En 2020, le secteur de la construction aurait maintenu le niveau des emplois et recruté +12% d’apprentis dans le contexte de cette année de crise. Cette affirmation reste à valider avec les chiffres définitifs de fin décembre 2020.
DES MESURES DU PLAN DE RELANCE SONT DESTINÉES A MAINTENIR L’ACTIVITÉ DANS LA CONSTRUCTION.
Au niveau des activités du Bâtiment, pour 2021 et 2022, des mesures du Plan de relance concernent à la fois : la rénovation énergétique des bâtiments publics de l’État, la rénovation des bâtiments des collectivités, la rénovation énergétique des logements privés, la réhabilitation des logements sociaux, la réhabilitation des friches et la rénovation énergétique des locaux des TPE et PME.
Reste à connaitre la concrétisation et le calendrier des travaux visés et à prendre en compte la diminution de la construction neuve prévisible, compte tenu de la chute du nombre des permis de construire enregistrée en 2020.
Mais des réserves demeurent.
- Pour la construction neuve, la possibilité d’une perte de la construction de 100 000 logements en 2021 (par rapport à 2019) est actuellement évoquée.
- Pour la rénovation énergétique des logements, le dispositif « MaPrimeRénov » a bénéficié de l’ouverture aux ménages aisés, depuis le 1er octobre 2020. Sur les 70 000 demandes de paiement, 55 000 ont été réglées. Mais l’objectif initial du Gouvernement pour 2020, était de 200 000 primes distribuées !
- Pour la commande publique : « Les collectivités locales doivent jouer le jeu, car (…) nous déplorons -15% d’activité en 2020, et nous constatons une chute des appels d’offres de l’ordre de 15%. » – Le président de la FNTP
Pour le secteur du BTP, l’impact concret du début du Plan de relance apparait encore bien incertain du fait des conséquences de la chute des commandes en 2020.
LES ORGANISATIONS PATRONALES S’ENGAGENT A MAINTENIR LEURS EFFECTIFS ET A AUGMENTER LES EMBAUCHES D’APPRENTIS
Les organisations patronales des filières du BTP (FFB, FNTP, Capeb, CNATP) ont signé, Le 5 janvier 2021, une charte avec les pouvoirs publics[1], s’engageant à maintenir leurs effectifs et à augmenter les embauches d’apprentis[2].
Les organisations du BTP se sont fixées des objectifs pour l’emploi et la formation professionnelle[3].
Il s’agit de « consolider l’emploi existant en solde net et maintenir une dynamique de création d’emplois au cours des deux prochaines années[4] ».
Pour l’apprentissage, dans le Bâtiment, les effectifs devraient être maintenus en 2021 au niveau de 2020. Dans les TP, le nombre des apprentis devrait croitre de 50% entre 2019 et 2022[5]. Le but évoqué est que les entreprises concernées accueillent tous les jeunes encore sans contrat ayant intégrés les CFA de ces professions.
Un point est prévu à fin mars sur l’avancement de ces objectifs avec l’ambition du ministère du Travail de revoir les objectifs à la hausse[6].
Enfin, la ministre du Travail s’est engagée à ce que les agents de Pôle emploi prescrivent des formations pour « former des demandeurs d’emploi aux métiers du BTP qui recrutent », notamment dans la rénovation énergétique.
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Les professionnels rappellent la permanence de la tension, liée à la crise sanitaire, sur leurs activités et la perspective encore lointaine de la vaccination de leurs salariés.
« Nous sommes impactés dès qu’il y a trop de cas contacts et que des équipes se retrouvent à l’arrêt. Ainsi, l’accélération de la vaccination dans le pays permettra une relance plus rapide. »
Remarque :
Le discours du communiqué officiel me semble mélanger des enjeux divers, de manière préjudiciable au projet, on y parle tout à la fois de « réduction de l’empreinte carbone des bâtiments », de « qualité des travaux », de « simplification des dispositifs », de « transition écologique », de la « lutte contre l’artificialisation des sols et l’étalement urbain », la « construction durable de logements », la « simplification de la vie des entreprises », l’aide à « trouver les compétences nécessaires », de la « réponse aux besoins de logement des Français », etc.
[1] Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement, et ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, chargé des Petites et Moyennes Entreprises. https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/cp_-_aux_cotes_de_letat_les_federations_professionnelles_du_btp_sengagent_a_favoriser_la_reprise_de_lactivite_lemploi_et_la_formation_professionnelle_.pdf
[2] « Aux côtés de l’État, les fédérations professionnelles du BTP s’engagent à favoriser la reprise de l’activité, l’emploi et la formation professionnelle du secteur du BTP. » Communiqué du ministère du Travail.
[3] « Les engagements pris sur l’emploi et la formation professionnelle par les fédérations du BTP sont une première étape que je salue et qui a vocation à être renforcée. » La ministre du Travail.
[4] La FNTP s’engage à 50 000 embauches dans les travaux publics d’ici 2022.
[5] Cela correspondrait à une augmentation de +8 000 à +12 000 apprentis sur ces quatre ans.
[6] « Une clause de revoyure fin mars 2021 doit permettre d’adapter et compléter les indicateurs et de poursuivre le travail de réflexions engagé notamment sur les volets de la formation et des compétences. » Communiqué du ministère du Travail.
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