours provisoires.
Des chiffres plus significatifs concernant les demandeurs inscrits à Pôle Emploi sont les chiffres portant sur une année glissante.
Seuls ces chiffres gomment l’impact des irrégularités de l’année écoulée. Les chiffres de septembre 2014, France entière dont DOM, sont donnés dans le tableau suivant.
Catégories[1] | A fin septembre 2013[2] | A fin septembre 2014 | Variation un an en nombre | Variation un an en % |
A | 3 554 000 | 3 696 900 | 142 900 | 4,0% |
A, B et C | 5 147 800 | 5 431 500 | 283 700 | 5,5% |
D et E | 661 500 | 710 100 | 48 600 | 7,3% |
Total | 5 809 300 | 6 141 600 | 332 300 | 5,7% |
Tableau établi d’après les chiffres Pôle emploi, DARES. Calculs des CVS-CJO : DARES[3].
L’augmentation des personnes en catégorie D s’explique par le classement dans cette catégorie des personnes bénéficiant d’un Contrat de Sécurisation Professionnelle (CSP), suite à un licenciement économique collectif[4]. Ces demandeurs d’emploi sont considérés comme des « stagiaires de la formation professionnelle » pendant un an et ne sont pas comptabilisés en catégorie A, B ou C, même s’ils sont immédiatement disponibles (sauf leurs courtes périodes de formation). Le chiffre élevé de +7,3% s’explique donc par le nombre de défaillances d’entreprises dans l’année concernée et par le nombre des plans sociaux.
LES CHIFFRES CLÉS DU CHÔMAGE A FIN SEPTEMBRE 2014
Sur un an, pour la France entière, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégories A, B et C s’établit à 5 421 500 personnes.
Il a augmenté de +5,5%, soit 283 700 personnes.
Le nombre total des inscrits à Pôle Emploi, toutes catégories confondues, a lui augmenté de 5,7%, soit +332 300 demandeurs d’emploi supplémentaires. Il atteint le chiffre de 6 141 000 personnes, dépassant le seuil des 6 millions d’inscrits à Pôle Emploi.
Pôle Emploi dispose d’un effectif d’environ 54 000 salariés, soit un ratio d’un agent pour environ 100 demandeurs d’emploi en catégorie A, B et C (5 431 500). Le budget prévu par le Projet de Loi de Finances 2015 à Pôle Emploi est stabilisé.
[1] Catégories de demandeurs d’emploi
[2] Nombre d’inscrits à Pôle Emploi à fin septembre
[3] Sources : DARES Indicateurs – octobre 2014 – n°080
[4] « En septembre, le nombre d’inscrits en catégorie D augmente de 6,9 % et le nombre d’inscrits en catégorie E augmente de 0,2 %. »
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