La ministre du Travail et la secrétaire d’État chargée de l’Économie Sociale tentent de mobiliser des têtes de réseaux[1] pour les inviter à recourir au contrat aidé, Parcours Emploi Compétences[2].
LES PREMIERS RÉSULTATS DEPUIS 2020 RESTENT DÉCEVANTS.
La situation les y incite…
En 2020, le nombre des entrées en Parcours Emploi Compétences a chuté de près de 19%[3], à 78 000 entrées.
En 2021, sur janvier et février, la progression par rapport à l’année précédente est faible : moins de 6%[4].
Le nombre des entrées en PEC sur cette période reste inférieur de -29% par rapport aux deux premiers mois de 2019 !
UNE AUGMENTATION DU NOMBRE DE PEC EST ATTENDUE.
Pour 2021, l’objectif du ministère du Travail[5] est de parvenir à 150 000 entrées en PEC, dont 80 000 réservés aux jeunes de moins de 26 ans. Or, à fin février, on dénombre seulement 16 500 entrées en PEC.
Le ministère va diffuser un dépliant pour inciter les employeurs associatifs à mobiliser le dispositif : https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/flyerpec.pdf
Ces contrats aidés font l’objet d’une prescription par le service public de l’emploi (Pôle emploi, Mission Locale ou Cap emploi).
LES RAISONS DU FAIBLE RECOURS AU PEC SONT CONNUES
En 2017, la décision du gouvernement Philippe de ne plus avoir recours aux contrats aidés (en particulier à destination des jeunes) a débouché sur le dispositif PEC, dont l’ambition restait volontairement limitée à noyau de « cas sociaux ».
Le dispositif ne change pas : ni la prescription, ni les conditions du contrat (accompagnement, formation, tuteur, etc.)[6], ni sa courte durée (en moyenne à 9 mois). Ils sont contraignants : « Les parcours emploi compétences sont destinés aux publics les plus éloignés du marché du travail ».
Les ministres ne semblent pas avoir bien saisi les freins à cette formule limitée de contrats aidés. Ils mettent en cause, à tort, les employeurs :
« Je me bats depuis mon arrivée au ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, contre un fléau qui est celui du non recours. Par définition tournées vers les autres, sans action de notre part les associations employeuses de l’économie sociale et solidaire n’ont pas toujours le temps, l’expertise ou l’énergie pour s’enquérir des aides et des dispositifs de soutien qui leur sont pourtant destinées. » – La secrétaire d’État chargée de l’Économie Sociale, Solidaire et Responsable.
Un peu de réalisme serait le bienvenu ! Les PEC ne sont pas « un formidable outil pour développer l’emploi », comme il l’est affirmé.
Le cahier des charges du PEC explique le faible recours des employeurs associatifs à cette solution !
La solution repose, pour une grande part, sur un assouplissement des critères de la prescription par le service public de l’emploi.
[1] L’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes) et le Mouvement associatif.
[2] Communiqués de Elisabeth Borne – 01/04/21
« La mise en œuvre des parcours emploi compétences repose sur le triptyque emploi-formation-accompagnement : un emploi permettant de développer des compétences transférables, un accès facilité à la formation et un accompagnement tout au long du parcours tant par l’employeur que par le service public de l’emploi, avec pour objectif l’inclusion durable dans l’emploi des personnes les plus éloignées du marché du travail. »
[3] Entrées en Parcours Emploi Compétences (PEC)
2019 | 2020 | Evolution | En % |
96 139 | 78 027 | – 18 112 | -18,8% |
Source DARES – 29 mars 2021
[4] Entrées en Parcours Emploi Compétences (PEC) en 2021
Période | 2020 | 2021 | Evolution | En % |
30 décembre au 8 mars | 15 600 | 16 524 | +924 | +5,9% |
[5] Dans le cadre du Plan de relance et du plan « 1 jeune, 1 solution ».
[6] « Un employeur, du secteur non marchand, a la possibilité de percevoir une aide en contrepartie du PEC[6] qu’il met en place : Pour les résidents des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) et des zones de revitalisation rurale (ZRR) : 80% du Smic brut ; Pour les jeunes de moins de 26 ans : 65% du Smic brut (idem pour les travailleurs handicapés de moins de 31 ans). » Pas de cotisations sociales et pas d’indemnités de fin de contrats.
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