Des dispositifs exceptionnels sont mis en place pour certains jeunes issus de l’enseignement supérieur, dont l’accès à l’emploi est freiné[1] dans le contexte économique induit par les mesures prises pour limiter la progression du virus.
En effet, ces jeunes n’ont pas droit au RSA à la fin de leurs études avant leurs 25 ans, sauf cas très particuliers (RSA jeunes).
Il n’est pas encore possible de chiffrer le nombre de ces jeunes qui pourront bénéficier de ces mesures d’accompagnement vers l’emploi et d’aide sociale. Il faudra attendre 2022 pour juger de leur caractère effectif.
DES AIDES SOCIALES DEVRAIENT ÊTRE ATTRIBUÉES A CERTAINS JEUNES DEMANDEURS D’EMPLOI, ISSUS DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, LORS DE LEUR RECHERCHE D’EMPLOI
Deux décrets du 30 décembre vont entrer en vigueur le 18 janvier 2021[2], ils définissent les conditions et modalités d’attribution d’aides sociales pour la période de recherche d’emploi de jeunes issus de l’enseignement supérieur[3].
Ces aides, qui concernent des jeunes inscrits à Pôle emploi, sont de deux types :
- Des jeunes chômeurs qui bénéficient d’un accompagnement intensif réalisé par en individuel par Pôle emploi ou par l’APEC (Association pour l’emploi des cadres).
- Des jeunes diplômés, anciennement boursiers de l’enseignement supérieur, en recherche d’emploi qui peuvent bénéficier d’une aide financière « à titre exceptionnel ».
PÔLE EMPLOI ET L’APEC ONT DES OBJECTIFS D’ACCOMPAGNEMENT RENFORCES DES JEUNES DEMANDEURS D’EMPLOI POUR 2021.
Pour 2021, Pôle Emploi a un objectif global de 240 000 jeunes, de tous profils, en Accompagnement intensif des jeunes (AIJ), parmi eux des sortants du supérieur de moins de 26 ans.
L’APEC devrait accueillir 30 000 jeunes diplômés, à bac+3 et plus, dans son dispositif « Objectif 1er Emploi ».
Pour Pôle emploi, l’aide sociale ne concerne que des jeunes suivis sous une forme individuelle dans le cadre de l’AIJ. Deux types d’accompagnements sont proposés : soit en collectif sous forme de club, soit en individuel.
L’AIJ[4] peut bénéficier, entre autres, à des jeunes diplômés du supérieur, s’ils sont retenus par les acteurs de l’emploi. Le volet « aide sociale » répond à des conditions précises[5].
Cette aide peut éventuellement leur être attribuée après un examen de chaque situation par la Mission locale[6] (pour des jeunes suivis par Pôle emploi ou l’Apec).
Son montant est plafonné à moins de 1 500 € sur 6 mois et moins de 500 € sur un mois[7]. « Son montant et sa durée peuvent être révisés en cas de changement de situation. » Cette aide financière n’est soumise à aucune cotisation ou contribution sociale et n’est pas imposable.
PAR AILLEURS, PÔLE EMPLOI DEVRAIT VERSER UNE AIDE TEMPORAIRE A D’ANCIENS BOURSIERS, DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR, QUI EN FONT LA DEMANDE.
L’aide financière, pour des anciens boursiers de l’enseignement supérieur de moins de 30 ans, est destiné à des jeunes suite à l’obtention de leur diplôme (et pas aux décrocheurs universitaires).
Cette aide est d’une durée maximale de 4 mois, non renouvelable.
Son montant dépend du niveau de la bourse de l’année écoulée[8], puisqu’il s’élève à 70% du montant mensuel de l’ancienne bourse, plus 100 € lorsque l’intéressé n’est pas domicilié chez l’un ou ses deux parents[9].
Elle est soumise à diverses conditions[10]. La demande doit être adressée à Pôle emploi, accompagnée de pièces justificatives.
CES DISPOSITIFS D’AIDE SOCIALE APPARAISSENT, AU FINAL, ASSEZ LIMITES PAR RAPPORT AUX 600 000 JEUNES, SORTIS EN 2020 DU SUPÉRIEUR …
[1] « La crise économique pénalise l’insertion des jeunes sur le marché du travail » – le Premier ministre Jean Castex dans sa conférence de presse du 26 novembre 2020.
[2] Décret n° 2020-1788 du 30 décembre 2020 instituant une aide financière à titre exceptionnel à destination des jeunes bénéficiant d’un accompagnement individuel intensif par Pôle emploi ou par l’Association pour l’emploi des cadres et Décret n° 2020-1789 du 30 décembre 2020 instituant une aide financière à titre exceptionnel à destination des jeunes diplômés en recherche d’emploi anciennement boursiers de l’enseignement supérieur
[3] Lire la note : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A14561
[4] Aide financière pour les jeunes bénéficiant d’un accompagnement individuel intensif par Pôle emploi ou par l’Association pour l’emploi des cadres.
[5] Être inscrit comme demandeur d’emploi ; avoir moins de 26 ans ; bénéficier d’un accompagnement individuel intensif par Pôle emploi ou par l’Association pour l’emploi des cadres ; ne pas percevoir de sommes excédant un montant mensuel total de 300 € pour la rémunération d’un emploi, d’un stage ou d’une autre allocation.
[6] « Un diagnostic social et financier de la situation du jeune est effectué par la Mission locale. »
[7] « Le montant total de l’aide est plafonné à 3 fois le montant mensuel du revenu de solidarité active par période de 6 mois : le montant maximum est ainsi fixé à 497,01 € par mois et plafonné à 1491,03 € sur 6 mois. »
[8] « Le montant mensuel de l’aide est fixé à hauteur de 70% du montant mensuel de l’aide perçue au cours de la dernière année d’étude. Il est majoré de 100 € par mois lorsque l’intéressé n’est pas domicilié chez l’un ou ses deux parents. » L’aide ne peut être cumulée avec le RSA ou PACEA.
[9] « L’aide est versée par Pôle emploi mensuellement entre le 1er et le 20 du mois suivant, à condition que le bénéficiaire ait renouvelé son inscription sur la liste des demandeurs d’emploi. »
[10] « Être inscrit comme demandeur d’emploi ; Être en recherche d’emploi et immédiatement disponible pour en occuper un ; avoir moins de 30 ans ; avoir terminé ses études supérieures et obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur de niveau 5 ou d’un niveau supérieur au cours de l’année 2020 ou de l’année 2021 ; avoir été boursier de l’enseignement supérieur au cours de la dernière année de préparation du diplôme ; ne pas avoir perçu de revenu de remplacement (allocation de solidarité, par exemple) au titre du mois au cours duquel a lieu la demande. »
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