L’objectif du ministère du Travail est d’atteindre 240 000 emplois en IAE d’ici 2022. En mars 2021, 134 000 salariés travaillaient au sein d’une structure d’IAE. La progression des effectifs de salariés, entre mars 2019 et mars 2021, a été de +8%, soit environ + 11 000 postes. Des initiatives sont déployées dans le cadre du plan de relance. Un nouveau service numérique d’intermédiation est à la disposition des acheteurs publics et privés pour connaitre l’offres des structures d’IAE. La récente loi « Climat et Résilience » prévoit, dans le cadre des marchés publics, une clause liée au domaine social et à l’emploi, en plus de la clause écologique.

L’exemple de l’activité de reforestation met en évidence une opération environnementale tout à fait bienvenue. Elle génère des créations d’emploi, dans les structures de l’IAE. Mais elle fait également apparaitre clairement la limite des effectifs concernés, sans compter que leur financement est fondé sur le budget, non pérenne, du Plan de relance. L’objectif est de planter 50 millions d’arbres pour reboiser la France. 35 opérateurs ont été sélectionnés par le ministère de l’Agriculture. Ces chantiers vont débuter à l’automne 2021…

Des projets d’usine de fabrication de batteries électriques pour automobiles sont actuellement présentés. Trois usines pourraient être construites en France à Douai, Douvrin et près de Grenoble. Ces usines pourraient employer 5 à 6 000 salariés d’ici 2030. Ces prévisions d’embauches sur ces projets sont à considérer avec prudence, car ils dépendent du rythme de la montée en charge des projets.

Compte tenu de l’augmentation du nombre des retraités, le nombre des personnes en emploi réglant des cotisations sociales doit augmenter pour atteindre un équilibre et une assurance dans la durée. Pour avoir davantage de travailleurs, il faut adopter une démarche globale en mettant en emploi des chômeurs de tous les âges, de toutes les qualifications, de tous les territoires, etc. Pour y parvenir, il faudrait mener une autre politique de l’emploi et du développement économique. Dans ce contexte, l’augmentation de l’âge de la retraite de 62 à 64 ans est une solution technocratique, limitée et parcellaire.

Suite aux dernières élections, avant la fin de son mandat, le président de la République semble déterminé à poursuivre et engager des réformes dans les mois qui viennent. Certaines d’entre-elles concernent l’activité économique, la politique de l’emploi (assurance chômage, garantie jeunes, développement de l’insertion par l’activité économique, etc.) et le régime des retraites. Les résultats des actions en cours vont également venir marquer le terrain au début 2022. Les conséquences de la sortie progressive du chômage partiel restent une incertitude quant à la proportion des suppressions d’emploi.

La filière automobile en France se trouve désormais en difficulté pour diverses des causes : crise sanitaires, politique publique, évolution progressive des techniques, etc. Des efforts pour faire évoluer le secteur se poursuivent à un rythme discutable. Le transfert de la production automobile de la France vers divers pays européens ou autres se poursuit toujours. Bilan, les mesures d’accompagnement vers la sortie des salariés des entreprises de la filière se mettent en place. Pôle emploi devra organiser les mesures dans le cadre du contrat de sécurisation professionnelle (CSP).

La politique en faveur de l’insertion professionnelle, d’une part des jeunes de 18 à 25 ans, devrait évoluer en 2022, avec un apport de nouveaux financements. Le chiffre de 2 milliards évoqué reste à confirmer au niveau du projet de loi de finances. Il reste donc encore difficile de juger la part supplémentaire qui serait apportée, mais le projet en gestation n’aurait rien d’« universel ». Il viserait les jeunes actifs ni en emploi, ni en étude, ni en formation (NEET) et des jeunes en situation précaires. Les opérateurs du dispositif semblent devoir être concurremment les Missions locales et Pole emploi.

Diverses catégories de salariés et d’indépendants ont effectivement été plus exposés aux risques sanitaires que d’autres par leurs métiers, durant le confinement de mars à mai 2020. 1. Une première ligne a été occupée par « les soignants »), et par des services de l’Etat (police, pompiers, etc.). 2. Ensuite, sont intervenus des « travailleurs de la deuxième ligne », c’est-à-dire de personnes continuant à exercer leur métier pendant le confinement. Une liste vient d’être précisée. 3. Une troisième ligne a été celle des travailleurs à domicile, à temps complet ou partiel. L’identification et le dénombrement des salaries de la « deuxième ligne » retenus apparaissent discutables.

Il faudra sans doute attendre 2023 pour retrouver le taux de chômage à son niveau de 2019. Le soutien aux entreprises va disparaitre. La fragilité de certaines entreprises à la sortie de la crise se confirme. Elle présente des risques sociaux. Le plan de relance de l’union européenne porte sur 5 ans. Le plan de relance français annoncé sur 2020-2022 pourrait ne pas mobiliser les 100 milliards d’euros annoncé. L’économie devrait effectivement repartir rapidement, mais à partir d’un niveau relativement bas. Enfin, des changements structurels sont à prévoir touchant durablement : le tourisme, l’hôtellerie, les matériels de transport, etc.

La traditionnelle enquête annuelle de Pôle emploi sur les Besoins en Main-d’œuvre (BMO) des entreprises (réalisée fin 2020) laissait apparaitre des intentions d’embauche en très légère hausse de +1,1% en 2021, par rapport à 2019. Ceci représente 2,7 millions intentions d’embauche en 2021, soit +30 000 par rapport à 2019. La proportion des intentions varie peu entre 2019 et 2020 par secteur. Elle évolue davantage par métiers, mais les mouvements restent limités. Le retour à un flux d’embauches du même ordre que celui de 2019 ne suffit pas à rattraper les emplois détruits en 2020.