L’ASSOCIATION CENTRE INFFO MÈNE DES ACTIONS D’INFORMATION SUR LA FORMATION PROFESSIONNELLE, DEPUIS PLUS DE 40 ANS.
Le Centre pour le développement de l’information sur la formation permanente a été créé en 1976.
« Centre Inffo est chargé de développer l’information sur la formation permanente. Il constitue l’échelon national de l’information et de la documentation dans le domaine de l’orientation et de la formation professionnelles. »
Centre Inffo propose aux professionnels de ces secteurs « une expertise juridique, une offre de formation et une information sur mesure et spécialisée ». « Il réalise des missions d’ingénierie, de conseil et d’accompagnement et assure un rôle d’animation du débat public »[1].
Centre Inffo est une association ancienne, actuellement sous tutelle du Ministère du Travail. Elle dispose d’une mission de service public dans les domaines de l’orientation et de la formation permanente[2]. Elle emploie de l’ordre de 80 salariés. L’administration de l’association réunit les partenaires sociaux, les pouvoirs publics et des PQ[3]. Son action s’est inscrite dans le cadre d’un 5e contrat d’objectifs et de moyens 2016-2019.
CENTRE INFFO DEVRAIT DISPARAITRE EN 2021 DANS LE CADRE DE LA POLITIQUE DE « TRANSFORMATION PUBLIQUE ».
Lors du 4e Comité interministériel de la transformation publique[4], le Gouvernement s’est engagé à ce que chaque ministère procède à un passage en revue systématique des entités de moins de 100 ETP afin de proposer la suppression ou le regroupement des entités n’ayant pas la taille critique[5]. 80 structures doivent être supprimées, fusionnées ou absorbées par d’autres.
En ce qui concerne le ministère du Travail, cette décision concerne Centre Inffo, qui doit être fusionné avant 2022, c’est-à-dire en 2021.
LES CONDITIONS DE REPRISE DES ACTIVITÉS DE L’ASSOCIATION NE SONT PAS ENCORE CONNUES.
Le point de chute semble devoir être « France Compétences », établissement qui, par ailleurs, ne compte pas 100 salariés ! L’absorption de Centre Inffo permettrait à France compétences d’atteindre le seuil de 100 ETP fixé par le Comité interministériel.
Mais compte tenu de la nature marchande de certaines activités de Centre Inffo (ingénierie et conseil, formation, etc.), l’ensemble des activités ne parait pas absorbable.
Les activités, qui sont menées dans le champ concurrentiel, qui est très riche, ne pourront pas être absorbées par France Compétences. La séparation en deux pôles des activités, selon leur nature apparait la solution la plus probable.
Reste à espérer qu’il n’y aura pas trop de départs de personnels ni la disparition d’activités utiles aux acteurs de la formation professionnelle par l’association. Car l’expérience a prouvé que c’était fréquemment le cas dans ce genre d’absorption.
Les modalités précises de cette disparition (organisation plan social, mis en retraite de personnels, etc.) devraient être connues dans les prochains mois.
LE MAINTIEN DE LA SÉPARATION ENTRE LA GOUVERNANCE (FRANCE COMPÉTENCES) ET LA COMMUNICATION (CENTRE INFFO) SERAIT SANS DOUTE UNE MEILLEURE SOLUTION.
La décision technocratique du dernier Comité interministériel de la transformation publique débouche sur la future disparition d’une association utile et efficace.
Centre Inffo dispose d’une richesse unique d’informations sur l’historique et le présent de la formation. Elle accompagne la réforme de la formation en cours en servant de source aux professionnels du secteur.
France compétences est déjà issu de la fusion[6] entre trois entités de gouvernance de la FP, celle-ci se trouve d’ailleurs encore en cours de concrétisation en 2020. Les chantiers, en matière de formation et d’apprentissage, sont nombreux et sensibles dans cette phase de concrétisation de la réforme.
Le maintien de la séparation entre la gouvernance (France Compétences) et la communication (Centre Inffo) aurait sans doute été une meilleure solution.
Cette idée ne pourrait-elle pas encore être prise en compte ?
[1] Ses 4 axes de développement sont de contribuer au développement de la formation sur l’ensemble du territoire national en diffusant au bénéfice des institutionnels et des particuliers les informations permettant à chacun de s’approprier les dispositifs de formation professionnelle ; d’accompagner la dématérialisation du secteur de la formation ; de participer activement à l’information et au soutien des personnes bénéficiaires finales de la formation et du développement des compétences et de renforcer la professionnalisation et l’information des acteurs des ressources humaines, de l’orientation et de la formation.
[2] Rapport d’activité Centre Inffo 2018 – https://bit.ly/2xlE5O1
[3] « Le conseil d’administration est constitué de quatre collèges composés en nombre égal de représentants des employeurs, des salariés, des pouvoirs publics et de personnalités qualifiées. » Décret du 1er mars 1976 relatif au Centre pour le développement de l’information sur la formation permanente – Version consolidée au 19 mai 2015.
[4] 15 novembre 2019.
[5] Engagement n° 2 : la multiplicité des structures aux formes et statuts juridiques variées (observatoire, agence, délégation, inspection etc.) – qui comptent pour certaines un très faible nombre d’agents – nuit à la lisibilité et à la cohérence des missions des administrations centrales.
[6] Fusion entre le Conseil national de l’emploi, de la formation et de l’orientation professionnelles (CNEFOP), instance quadripartite, et deux instances paritaires, le Comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation (COPANEF) et le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP).
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