Le ministre, chargé des comptes publics, vient de faire des annonces partielles sur le budget 2023, dans Les Échos.
La publication de ces chiffres intervient avant toutes négociations, dont celles prévues avec les partenaires sociaux à la rentrée, et avant la constitution du mythique « Conseil national de la refondation (CNR).
Autant dire que les consultations à venir paraissent par avance méprisées et du ressort de la simple communication politique.
LE BUDGET DU MINISTÈRE DU TRAVAIL AUGMENTERAIT DE 6,7MILLIARDS D’EUROS
« Le budget de l’emploi progressera en particulier de 6,7 milliards, afin notamment de financer la montée en puissance de l’apprentissage, avec un objectif de 1 million d’apprentis d’ici à la fin du quinquennat », selon Gabriel Attal.
Sans connaitre encore le détail, il est permis de penser que ce budget viserait le rééquilibrage des comptes de France Compétences (Apprentissage, CPF et Pic) afin de rattraper la dérive budgétaire massive, observée en 2010, 2011 et 2012.
Il s’agirait d’un rétablissement de situation, suite à une absence de prévision budgétaire sérieuse de plusieurs années.
D’AUTRES MINISTÈRES DEVRAIENT BÉNÉFICIER D’UNE AUGMENTATION DE CRÉDITS :
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Ministère de l’Éducation nationale (+3,6 milliards d’euros [1]) et ministère des Solidarités (+ 2,2).
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Ministères régaliens (Défense, Intérieur, Justice[2] et Affaires étrangères) : plus de 6 milliards d’euros[3].
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Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et celui de l’Agriculture : + 3,3 milliards d’euros supplémentaires.
Mais comme le ministre annonce que « les dépenses publiques au sens large diminueront de 0,3% en volume l’an prochain[4] » pour atteindre un déficit de 5% du PIB
LES POSTES D’ÉCONOMIE RESTENT INCONNUS.
On attend encore de savoir sur quels ministères vont être réalisée les économies correspondantes aux 22 milliards d’augmentation de budget.
Tout cela fera l’objet de débats parlementaires autour du Projet de loi de finances 2023 (PLF 2023).
Le résultat final pourrait s’éloigner du projet initial, tel qu’il a été présenté en grande masse par le ministre, pour permettre l’adoption au terme des débats du PLFR 2023.
[1] Le ministère de l’Éducation nationale « bénéficiera d’une hausse historique (+3,6 milliards) de ses crédits. L’engagement du président de la République de la poursuite de la hausse des salaires sera tenu et aucun enseignant n’entrera dans la carrière à moins de 2 000 euros net » selon l’intention du ministre.
[2] Le budget du ministère de la Justice augmentera de 8% « afin de poursuivre le recrutement de nouveaux magistrats et de respecter les plans de construction de nouvelles places de prison ».
[3] Il s’agit là de l’application de la loi pluriannuelle de programmation de la Défense, sans augmentation supplémentaire.
« Une hausse très importante que nous assumons afin de tenir notamment l’engagement d’un relèvement de 3 milliards des crédits des armées en 2023, mais aussi les objectifs du Beauvau de la sécurité, qui prévoit le doublement de la présence des forces de l’ordre sur le terrain d’ici à 2030 » .
[4] « Le document (…) prévoit que les crédits du budget de l’État s’élèveront à 339 milliards d’euros en 2023, soit une quasi-stabilité en valeur par rapport au niveau post-loi de finances rectificative, et une diminution de 2,5% en volume. Cela permettra de tenir l’objectif d’un déficit à 5% de PIB [produit intérieur brut] l’année prochaine tout en finançant nos priorités. »
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