La nécessité d’une réforme des retraites s’impose. Le projet initial du quinquennat Macron a été abandonné. Les dés viennent d’être jetés, à nouveau, pour décider des délais et pour retenir une solution sans attendre.
LE GOUVERNEMENT ENVISAGE DE RELEVER L’AGE LÉGAL DE DÉPART EN RETRAITE, SANS ATTENDRE LA FIN DU QUINQUENNAT.
C’est une solution bien différente de celle du projet initial de réforme des retraites du quinquennat[1], qui semble acquise.
Un débat interne au gouvernement demeure ; il concerne la date d’entrée en vigueur de cette mesure : avant ou après la présidentielle[2].
Le relèvement de l’âge légal de départ en retraite apparait « la seule mesure possible compte tenu du déficit présent et prévisible des régimes de retraite[3] », d’après des experts.
Le projet de réforme des retraites initial apparait bien suspendu.
En 2010, le chef de l’État avait alors décidé de passer progressivement[4] la limite de 60 à 62 ans[5]. Cette mesure a été prise à cause de la crise économique de 2008, qui avait accentué le déficit du régime déjà existant.
Par exemple, l’âge légal de départ pourrait passer à 64 ans ou bien la durée de cotisation nécessaire allongée à 44 ans.
MAIS, CE SUJET SE HEURTE AUX PERSPECTIVES IMMÉDIATES EN TERMES D’EMPLOIS.
Le gouvernement se trouve plongé dans des dossiers d’actualité, suite à la période Covid, de mars 2020 à juin 2021.
La mobilisation de moyens d’une relance économique est présentée au premier plan, mais on doit reconnaitre que la situation, du premier semestre 2020, aura été consacrée principalement à des mesures sociales.
La reprise d’activités, suite sortie du chômage partiel de masse, laisse imaginer que la tension sociale devrait se produire de manière mécanique, même si celle-ci est amorti par une application progressive et par des mesures prises progressivement.
La suppression d’une part des emplois stables devrait se centrer en majorité sur :
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Certaines entreprises de tous les secteurs (en difficulté depuis 2020, mais protégées artificiellement depuis cette date) et
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Certains secteurs, dont la réduction d’activité (directe ou indirecte) semble devoir rester durable. Chaque cas diffère.
La période passée a permis à de nombreuses entreprises (mais pas toutes) de profiter :
1. Des fins de contrats à durée déterminée, non renouvelés,
2. Des départs volontaires pour de multiples motifs : opportunités, craintes, etc. et
3. Des départs en retraite.
Cela a conduit à diminuer leurs effectifs sans dommage pour l’entreprise.
Mais l’ampleur de ces évolutions reste encore difficilement mesurable.
De plus, la situation va être très différente selon les secteurs et les entreprises…
Sans aucun doute dans les prochains mois, la priorité politique du Président candidat sera, de contenir l’agitation sociale, issue des suppressions de postes, avant la campagne présidentielle de 2022, pour des raisons électorales.
La question de la réforme des retraites pourrait rester geler, jusqu’à la présidentielle. Dans ce cas, elle en redeviendra l’un des enjeux.
[1] Raymond Soubie considère que cette réforme est « tellement nécessaire qu’il ne faut pas la gâcher en la lançant prématurément ». Le Monde.
« Reculer l’âge de départ à la retraite est plus une réforme de début de quinquennat que de fin. »
[2] « La question à se poser, c’est : quand faire cette réforme ? Selon moi, c’est plus une réforme de début de quinquennat que de fin. Elle est tellement nécessaire qu’il ne faut pas la gâcher en la lançant prématurément. » – Raymond Soubie, président du groupe Arfilia et de la société de conseil Alixio. « C’est plus une réforme de début de quinquennat que de fin ».
[3] « Une réforme paramétrique et budgétaire est très différente de la réforme systémique voulue à l’origine par le gouvernement et présentée comme idyllique, où chacun allait y trouver à la fois plus de justice et son compte. Et souvenez-vous des débats sans fin qu’il y a eu autour de l’âge pivot il y a deux ans, qui était une forme considérablement amoindrie d’un recul de l’âge légal. » Raymond Soubie, ancien conseiller social de Nicolas Sakozy.
[4] La mesure a commencé à s’appliquer en 2011 ; puis progressivement jusqu’en 2017.
[5] Cette décision a sans doute participé à la défaite de Nicolas Sarkozy en 2012, dans une certaine mesure, difficile à apprécier.
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