LA POLITIQUE EN FAVEUR DE L’INSERTION D’UNE PART DES JEUNES DE 18 A 25 ANS DEVRAIT ÉVOLUER.
Initialement prévue comme une « garantie jeunes universelle », rien ne semble encore décidé précisément, mais des informations émergent peu à peu.
Lire le précédent point et les questions posées : https://toutpourlemploi.fr/2021/02/garantie-jeunes-universelle-en-reflexion/
Un quotidien national titre sur « un plan de 2 milliards pour un million de jeunes »[1]. Les deux milliards se répartiraient en 1,7 milliards pour les allocations versées et 300 millions pour renforcer les opérateurs (15% de l’ensemble).
Pour résumer, une mesure nouvelle devrait être inscrite au projet de loi de finances 2022, pour démarrer une action « jeunes », dans une période électorale majeure.
L’un des buts de cette initiative est d’apporter une réponse politique à la revendication de l’attribution du RSA aux jeunes de 18 à 24 ans, défendue par diverses organisations syndicales, associations et partis politiques (depuis de nombreuses années).
Tout cela ressemble aujourd’hui à une simple extension du PACEA et de son volet Garantie jeunes, rebaptisés autrement pour la communication, avec un habillage légèrement modifié.
IL RESTE ENCORE DIFFICILE DE JUGER LA PART SUPPLÉMENTAIRE QUI SERAIT APPORTÉE.
Est juste envisagé une augmentation du nombre de jeunes actifs ni en emploi, ni en étude, ni en formation, qui pourrait bénéficier d’un accompagnement et d’une prime ponctuelle.
L’allocation pourrait monter « jusqu’à 500 € », mais on ignore les conditions, les montants, la durée d’attribution…
Le montant évoqué correspond à un peu plus de 3 mois d’allocation pour un million de jeunes sur un an.
Rien de bien neuf. Le jeune signera un contrat, comme c’est déjà le cas. Le conseiller disposera de solutions allant de la recherche active d’emploi (éventuellement emploi aidé), au contrat d’apprentissage, en passant par la formation professionnelle ou même un retour en formation initiale, etc.
LE PROJET EN GESTATION N’A RIEN D’UNIVERSEL
La cible resterait limitée aux jeunes NEET (700 000 jeunes)[2] et à des jeunes en situation précaire sur le marché de l’emploi (300 000)[3].
« Ce qui fait à peu près 12% des jeunes de 18 à 25 ans […] C’est bien le sens du travail qui est en cours, au-delà de tous les dispositifs qui sont en place » selon la ministre du Travail.
Ce qui signifie que le projet en gestation n’a rien d’universel.
Par exemple, il ne s’appliquera pas à un jeune diplômé de 20 ans, titulaire d’un BTS tourisme ou à un décrocheur universitaire en licence généraliste de 23 ans.
LES OPÉRATEURS DU DISPOSITIF SEMBLENT DEVOIR ÊTRE CONCURREMMENT LES MISSIONS LOCALES ET POLE EMPLOI.
Ce choix semble discutable. Mais il s’explique. Pôle emploi se refuse à laisser la main aux Missions locales alors que, paradoxalement, Pôle emploi entretient le refus historique d’inciter les jeunes, à la fin de leurs études réussies ou non, de s’inscrire automatiquement à Pôle emploi.
Pour accompagner 300 000 « jeunes précaires » sur cette prestation en 2022, Pôle emploi réclamerait 1 500 nouveaux postes en CDI, soit 200 jeunes par conseiller.
En 2021, les objectifs sont déjà les suivants :
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Les Missions locales visent 420 000 entrées en Parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (PACEA) , dont 200 000 Garantie jeunes ;
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Pôle emploi cible 240 000 « Accompagnement intensif des jeunes (AIJ) » dont 140 000 en individuel ;
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L’APEC doit réaliser 50 000 « Objectif 1er emploi ».
Les durées varient et les prestations aussi, de même que les allocations…
AVANCEMENT DES MESURES JEUNES A FIN AVRIL 2021
A fin avril, les Missions locales progressent bien avec 144 500 entrées en PACEA (+42% par rapport à 2019). La croissance du nombre d’entrée en Garantie jeunes est de +26% par rapport à 2019, soit +49 000 entrées à fin avril.
Les entrées en Parcours emploi compétences (PEC) restent décevant avec 29 000 entrées, soit -24% par rapport à 2019. La montée en charge ne va pas de soi !
[1] Les Echos – 2 juin 2021.
[2] Pour les Missions locales.
[3] Pour Pôle emploi.
Pas de commentaire sur “La politique en faveur de l’insertion professionnelle des jeunes pourrait évoluer en 2022.”