L’OBJECTIF DE L’IMMUNITÉ COLLECTIVE FACE AU COVID19 NE SEMBLE PAS EN VUE.
« En France, la lenteur de la vaccination met en danger la reprise économique », vient de titrer le quotidien Le Monde[1]. Ce constat apparait malheureusement fondé. Les prévisions économiques avancées pour 2021 ont été établie sur l’hypothèse d’un rebond du PIB de +6% (après un -10% en 2020). Elles ne sont pas encore revues, mais des économistes commencent à y penser, avec au mieux +2 ou 3%.
La stratégie vaccinale du gouvernement semble avoir une ambition trop limitée, avec un objectif de 14 millions de personnes vaccinées à fin juin, soit au plus 20% de la population.
Même si le retard au démarrage[2] était rattrapé dans les prochains mois, l’objectif de l’immunité collective d’ici l’été ne semble pas devoir être atteint. Elle supposerait près du double de vaccinations.
LE GEL, TOTAL OU PARTIEL, D’UNE PARTIE DE L’ACTIVITÉ EN FRANCE S’INSTALLE. IL DÉTRUIT LES EMPLOIS CORRESPONDANTS.
Compte tenu des chiffres actuels de contaminations, la reprise des activités interdites devrait être repoussée[3].
Cela concerne la réouverture des bars et des restaurants (initialement programmée au 20 janvier) ou celle des théâtres, salles de cinémas, salles de sport, événementiels, etc.
L’hôtellerie, l’hébergement et le tourisme restent toujours très impactés.
Les services aux entreprises dans tous ces secteurs resteraient en sommeil, comme depuis 10 mois, avec un impact général : de la vente de vins aux restaurants jusqu’à la publicité pour des spectacles en passant par les transports.
Enfin, sur le plan sanitaire, le risque de reconfinement, au niveau local ou national, demeure d’actualité (comme il se produit actuellement dans certains pays voisins), comme celui du maintien du couvre-feu à 18 ou 20h, qui affecterait l’activité et les emplois.
UNE CRISE DE CONFIANCE IMPACTE LE MORAL DES DÉCIDEURS ET LES EMBAUCHES
Après l’épisode de la pénurie de masques, puis celui du manque de tests et, désormais, les retards de vaccinations, dans un programme trop modeste, (sans entrer ici dans le détail du pourquoi et du comment), le pessimisme est de rigueur dans l’opinion.
En effet, la suite de ces événements, sur l’année écoulée, conduit à une perte globale de confiance vis-à-vis de l’action de l’exécutif et de la succession des discours tenus. Par conséquent, cette défiance sur l’avenir alimente les doutes des employeurs, dans l’ensemble des secteurs (y compris ceux le moins touchés).
Le président de la République lui-même en vient à s’indigner de la lenteur des vaccinations. Il affirme que la campagne de vaccination « doit changer vite et fort et ça va changer vite et fort ». Alors qu’il apparait comme responsable de sa propre politique.
LA RÉDUCTION DE L’ACTIVITÉ RÉSULTANT DE LA BAISSE DES COMMANDES, LE POIDS DES CONTRAINTES SANITAIRES QUI DEMEURENT, L’ABSENCE DES MALADES ET DES CAS CONTACTS, ETC. IMPACTENT LES DÉCISIONS D’EMBAUCHES ET, PLUS GÉNÉRALEMENT, LES PROJETS DE DÉVELOPPEMENT DE NOMBREUSES ENTREPRISES.
[1] https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/01/05/en-france-la-lenteur-de-la-vaccination-met-en-danger-la-reprise-economique_6065207_823448.html
[2] « Au 4 janvier, quelques milliers de personnes avaient reçu une première injection du vaccin Pfizer BioNtech (il en faut deux pour être immunisé) selon le ministère de la santé, contre près de 1 million au Royaume-Uni et plus de 250 000 en Allemagne. » – Le Monde.
[3] « Avec le confinement ou même le maintien du couvre-feu, près de 10% du PIB reste de facto paralysé par le Covid-19. » – Le Monde
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